Maroc

«Nous prévoyons de finir 2016 avec 2 MMDH d’actifs sous gestion»

Said Haho : Directeur général d’Africapital Management

Les ÉCO : Quelles sont les attentes des acteurs de l’industrie de la gestion d’actifs sur le plan réglementaire ?
Said Haho : Nous sommes actuellement cantonnés aux produits classiques. Il y a un besoin réel de pouvoir proposer d’autres bénéfices à la dynamique du marché. D’abord, le marché à terme va permettre d’améliorer la qualité du marché boursier marocain, et surtout pouvoir faire de l’ingénierie financière et proposer aux clients des produits ayant une forte valeur ajoutée. Aujourd’hui, on manque d’outils pour pouvoir proposer cela. De même, il y a le besoin de mettre en place des fonds indiciels (ETF), à titre d’exemple aucun gérant ne peut aujourd’hui répliquer à 100% la performance du Masi, freiné par des contraintes de gestion ainsi que des ratios réglementaires à respecter. Le marché à terme, les OPCI, ainsi que les ETF vont donc permettre d’ajouter cette composante ingénierie financière à la palette de produits que proposent déjà les sociétés de gestion d’actifs à leurs clients.

Sur le volet de la fiscalité, y a-t-il un besoin de nouvelles incitations ?
Dans l’absolu, des incitations fiscales supplémentaires sont toujours les bienvenues car elles constituent, pour une bonne partie des investisseurs, un élément qui entre dans la décision d’investissement. Entre un OPCVM avec un avantage fiscal et autre produit avec un même niveau de rendement, mais sans avantage fiscal, le client choisira le premier. Cependant, le Maroc reste à un niveau assez avancé en la matière, en ligne avec d’autres pays comparables.

Les OPCVM peuvent investir jusqu’à 10% de leurs actifs sous gestion en titres étrangers. Pensez-vous qu’il y ait besoin d’élargir cette ouverture ?
Il faut déjà consommer l’existant, avant de parler d’un relèvement de ce ratio. Il représente, en effet, 10% des actifs sous gestion, alors que le ratio d’exposition à l’étranger ne dépasse guère, aujourd’hui, les 3% en moyenne chez les sociétés de gestion. Je pense qu’il faut, en revanche, se doter des moyens humains et techniques pour pouvoir assurer une bonne gestion de cette ouverture à l’étranger. Aussi, il serait plus intéressant de revoir la circulaire, qui reste plutôt rigide par rapport à la nature des produits et par rapport aux investissements en Afrique, afin de donner plus de flexibilité dans ce sens.

Quelle est aujourd’hui la structure de la clientèle des OPCVM ? Comment recruter davantage de clients particuliers ?
Aujourd’hui, le marché est accaparé principalement par les institutionnelles (compagnies d’assurance et caisses de retraite). Nous avons également quelques clients personnes physiques, mais le business tourne avant tout grâce aux institutionnels. Il est impossible aujourd’hui au Maroc, qu’une société de gestion fonde son business model sur la base d’une clientèle constituée uniquement de personnes physiques car les clients particuliers à fort potentiel ne sont pas très nombreux au Maroc. Aussi, le ticket d’investissement dans les placements en OPCVM n’est, généralement, pas très élevé, entre 10 et 50 MDH dans le meilleur des cas. De plus, c’est une clientèle qui n’est pas avisée. Le moindre mouvement dans le sens inverse de ses attentes suffit à la faire paniquer.

Quelle est aujourd’hui votre proposition de valeur ?
Sur le plan de la gestion collective, et pour assurer une présence sur le marché, il faut assurer tout la gamme classique des OPCVM (actions, diversifiés, obligations, monétaires) surtout que notre structure a été nouvellement créée (décembre 2013). Pour le démarrage, nous avons fait le choix de proposer à nos clients les 5 fonds classiques. En fonction des besoins de placement de chaque client, nous essayons de l’orienter vers le ou les produits les mieux adaptés à son profil. À titre d’exemple, un investisseur qui souhaite bénéficier d’une gestion dynamique de son cash sera orienté vers les OPCVM obligations court terme (OCT) et monétaire. De son côté, un investisseur averse au risque avec une assise de placement stable sera dirigé vers l’OPCVM obligations moyen et long termes. Un investisseur qui cherche plutôt du rendement et qui est prêt à être exposé au risque du marché actions sera orienté, de ce fait, vers les OPCVM actions ou diversifiés. Nous adoptons donc notre proposition de produits et en fonction du profilage du client, nous essayons d’orienter ce dernier vers le placement le plus adéquat, mais la décision finale lui revient.

En tant que société de gestion à dimension humaine, quels atouts faites-vous valoir auprès de vos clients ?
Nous faisons valoir nos performances historiques, notre capital humain et notre expertise. Aussi, l’avantage d’être une société à taille humaine est aussi d’avoir des échanges en continu avec les clients; la proximité avec ces derniers et avec les prospects se transforment par la suite en une relation de confiance. Nous devenons, de ce fait, des conseillers de nos clients. La dimension humaine de la structure se reflète ainsi même sur la relation avec ses clients. En termes de performances, nous sommes très compétitifs sur tous les segments. Nous sommes à 1,1 MMDH d’actifs sous gestion avec de belles perspectives. Nous prévoyons de finir l’année 2016 avec 2 MMDH d’actifs sous gestion. Certes, la société est encore jeune, mais la dimension actuelle nous permet de jouir de plus de flexibilité et de rapidité dans la prise de décision. 


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