Maroc

Métropolisation : un schéma prospectif de développement avant la Coupe du monde 2030

Comment encadrer la construction des systèmes métropolitains au Maroc afin de renforcer leur intégration territoriale dans le cadre d’un développement harmonieux ? C’est l’objet de l’étude lancée par le ministère de l’Aménagement du Territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville. D’une enveloppe de 2,8 MDH, l’étude en question sera réalisée en deux phases pour une livraison prévue en décembre 2026. Ses recommandations permettront de préparer le Royaume à accueillir dans les meilleures conditions la Coupe du monde 2030.

Cette étude porte sur une problématique complexe, à savoir l’élaboration d’un schéma prospectif de développement des systèmes métropolitains au niveau national. Lancée par le ministère de l’Aménagement du Territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, elle nécessitera un budget de 2,8 MDH.

Sa réalisation sera effectuée en deux phases et s’étalera sur une période de 18 mois pour une livraison prévue en décembre 2026.

La première phase porte sur le diagnostic stratégique territorial et benchmark.

La deuxième a trait à la vision stratégique et au schéma prospectif de développement des systèmes métropolitains.

Les résultats de cette étude sont cruciales pour préparer le territoire national à accueillir dans les meilleures conditions la Coupe du monde 2030. L’objectif est de renforcer les infrastructures métropolitaines, d’optimiser la mobilité urbaine et interurbaine, et de garantir des normes d’accueil conformes aux standards internationaux, tout en assurant un développement durable des territoires concernés.

La portée stratégique de ladite étude est la structuration du corridor continental reliant Agadir, Marrakech, Beni Mellal, Fès et Meknès. Un axe qui s’ouvre sur la méditerranée en tant qu’axe structurant d’une armature urbaine hébergeant près de 10 millions d’habitants. Il s’agit de canaliser les investissements pour en renforcer le développement économique et social, tout en allégeant la pression sur l’axe littoral atlantique.

Un taux d’urbanisation de 73,6% en 2050
S’agissant des objectifs opérationnels, ils consistent d’une part, à encadrer la construction métropolitaine et à d’établir une charte métropolitaine avec les orientations stratégiques propres à chaque aire concernée, traduites en projets ; et d’autre part, à développer une banque de fonctions métropolitaines spécifiques avec leur propre mode de gouvernance.

Actuellement, le processus de métropolisation accentue les dynamiques de concentration des populations dans les grandes aires urbaines, ce qui crée des disparités spatiales bien que la métropolisation y demeure encore à un stade embryonnaire. Le taux d’urbanisation du pays est ainsi passé de 55,1% en 2004 à 60,3% en 2014 et à plus de 62,8% en 2024. Il devrait atteindre 73,6% en 2050.

Ce phénomène reflète une concentration croissante de la population et des activités économiques dans les principales agglomérations, bien que, pour l’instant, la majorité des grandes villes marocaines n’atteigne pas encore le niveau de polarisation et de centralité économique caractéristique d’une véritable métropolisation,hormis Casablanca, qui s’affirme comme le principal pôle métropolitain du pays.

Avec sa concentration d’emplois et d’infrastructures, la capitale économique reste l’exception dans un paysage urbain où d’autres villes, comme Rabat, Marrakech ou Tanger, se développent mais ne jouent pas encore un rôle métropolitain comparable.

Une métropolisation à encadrer
Cette concentration urbaine et économique, bien que partielle, annonce des dynamiques de métropolisation qui pourraient, à terme, renforcer les fonctions stratégiques et décisionnelles dans d’autres grandes villes du pays. Ce processus attire non seulement des populations en quête d’opportunités, mais également des entreprises et des services à haute valeur ajoutée, créant des pôles d’attractivité et de centralité.

Néanmoins, cette métropolisation en cours doit être encadrée par des politiques publiques adaptées pour éviter d’aggraver les déséquilibres territoriaux. En l’absence de mesures appropriées, les territoires non métropolitains risquent d’être marginalisés, ce qui pourrait freiner leur développement économique et réduire leur attractivité.

Ainsi, il est crucial de concilier les dynamiques de croissance urbaine avec une répartition équilibrée des ressources, des infrastructures et des opportunités économiques sur l’ensemble du territoire national. Cette approche permettra de limiter les écarts de développement entre régions, garantissant une meilleure qualité de vie pour l’ensemble des habitants, y compris dans les zones moins urbanisées.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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