OCP Africa : Une entrée en action très attendue
En plus de la Banque africaine de développement (BAD), certains pays du continent comptent sur la contribution de la filiale africaine de l’OCP pour développer leur agriculture et exploiter leurs ressources en phosphates.
La filiale africaine de l’OCP se met progressivement en place. OCP Africa, qui a été autorisé à créer des filiales dans 14 pays, est toujours en phase de recrutement de son personnel. Son entrée en action est très attendue sur le continent pour contribuer à l’essor d’une agriculture africaine dynamique et productive. D’ailleurs, lors de son premier séjour au Maroc en juillet dernier, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, avait indiqué que l’institution qu’il dirige comptait sur l’OCP pour réaliser l’un de ses plus importants objectifs pour les prochaines années, à savoir transformer l’agriculture africaine. «Nous saluons le lancement, par l’OCP, d’une filiale dédiée au continent, OCP Africa. C’est une approche stratégique qui nous aide à atteindre l’objectif de transformer l’agriculture africaine», avait déclaré Akinwumi Adesina. Le président de la BAD s’est dit «convaincu qu’à travers la collaboration entre l’OCP et le secteur privé africain, nous pourrons réussir une «Afrique verte». Mes discussions avec le PDG de l’OCP, Mostafa Terrab, sont consacrées aux moyens de parvenir à un développement de l’agriculture africaine».
Expertise
En tout cas, ce n’est pas uniquement à la BAD que l’apport de l’OCP est très attendu. De nombreux pays du continent espèrent bénéficier de l’expertise du groupe marocain pour se lancer dans l’exploitation de leurs phosphates. C’est notamment le cas du Niger, qui avait exprimé son souhait de nouer un partenariat avec le groupe minier. «Nous disposons des ressources naturelles et le Maroc dispose de l’expertise.
Notre vision consiste en la création d’une joint-venture entre l’OCP et la Société des patrimoines des mines du Niger (SPMN). Le résultat attendu est que l’on puisse aboutir à une exploitation des ressources nigériennes en phosphates. Cela nous permettra d’arriver à une production d’engrais phosphatés, dont le besoin est énorme pour notre agriculture», déclarait, dans une interview aux Inspirations Éco, Omar Hamidou Tchiana, alors ministre en charge des Mines et du développement industriel du Niger (il est actuellement ministre des Transports). Il est à noter que le continent recèle 60% des terres arables du monde et 80% de ces surfaces ne sont pas encore exploitées. Pour l’OCP, le lancement en février dernier du complexe intégré de production d’engrais «Africa Fertilizer Complex», qui est dédié au continent, permettra à coup sûr d’améliorer ses performances dans les pays subsahariens.
Cette nouvelle usine a une capacité de production d’un million de tonnes par an et a nécessité un investissement de 5,3MMDH. Dans un premier temps, OCP Africa, dirigé par Tarik Choho, a autorisé des filiales dans les pays suivants: la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Cameroun, le Bénin, la République démocratique du Congo, l’Angola, la Tanzanie, la Zambie, le Zimbabwe, le Mozambique, le Kenya, le Ghana et l’Éthiopie. Chacune de ces sociétés sera dotée d’un capital d’un million de dirhams, et sera majoritairement détenue par OCP Africa.