Maroc

ONEE : la facture énergétique risque d’être salée

47,7 MMDH. Tel serait le montant de la facture énergétique au titre de 2022. Une série de mesures ont été prises par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable, pour gérer le risque de marché et garantir l’approvisionnement en carburants. 

La hausse des prix des carburants, ainsi que de l’électricité dans le monde entier, engendrera des répercussions négatives sur l’équilibre économique et financier de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE). C’est ce qu’a confirmé son directeur général, Abderrahim El Hafidi. Le responsable a aussi avancé un chiffre de 47,7 MMDH, comme étant le montant de la facture énergétique au titre de 2022.

Lors de son passage devant la Commission des infrastructures, de l’énergie, des mines et de l’environnement à la Chambre des représentants, El Hafidi a noté que la facture énergétique s’élevait, en moyenne, à près de 21 milliards de dollars durant les quatre dernières années.

Dans ce contexte, le directeur général s’attend à «une augmentation de plus de 25 MMDH des achats d’énergie et de carburants par rapport à 2021, due principalement à la flambée des prix au niveau international».

Des mesures pour amortir le choc

Afin de minimiser l’impact des contraintes conjoncturelles auxquelles est confronté l’ONEE, il a été annoncé une série de mesures pour gérer le risque de marché et garantir l’approvisionnement en carburants. Justement, El Hafidi a évoqué l’élaboration d’un plan d’action d’urgence pour faire face aux contraintes nées de l’arrêt de l’exploitation des centrales au gaz naturel, qui ont été remplacées par des modes de production alternatifs.

Le DG de l’ONEE a parlé également de la réalisation d’études et de concertations à mener dans l’objectif d’apporter les solutions et les mesures nécessaires afin d’approvisionner en gaz naturel les stations de Tahaddart et Ain Beni Mathar, en coordination avec le ministère de la Transition énergétique et du développement durable et les partenaires concernés.

L’action de l’ONEE prévoit aussi de garantir le stock de réserve de carburants nécessaire pour assurer la continuité de l’exploitation des moyens de production d’électricité, ainsi que de conclure des contrats d’achat de charbon en quantité suffisante pour couvrir les besoins de l’office à moyen terme jusqu’en septembre 2022.

Par ailleurs, il s’agit d’améliorer la politique d’achat et de gestion des risques de marché et des risques financiers affectant les équilibres de l’office, à travers la réalisation du projet de salle de marchés.

Les hydrocarbures ont la part belle

Dans son exposé, le directeur général de l’ONEE a noté que les hydrocarbures représentent un pourcentage important du coût de production de l’énergie électrique, qui a atteint les 44% en 2021, et devrait se chiffrer à 64% en 2022.

Dans ce sens, le DG a noté que «l’office, en coordination avec le ministère de la Transition énergétique et du développement durable et les institutions concernées, s’est attelé à l’élaboration d’une myriade de mesures d’urgence dans le domaine de l’efficacité énergétique et de la maîtrise de la demande. Le but étant d’atténuer l’impact de la crise énergétique mondiale sur le système électrique».

Dans le détail, il s’agit du lancement d’une vaste campagne de communication et de sensibilisation pour promouvoir la consommation rationnelle de l’électricité, en plus de l’utilisation de technologies et d’équipements économes en énergie. Dans ce sillage il sera aussi question de sensibiliser les grands consommateurs industriels afin de s’engager dans l’effort national de réduction de la pression sur le système électrique.

Ceci sans oublier la promotion de la tarification bi-horaire réservée aux grands clients basse tension de l’office. Notons que les impacts annuels attendus pourront se traduire par une diminution d’environ 100 mégawatts de la demande pendant les heures de pointe, et l’élaboration de programmes au niveau national pour introduire des équipements à haute efficacité énergétique, notamment pour l’éclairage à usage domestique et des services, et un projet pour remplacer 10 millions de lampes par des LEDs.

La démarche de l’ONEE permettra de réduire la demande de 275 mégawatts durant les heures de pointe et d’économiser 675 gigawattheures par an, soit une économie de 740 MDH sur le coût des carburants.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO


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