Patrimoine : Fès, un modèle de préservation
Doté d’une histoire riche, le Maroc met en œuvre, depuis des années, des programmes ambitieux pour la valorisation de son patrimoine. La ville de Fès représente, à cet égard, un véritable cas d’école. L’année 2022 sera ainsi marquée par la concrétisation d’une nouvelle génération de programmes de sauvegarde.
Le Roi Mohammed VI a lancé plusieurs programmes de valorisation visant à préserver le patrimoine national dans toutes ses formes d’expression et à le protéger au bénéfice des générations futures. La ville de Fès représente un véritable cas d’école en la matière, notamment pour ce qui est des efforts déployés en vue de promouvoir le rayonnement de la cité millénaire qui a été, de tout temps, un modèle de coexistence entre les civilisations et les cultures.
Les différents chantiers lancés traduisent la volonté royale d’assurer un développement durable et responsable d’un tourisme de qualité, à haute valeur ajoutée humaine et culturelle. Ils ambitionnent aussi d’améliorer la qualité de vie des habitants, de préserver le caractère urbanistique et architectural de la ville tout en valorisant son patrimoine matériel et immatériel. Le dernier programme en date a été initié par le Souverain, en mars 2020, sur la place R’cif. Couvrant 1.197 sites, il vise la valorisation des activités économiques et l’amélioration du cadre de vie dans la médina de Fès, à l’horizon 2024.
Ce programme de nouvelle génération, d’un investissement de 670 millions de dirhams (MDH), comprend la sauvegarde et la pérennisation des métiers traditionnels ainsi que la promotion des conditions de vie de la population. Il porte sur la restauration et la réhabilitation du patrimoine historique de la médina (4 sites pour 13,5 MDH), la requalification et la mise à niveau des espaces urbains (9 sites pour 105,55 MDH), le renforcement de l’attractivité touristique et économique de cette Cité-musée (33 sites pour 87,5 MDH), le développement des équipements sociaux de proximité (171 sites pour 263,45 MDH) et enfin, le traitement du bâti menaçant ruine (980 sites pour 200 MDH). Il fait suite au programme de restauration 2013-2018 ayant ciblé 27 monuments historiques de la médina et près de 4.000 bâtiments menaçant ruine, pour un investissement global de 615 MDH.
À noter que le Roi avait aussi lancé un programme de valorisation (2020-2024) des activités économiques et d’amélioration du cadre de vie dans la Médina de Fès. Un programme complémentaire de mise en valeur de cette dernière (2018-2023), ayant nécessité une enveloppe budgétaire de 583 MDH, est également en cours d’exécution.
Il porte sur la restauration de 11 monuments historiques et sites emblématiques, 10 lieux de culte (mosquées et écoles coraniques) et 40 lieux de bien-être (hammams, fontaines et sanitaires), la réhabilitation de 39 lieux d’artisanat et de commerce traditionnel, l’amélioration du paysage urbain et du cadre bâti (17 sites) et la réhabilitation de Dar Al Makina.
400 MDH pour améliorer l’accessibilité à l’ancienne médina
Toujours dans le cadre du renforcement de l’attractivité touristique de la Médina de Fès et de l’amélioration des conditions de vie de ses habitants, un programme d’aménagement de parkings, de réhabilitation des espaces publics et d’installation d’un dispositif d’information (2017-2022) est en cours de mise en œuvre.
Mobilisant un investissement de 400 MDH, il ambitionne d’améliorer l’accessibilité à l’ancienne médina à travers l’aménagement de huit parkings (Bin lamdoun, Bab Guissa, Bab Jdid, Bab Hamra, Ain Azliten, Oued Zhoun, Bab Boujloud et Sidi Bounafae), le pavage des voies d’accès et leur adressage, la réhabilitation des ouvrants et l’installation de bornes d’information destinées tant aux habitants qu’aux visiteurs nationaux ou étrangers. Ces différents chantiers s’ajoutent à celui portant sur la restauration des monuments historiques.
Pour rappel, ce dernier avait porté sur la restauration de 27 monuments historiques, notamment des médersas, des foundouqs, des ponts, des souks, des tanneries, et des bordjs, ainsi que sur le traitement de plus de 2.200 édifices menaçant ruine dans l’ancienne médina.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO