Meknès : Le lixiviat pollue, en attendant la décharge
Avec la canicule, la problématique du lixiviat refait surface à Meknès. Dernièrement, les mauvaises odeurs de ce liquide traversent plusieurs quartiers de la ville. Les autorités locales essaient de résoudre temporairement ce problème, en attendant la finalisation des travaux en cours de la nouvelle décharge contrôlée de la ville.
Les mauvaises odeurs de lexiviat étouffent Meknès à nouveau. En cette période d’été, surtout avec la forte vague de chaleur, plusieurs quartiers de la ville souffrent des odeurs générées par le lixiviat de la décharge de la ville. C’est ce qui a été soulevé, il y a quelques jours par des acteurs de la société civile, lors d’une rencontre de communication à la préfecture de Meknès, organisée en présence du gouverneur. En effet, les zones les plus touchées sont Nzalatrdaya à Dkhissa, quartier Bab Oujeh Arous et quartier Essalam en plus de quelques quartiers de l’ancienne médina et de Hamria.
À ce sujet, Abdelghani Sabbar, gouverneur de la préfecture de Meknès, a précisé que ces fuites de gaz de lixiviat seront résolues dans de brefs délais en attendant la finalisation des travaux en cours de la nouvelle décharge contrôlée de la ville, qui sera, selon lui, une première dans son genre à l’échelle nationale et en Afrique. «Nous avons recommandé à la société délégataire chargée de la décharge la pulvérisation des pesticides et des matières aromatiques au niveau de la décharge afin de réduire la concentration de ces odeurs», précise Sabbar. rappelons que suite à une convention de délégation de service public signée entre la commune de Meknès et Sita Atlas, filiale de «Suez Environnement», un investissement de près de 90 millions d’euros a été arrêté pour réaliser une nouvelle décharge contrôlée.
Le nouveau site permettra le traitement d’une capacité de 200.000 à 330.000 tonnes de déchets ménagers assimilés par an. Il apportera des innovations majeures à travers un centre de tri, composé d’un hangar de tri de 3.000 m² et d’une plateforme logistique de 3.000 m².
Cette décharge sera également équipée d’une torchère liée à plus de 30 puits pour collecter les émissions de gaz qui seront brûlés par la suite. Cela permettra de neutraliser les mauvaises odeurs engendrées par le réservoir du lixiviat via une canalisation qui injectera de l’air à l’intérieur du réservoir afin de neutraliser les émissions responsables de ces odeurs. Le réseau de collecte et de drainage du lixiviat est créé pour répondre à cette problématique majeure, faisant appel à des techniques de pointe adaptées au contexte local et notamment l’innovation Evalixtm qui est mise en place sur le site pour permettre de sécher les effluents concentrés en utilisant la chaleur issue de la combustion du biogaz produit par les déchets. Ce biogaz peut aussi être transformé en chaleur ou en électricité. D’après les membres de la commune de Meknès, ce processus permettra un traitement biologique par les bactéries, par la suite un filtrage d’eau sera effectué pour le consacrer à l’arrosage des espaces verts de la ville de Meknès.