ORIENTAL. 18 ans de développement dont les acquis fructifient sans cesse
PUBLI-REDACTIONNEL. Le dynamisme territorial de l’Oriental est basé sur un modèle de développement inscrit sur le long terme. Bien que ce modèle soit fondé au plan stratégique sur un processus d’intégration Nord-Sud, il est au fond animé par une logique de construction.
Avant 2003, l’Oriental s’est confronté à un double défi. Le premier, d’origine exogène, est de nature politique suite à la fermeture, depuis 1994, de la frontière entre le Maroc et l’Algérie. Le second, qui est d’ordre endogène, est lié à la carence et l’accumulation des contraintes de développement à l’échelle territoriale. S’il est vrai que l’initiative royale de 2003 est d’abord née d’une volonté politique d’apporter des réponses immédiates à ces défis, cette initiative s’est également inscrite dans un modèle de développement à long terme.
Reposant sur deux socles, ce modèle est basé sur le plan stratégique sur un processus d’intégration Nord-Sud avec l’ouverture d’un portail méditerranéen au profit de la région au lieu d’une orientation Est-Ouest. Mais, au fond, ce développement territorial est aussi animé par une logique de dynamique de construction dans la durée. C’est pourquoi ces logiques qui ont servi, jusqu’à présent, au développement de l’Oriental ont repensé au sein du même territoire cette notion de développement régional.
De Saidia à Figuig, l’Oriental a assisté à la consolidation de ses infrastructures de base et à l’émergence de nouveaux secteurs, mais aussi à la mise en synergie de projets les uns par rapport aux autres. Aujourd’hui, quels que soient les investissements qui sont déjà réalisés ou ceux qui se matérialisent sur le terrain, notamment le Plan de développement régional et le Schéma régional d’aménagement du territoire à l’horizon 2045 dans le cadre de la régionalisation avancée, l’objectif demeure le même : donner vie aux territoires, qui sont restés à l’écart du développement dans le cadre de l’esprit du texte fondateur de 2003. Dix-huit ans après la mise en œuvre de cette initiative, les résultats ne sont plus à démontrer sur le terrain car les projets tracés dans le cadre de cette vision ont été réalisés dans les délais impartis, en fonction des logiques de développement précitées.
Les nouvelles infrastructures et leurs puissantes logiques
Afin d’améliorer l’accessibilité de la région depuis les autres zones économiques du Royaume et depuis l’étranger, les infrastructures de transport et de communication ont été érigées en priorité afin de répondre à la logique de renversement logistique en faisant pivoter les axes logistiques de l’orientation Est-Ouest vers l’orientation Nord-Sud. En réalité, il s’agit de dépasser la contrainte de la fermeture de la frontière et lier les zones sud de la région et la zone centre en prenant en considération un triple objectif : être proche du reste du pays, tout en réduisant les temps de voyage et les coûts logistiques. Concrètement, cette logique a été matérialisée à travers la réalisation de l’autoroute reliant les villes d’Oujda et Fès, ouverte au trafic depuis 2011 en plus de l’élargissement de la route Oujda-Figuig. Au-delà de la réduction du temps de trajet à environ 6 heures, cette autoroute a ouvert la voie à l’intégration du centre de l’Oriental.
Le dédoublement de la route Oujda-Nador, quant à lui, sur 141 km, en plus de la rocade méditerranéenne entre Tanger et Saïdia sur 550 km ont renforcé, pour leur part, le potentiel de Nador comme porte de la région sur la Méditerranée. Quant au réseau ferroviaire, notamment la ligne Taourirt-Nador, elle a créé une rupture dans l’organisation des flux logistiques et pose aussi Nador comme plaque tournante (Nador West Med) pour desservir Fès et sa région. Au terme de ces projets, l’Oriental se trouve ainsi à la croisée du réseau routier, ferroviaire et maritime. S’agissant du transport aérien, l’aéroport d’Oujda-Angad, qui a bénéficié d’un programme de développement avec la réalisation d’un nouveau terminal permettant une capacité de 3 millions de passagers par an, a servi également à cette logique de développement , y compris le rapprochement de la diaspora de l’Oriental de son territoire d’origine.
Le pôle Méditerranée, ses investissements et ses emplois
Grâce au renouvellement de sa machine économique et à l’amélioration de son attractivité, y compris la qualité de vie de ses populations, l’Oriental a accédé désormais au statut de «Pôle méditerranéen». L’initiative royale pour le développement de cette région (2003-2013) a permis d’injecter plus de 140 MMDH d’investissements dans la Région, dont plus de 60 MMDH, soit plus de la moitié, vont aux infrastructures de base. Il s’agit notamment de projets dédiés au réseau routier, ferroviaire, aérien et maritime. À cela s’ajoutent les projets relevant de l’alimentation en eau potable, l’électricité, l’assainissement et le développement urbain. Pour le reste, plus de 30 MMDH ont été mobilisés en faveur des secteurs productifs. Il s’agit des secteurs de l’agriculture, de l’industrie, de l’artisanat et du tourisme à travers la réalisation de l’agropole de Berkane, le parc industriel de Selouane, la technopole d’Oujda, les zones d’activités économiques (ZAE) à Jerada, la zone logistique et portuaire de Nador West Med, la station balnéaire de Saidia, les sites de la lagune de Marchica…
Une dernière enveloppe d’environ 10 MMDH a été octroyée aux secteurs sociaux, en l’occurrence l’éducation, la santé, avec la construction du CHU et la rénovation des centres hospitaliers dans la région en plus de la réalisation de la faculté de médecine. À cela s’ajoutent la formation professionnelle, la culture et le sport…Grâce à ces projets, les flux d’investissement qui sont les garants de la pérennisation de cette dynamique économique se sont accrus, portant le taux d’investissement (part dans le PIB) de 20 à 35% et ont déclenché une dynamique économique en rupture avec les tendances passées. En matière d’emploi, la région a rattrapé une partie de son retard entre 2004 et 2008 et l’amélioration de ses perspectives d’embauche à travers l’amélioration des taux d’activité en milieu urbain de 2,6% points. En 2020, 13 projets d’investissement conventionnés avec l’État, depuis 2008, font l’objet de suivi du Centre régional d’investissement de l’Oriental (CRIO), soit un investissement global de 6,7 MMDH prévoyant la création de 1849 emplois.
Tous les potentiels mobilisés, l’humain en premier lieu
Sur la voie de l’émergence économique, l’Oriental use actuellement de tous ses patrimoines (économique, social, culturel et environnemental) dans la construction de ses différents territoires. Malgré les contraintes, l’enjeu du développement socioéconomique au sein de ce territoire a impliqué l’articulation des différentes notions de patrimoine avec les logiques de développement précitées. De par les spécificités géographiques et historiques, l’individu a été placé au centre des préoccupations des stratégies et de leurs plans d’action au sein de la région dans le cadre de l’exercice de l’intelligence économique et sociale avec l’ensemble des acteurs de développement régional.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO Docs