Maroc

Parc industriel d’Ain Chegag : 106,6 MDH débloqués pour la STEP

La société Al Omrane Fès-Meknès vient de lancer un projet pour la conception, la réalisation et l’exploitation de la première phase de la station d’épuration des eaux usées du Parc industriel Ain Chegag (PIAC). Nécessitant une enveloppe de 106,6 MDH, le projet est réparti en deux lots. Le 1er comprend la conception et la réalisation clés en main de la STEP pour 91,35 MDH, alors que le 2e concerne l’exploitation de la station durant 3 ans contre une enveloppe de 15,3 MDH. 

Alors que le projet d’aménagement du Parc industriel Ain Chegag (PIAC) touche à sa fin, la société Al Omrane Fès-Meknès lance un avis de concours pour la conception, la réalisation et l’exploitation de la première phase de la Station d’épuration des eaux usées (STEP) de cette zone industrielle. Situé dans la province de Sefrou, ce projet ambitieux, nécessitant une enveloppe budgétaire globale de 106,6 MDH, sera réalisé sur un terrain de 29.152 m². La 1re tranche comprend la conception et la réalisation clés en main de la première phase de la station d’épuration des eaux usées du PIAC. Nécessitant une enveloppe de 91,35 MDH, elle concerne la réalisation des ouvrages de génie-civil, la fourniture, le montage et la mise en service de tous les équipements, nécessaires pour atteindre les performances fonctionnelles et les garanties décrites, dans le respect des règles de l’art et des standards internationaux de sécurité et de fiabilité. Les prestations qui seront assurées dans le cadre de la première tranche comprennent également la réalisation des différents bâtiments de la STEP (bâtiment d’exploitation, laboratoire, bâtiments du transformateur électrique et groupe électrogène), les aménagements intérieurs (voirie, parking), les équipements du laboratoire, et de manière générale tous les ouvrages nécessaires à la bonne marche de la station. Les prestations englobent aussi tous les moyens logistiques (camion, bennes) pour l’exploitation de la STEP, notamment ceux de l’évacuation des boues et autres déchets (sable, refus de dégrillage) vers un site agréé par la commune d’Ain Chgag.

À travers une enveloppe de 15,3 MDH, le prestataire, chargé de la construction de la STEP, devra assurer l’exploitation de la totalité de la station d’épuration pendant une période de 3 ans. Il s’agit de la deuxième tranche du projet.

Des normes environnementales de plus en plus strictes
Pour les industriels de la région, la STEP est considérée comme une installation clé pour le PIAC, notamment l’industrie de la tannerie (très polluante). En effet, ces industries génèrent des quantités importantes d’eaux usées qui contiennent des substances chimiques et organiques dangereuses pour l’environnement si elles sont déversées directement dans les cours d’eau ou les sols. La STEP permet donc de traiter ces eaux usées en les débarrassant des substances nocives avant de les rejeter dans l’environnement. Cela contribue à protéger les ressources naturelles et préserver la santé des populations vivant à proximité des sites industriels.

De plus, les normes environnementales en matière de rejet des eaux usées sont de plus en plus strictes, ce qui renforce l’importance des STEP pour les industries de la tannerie. En respectant ces normes, ces industries peuvent limiter leur impact environnemental tout en préservant leur activité économique. D’ailleurs, les industriels du cuir de la région ambitionnent d’être agréés par «Leather Working Group», l’organisation responsable de la principale certification environnementale au monde pour l’industrie de la fabrication du cuir.

«La mise en place de la STEP est une étape cruciale pour assurer la durabilité et la pérennité des industries de la tannerie, tout en contribuant à la protection de l’environnement et de la santé publique. Aujourd’hui, le respect des normes liées à l’environnement est devenu une condition sine qua non pour les entreprises exportatrices», explique un industriel de la tannerie qui s’apprête à délocaliser ses activités au PIAC.

Accompagner un secteur en plein essor
Dotée d’une production évaluée à plus de 3 MMDH, l’industrie du cuir au Maroc emploie près de 21.000 salariés formels et 10.000 informels. Elle est concentrée, essentiellement, dans la région Fès-Meknès, où la filière représente 40% de l’artisanat de la ville de Fès et emploie environ 15.000 personnes.

Pour accompagner le secteur, le PIAC propose 239 lots répartis sur une superficie totale de 81 ha, dont 50 ha dédiés au cuir. Cette dernière inclura les unités de mégisserie, de maroquinerie et de fabrication de chaussures, en plus d’une zone logistique, un espace consacré aux activités de supports et de services et à des showrooms. Quant à la zone généraliste (31 ha), elle sera dédiée aux activités chimiques, textiles, agroalimentaires, mécaniques et métallurgiques. La mobilisation des lots peut être réalisée en mode locatif ou en cession, à des prix variant de 250 DH/m2 (pour les activités de tannerie, de chaussures et de maroquinerie) à 350 DH/m2 (pour la zone généraliste).

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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