Maroc

Mohamed Benchaâboun : «L’Île Maurice ne figure pas dans la liste noire des pays européens…»

Mohamed Benchaâboun, Président-directeur général de la Banque Centrale Populaire (BCP)

Mohamed Benchaâboun, PDG de BCP, estime que l’Ile Maurice est un pays incontournable pour la conclusion de transactions au niveau de la région Pacifique.  Par ailleurs, le groupe  poursuit la réalisation de son plan Élan 2020 tout en restant ouvert aux opportunités qui peuvent se présenter.   

Les Inspirations ÉCO : Bank Al Yousr a démarré son activité depuis quelques mois. Quelle est votre perception de cette industrie ?
Mohamed Benchaâboun : Bank Al Yousr est une banque qui a clairement un avenir important au sein du groupe. Elle est aujourd’hui en plein développement et ses perspectives sont déjà tracées. Nous avons décidé de l’intégrer au sein du périmètre consolidé de la BCP, même si les chiffres ne sont pas significatifs par rapport au poids du groupe et ceci dès la première année d’activité. Je rappelle que nous avons démarré la première agence au cours du second semestre 2017 à l’instar des autres banques de la place.  À ce jour, quatre agences sont déjà opérationnelles à Rabat et Casablanca. Les réalisations enregistrées jusqu’à présent sont globalement satisfaisantes même si nous n’avons pas assez de recul pour nous prononcer. Nous pensons que les perspectives d’évolution au fur et à mesure de la validation d’un certain nombre de produits par le Conseil supérieur des oulémas vont nous permettre de proposer au marché des services de plus en plus larges répondant aux besoins des différents segments de marché.

Vous espérez atteindre un encours de 3 MMDH pour la finance participative, mais à quel horizon ?
Nous espérons atteindre cet encours conformément aux objectifs de notre plan d’ici deux ans. 3 MMDH constituent en effet le seuil de rentabilité de cette banque. Nous y travaillons depuis le démarrage et attendons la validation par les instances concernées de l’ensemble des services nécessaires pour un fonctionnement optimal.

D’ailleurs, où en est le plan Élan 2020 ?
Le plan Élan 2020 est un plan chiffré aussi bien au niveau des agrégats de l’activité bancaire qu’en ce qui concerne les indicateurs de profitabilité du groupe. C’est également un plan de transformation conçu pour s’adapter aux principales mutations de l’environnement bancaire. Celles subies comme tout ce qui est relatif aux bouleversements des activités suite à l’adoption des nouvelles technologies, et celles décidées en interne visant à améliorer le fonctionnement interne ou l’efficacité opérationnelle de la banque. Le passage d’une banque coopérative ancrée dans les régions vers un groupe financier panafricain nécessite en effet des transformations en profondeur dans les organisations et les méthodes de gestion. 200 projets stratégiques ont ainsi été initiés dans le cadre du programme Élan 2020 et des équipes dédiées y travaillent depuis son lancement, à savoir au début de l’année 2016.

Vous avez créé l’entité AMIFA en vue de développer le microcrédit en Afrique. Quels sont les pays concernés ?
Il est important de souligner que l’activité de microfinance est exercée dans les différents pays africains sur agrément des banques centrales concernées. De plus, cet agrément permet de collecter les dépôts contrairement aux associations de micro crédit au Maroc qui ne sont autorisées qu’à distribuer des crédits. Pour opérer dans une dizaine de pays africains, nous avons créé une société faîtière (AMIFA) basée à Casablanca Finance City qui a déposé des demandes d’agréments auprès des autorités monétaires. C’est ainsi que nous avons démarré les activités de microfinance en Côte d’Ivoire il y a deux ans, au Mali juste après puis récemment en Guinée Conakry. Nous espérons démarrer cette année nos activités au Sénégal, au Gabon et au Rwanda.

Cela concerne-t-il vos nouvelles acquisitions également ?
La restructuration ne concerne pas les métiers de ces banques mais plutôt les process qui ont été éprouvés ailleurs. C’est le cas pour les banques ABI qui ont été totalement transformées. Elles sont passées de banques qui peinaient à gagner de l’argent à des banques qui surperforment.

Quel type d’activité comptez-vous développer dans les nouvelles banques acquises (Île Maurice, Madagascar) : banque d’affaires, banque privée, banque de détail ?
Ces banques ont deux types d’activité : une activité locale et une activité internationale. Et c’est le volet international que nous comptons développer dans les années à venir.

Comment appréhendez-vous votre prochaine activité sur l’Île Maurice, sachant qu’elle est considérée comme un paradis fiscal et son apparition dans les Panama Papers ?
L’Île Maurice ne figure pas dans la liste noire des pays européens. De plus, c’est un pays incontournable pour la conclusion de transactions au niveau du Pacifique et pour les relations avec l’Asie. Pour notre groupe, c’est un point d’ancrage pour avoir une ouverture sur cette partie du monde. 



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