Niveau de vie : le moral des ménages toujours en berne
Au premier trimestre, 82,5% des ménages déclarent une dégradation de leur niveau de vie durant les 12 derniers mois alors que 83,6% s’attendent à une hausse du chômage au cours des 12 prochains. 80,7% d’entre eux considèrent que le moment n’est pas opportun pour effectuer des achats de biens durables.
Le sentiment d’un niveau de vie en détérioration domine encore dans les foyers marocains. Ainsi, l’indice de confiance des ménages (ICM) – qui s’est établi à 45,3 points durant le premier trimestre 2024 – évolue toujours dans le même spectre depuis plus de trois années, selon les résultats de l’enquête permanente de conjoncture auprès des ménages, menée par le Haut-Commissariat au plan (HCP). On constate une baisse par rapport au même trimestre de l’année 2023 qui a enregistré 46,3 points.
Par ailleurs 82,5% des ménages ont déclaré une dégradation de leur niveau de vie au cours des 12 derniers mois durant le premier trimestre 2024 alors que 13,1% ont exprimé un maintien au même niveau et 4,4%, seulement, une amélioration. Le solde d’opinion relatif à cet indicateur s’établit à -78,1 points, contre -83,2 points au trimestre précédent et -81,5 points au même trimestre de l’année passée.
Une hausse du chômage
Pour rappel, les composantes de l’ICM portent aussi sur la perception par les ménages de l’évolution du niveau de chômage, de l’opportunité d’effectuer des achats de biens durables, et de leur situation financière. Ainsi, plus de 83,6% des ménages, contre 6,1%, s’attendent à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois, selon les chiffres du premier trimestre 2024. Le solde d’opinion est resté ainsi négatif à -77,5 points contre -80,3 points un trimestre auparavant et -81,4 points un an auparavant.
Par ailleurs, les ménages ont estimé que la conjoncture est peu propice à l’achat des biens durables. Dans ce sens, au premier trimestre 2024, 80,7% contre 7,8% des ménages considèrent que le moment n’est pas opportun pour effectuer des achats de biens durables. Le solde d’opinion relatif à cet indicateur s’établit à -72,9 points, en dégradation aussi bien par rapport au trimestre précédent que par rapport au même trimestre de l’année précédente où il était à -70,4 points et à -69,8 points, respectivement.
Un peu d’optimisme quant à la situation financière
Si 55,9% des ménages estiment que leurs revenus couvrent leurs dépenses. 42,3% déclarent s’endetter ou puiser dans leur épargne et 1,8% affirment épargner une partie de leur revenu. Le solde d’opinion relatif à la situation financière actuelle des ménages est resté ainsi négatif, à -40,5 points contre -40,3 points au trimestre précédent, et -42,0 points une année auparavant. Quant à l’évolution de leur situation financière au cours des 12 derniers mois, 56,2% contre 3,5% des ménages considèrent qu’elle s’est dégradée.
Cette perception reste ainsi négative, avec un solde d’opinion de -52,7 points contre -56,1 points au trimestre précèdent et -57,2 points au même trimestre de l’année précédente.
S’agissant de l’évolution, au cours des 12 prochains mois, de leur situation financière, 16,5% des ménages contre 29,9% s’attendent à son amélioration. Le solde d’opinion relatif à cet indicateur s’établit à -13,4 points en dégradation aussi bien par rapport au trimestre précédent que par rapport au même trimestre de l’année précédente où il était à -10,6 points et à -5,2 points, respectivement.
L’épargne, pas une priorité
Par ailleurs, l’évolution d’autres indicateurs trimestriels de la conjoncture fait ressortir la perception des ménages relatifs à d’autres aspects des conditions de vie. Il s’agit en particulier de la capacité des ménages à épargner et de l’évolution des prix des produits alimentaires.
Dans ce sens, la capacité future à épargner est marquée par des perceptions toujours pessimistes. Au premier trimestre 2024, 9,3% contre 90,7% des ménages s’attendent à épargner au cours des 12 prochains mois. Le solde d’opinion relatif à cet indicateur s’établit à -81,4 points, en dégradation aussi bien par rapport au trimestre précédent que par rapport au même trimestre de l’année précédente où il était à -80,7 points et à -76,1 points, respectivement.
En ce qui concerne les prix des produits alimentaires, les ménages s’attendent à une hausse moins prononcée car, au premier trimestre 2024, 96,9% des ménages déclarent que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours des 12 derniers mois. Le solde d’opinion est ainsi resté négatif à -96,5 points contre -97,4 points un trimestre auparavant et -98,7 points une année auparavant.
Au cours des 12 prochains mois, les prix des produits alimentaires devraient continuer à augmenter, selon 76,3% des ménages contre 6,2% seulement qui s’attendent à leur baisse. Le solde d’opinion est ainsi resté négatif, se situant à -70,1 points contre -77,6 points enregistrés un trimestre auparavant et -69,8 points il y a un an.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO
