Maroc

Mohammed Al-Fatih : un dossier emblématique

La nouvelle est tombée comme un coup d’épée sur les parents d’élèves du groupe scolaire Mohammed Al-Fatih. Du jour au lendemain, ses parents se sont vus obligés de trouver une alternative pour sauver l’avenir du projet de vie de leurs enfants. Retour sur cette affaire dont le premier épisode a eu lieu le 5 janvier 2017.

Ayant selon leurs dires «confiance en le Maroc et l’État de droit» les parents d’élèves des huit établissements du groupe Mohammed Al-Fatih ont décidé de poursuivre en justice 3 départements ministériels, à savoir la Primature, l’Éducation nationale et l’Intérieur. Au cours de la semaine écoulée, les tribunaux administratifs de Casablanca et de Rabat ont fixé les dates des audiences. Ainsi la première audience se déroulera le lundi 23 janvier au tribunal administratif de Casablanca et la seconde le vendredi 27 janvier au tribunal de Rabat avec deux séances, une première pour la ville de Tanger et une deuxième pour la capitale de Rabat.

Soulaimane Bouslimi, père de trois enfants scolarisés dans le groupe Mohammed Al-Fatih à Casablanca, a assuré que les parents d’élèves demeurent optimistes et qu’ils ont confiance en la justice. «Nous sommes dans un État de droit, un pays d’institutions», souligne ce parent d’élèves qui poursuit qu’ils sont persuadés que seule la justice peut trancher pour annuler cette décision de fermeture. Ceci dit, au nom des parents d’élèves, Soulaimane Bouslimi affirme que les parents ne vont surtout pas baisser les bras avant d’avoir gain de cause.

Par ailleurs, les autorités considèrent que ces écoles, accusées d’être liées au mouvement Hizmet de l’imam turc utilisent «le secteur de l’enseignement pour répandre l’idéologie de ce groupe et des idées contraires aux principes du système éducatif et religieux marocain». Il est à souligner que les plus de 2.500 élèves des écoles Mohammed Al-Fatih continuent d’aller en classes dans les différents établissements du Maroc puisque le jeudi 5 janvier le ministère de l’Intérieur marocain a ordonné leur fermeture dans un délai d’un mois.

En effet, les écoles Mohammed Al-Fatih sont liées au prédicateur turc Fethullah Gülen, exilé aux États-Unis et accusé par Ankara d’avoir tissé la tentative de putsch du 15 juillet 2016 à la suite duquel plus de 41.000 personnes ont été arrêtées en Turquie et plus de 100.000 limogées ou suspendues, notamment des professeurs, policiers et magistrats. Fethullah Gülen a vu le jour le 27 avril 1941 au village de Korucuk, près d’Erzurum en Anatolie orientale.

Il est l’inspirateur du mouvement Gülen, appelé le mouvement Hizmet et vit depuis 1999 en Pennsylvanie, aux États-Unis, où il s’est exilé. Gülen est activement impliqué dans le débat sociétal concernant la spiritualité et la modernité, la tradition, le sécularisme, la démocratie, la science et la religion. Il a été décrit comme l’un des acteurs de la crise politique qu’a connu la Turquie en 2014. Longtemps prêcheur, Fethullah Gülen a cessé de prêcher en 1981, mais de 1988 à 1991, il a donné une série de sermons dans des mosquées populaires de grandes villes.

En 1994, il a participé à la création de la «Fondation des journalistes et des écrivains» et en a été nommé président honoraire. Il a rencontré quelques femmes et hommes politiques comme Tansu Çiller et Bülent Ecevit, mais a évité les leaders des partis islamiques. En mars 1999, au moment où l’armée ouvre une enquête sur lui, il émigre aux États-Unis, officiellement pour raison médicale. Il était accusé d’actes «anti-laïcs» pour avoir conseillé par vidéo à ses disciples d’infiltrer les arcanes du pouvoir. En 2000, il sera jugé par contumace et acquitté en 2006. La Cour de cassation a rejeté plus tard un appel du bureau du procureur général.

Le 17 septembre 2015, l’Agence anatolienne de presse rapporte qu’un procureur turc a requis une peine de 34 ans d’emprisonnement à l’encontre de Fethullah Gülen. En effet, le président Recep Tayyip Erdogan l’accuse de vouloir réaliser un coup d’État en Turquie par le biais d’un pouvoir parallèle. Le 4 août 2016, à la suite de la tentative de coup d’État de 2016 en Turquie, un mandat d’arrêt est délivré à son encontre. Le 13 septembre 2016, le gouvernement turc demande formellement son arrestation aux États-Unis.


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