Mohammedia : un grand potentiel et bien des challenges aussi !
Dans la Région de Casablanca-Settat, certaines provinces s’en sortent mieux que d’autres, mais l’évolution globale demeure plombée par un écart flagrant auquel le PDR entend remédier. Dans le cadre des rencontres entamées depuis le mois de mai dernier, en vue de concevoir le PDR, la 7e étape s’est tenue à Mohammedia pour faire le point sur le potentiel de la ville et les défis qui restent à relever.
Le Conseil de la Région de Casablanca-Settat poursuit sa démarche participative pour élaborer le prochain PDR (Plan de développement régional). Sur les neuf rencontres entamées depuis le mois de mai dernier, la 7e étape s’est tenue à Mohammedia, le mardi 28 juin.
«La province de Mohammedia est un territoire bien intégré dans la couronne métropolitaine de Casablanca. Elle a la particularité d’être au carrefour des infrastructures routières et ferroviaires et constitue également un complément de développement pour ce qui est envisagé, à savoir les activités non polluantes. D’ailleurs, nous attendons des propositions dans ce sens», fait savoir Abdellatif Maâzouz, président du Conseil de la Région.
Mohammedia, la province qui s’accroche
Comme à l’accoutumée, les séances de concertation ont démarré par l’organisation d’ateliers portant sur le cadre de la vie urbaine et rurale, les infrastructures et l’emploi ainsi que l’économie de la région. L’objectif étant de définir les projets prioritaires et d’identifier les défis correspondants. Il en découle que la préfecture de Mohammedia arrive à réaliser un PIB par habitant qui dépasse la moyenne régionale.
En effet, en 2017, le PIB/H est estimé à 50.000 DH contre une moyenne régionale de 48.000 DH par an. Pas étonnant puisqu’en 2017, le tissu industriel de la préfecture détenait 49% du PIB national. Même réalisation pour le secteur des services (49%) qui reste dominé par le commerce, les activités logistiques et le tourisme.
En termes d’employabilité, Mohammedia n’a rien à envier à la capitale économique, se situant à un niveau pratiquement similaire avec un taux de 42,5% de la population active, en 2019, contre 50% au niveau régional. Le taux de chômage y est estimé à 12,7%. Toutefois, si les infrastructures routières et ferroviaires continuent de se développer, l’on ne peut en dire autant des services publics. Et c’est là où le bât blesse aussi bien au niveau régional que national. Sur les volets de la santé et de l’éducation, le Maroc reste, en effet, loin du compte.
À l’échelle régionale, l’on recense seulement 11 médecins pour 10.000 habitants. Le constat est encore plus désastreux du côté de l’éducation, laquelle se caractérisait, en 2018, par un taux de déperdition scolaire de 23% dans la province de Mohammedia. La région, quant à elle, enregistre un taux de déperdition de 18%.
Peut mieux faire !
Bien que la Région de Casablanca soit le centre névralgique du pays, elle affiche néanmoins une évolution au ralenti. En cause, la crise sanitaire. Le diagnostic montre que le taux de croissance du PIB de la région demeure en deçà de la moyenne nationale, passant de 4,2% à 4,4% entre 2016 et 2019. Même constat pour le PIB industriel qui a évolué, sur la même période, de 1,7% à 2,9%.
L’impact de la crise s’est répercuté sur le taux de la population active qui a chuté drastiquement (-7 points), enregistrant ainsi une détérioration des indicateurs d’emploi chez les femmes et les jeunes. Quant au taux d’activité, il a baissé pour s’établir à 53% de la population non active en 2021.
Chez les femmes non actives, ce taux a atteint 80%. Le taux de chômage dépasse les 10% depuis 2017 et s’est amplifié ces deux dernières années pour s’élever à 14,6% en 2021. Dans le même sillage, l’indice NEET indique que 24% de la population âgée entre 15 et 24 ans ne bénéficient ni d’emploi ni de formation.
Au niveau régional, les femmes actives ne représentent que 28%. Toutefois, d’importantes disparités persistent entre les différentes provinces, ce qui entrave le développement de la région. Le stress hydrique est une autre paire de manches avec un déficit des réserves des deux bassins de la région qui continue à se creuser. Les provinces de Sidi Bennour et Settat sont les moins bien loties. Le transport en commun fait également partie des défis à relever avec un taux de couverture faible (13%).
Certes, les challenges de la région ne sont pas minimes, mais ce territoire mise sur ses atouts pour redresser la barre. Sur le plan économique, la région accapare la part du lion, le diagnostic établi montrant qu’elle détient 25% de la consommation globale. Concernant le tissu entrepreneurial, 31% des entreprises y sont implantées. Dans la même perspective, près de 62% des investissements industriels sont concentrés dans la région, en 2019.
Au niveau du PIB, la région représente 32% du PIB global, 43% du PIB du secteur secondaire et 31% du PIB du tertiaire. Le rapport insiste sur les avantages dont elle dispose, notamment les terrains agricoles (environ 15% de la superficie nationale ). En termes d’infrastructures, la région abrite le premier centre financier à l’échelle africaine, selon GFCI, ainsi que le 4e aéroport. Elle dispose aussi de trois ports, parmi les plus impor
Maryam Ouazani / Les Inspirations ÉCO