Maroc

Médinas 2.0 : le Maroc veut réinventer son commerce traditionnel

Le Maroc mise sur la revitalisation de ses anciennes médinas pour stimuler l’économie locale. À Fès, la Journée nationale du commerçant a révélé les efforts du gouvernement et du secteur privé pour moderniser le commerce traditionnel. Formation au e-commerce, digitalisation et nouveaux partenariats bancaires sont au cœur de cette transformation.

Les anciennes médinas du Maroc sont aujourd’hui au cœur d’une transformation économique majeure. Vendredi dernier, la ville de Fès a accueilli la Journée nationale du commerçant, un événement qui a mis en lumière les efforts considérables déployés pour revitaliser et moderniser le commerce dans ces espaces historiques.

Sous le thème «Le commerce dans les anciennes Médinas : un levier fondamental pour le développement économique», cette rencontre organisée par le ministère de l’Industrie et du Commerce, en partenariat avec la CCIS Fès-Meknès, a mis en avant l’importance de ces centres commerciaux traditionnels pour l’économie locale et nationale.

Intervenant lors de cette rencontre, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a souligné que cette activité constitue non seulement un pilier essentiel de l’économie locale, mais aussi un vecteur de préservation du patrimoine national.

De plus, elle génère des emplois et renforce l’attractivité touristique, culturelle et urbaine des villes marocaines. Pour lui, «le ministère s’engage à promouvoir et à soutenir ce secteur vital, notamment dans le cadre du chantier royal de réhabilitation des anciennes médinas. Les efforts se concentrent sur le renforcement de l’infrastructure commerciale et l’accompagnement des professionnels pour qu’ils puissent s’adapter aux évolutions rapides du commerce mondial».

4.000 vendeurs formés à l’e-commerce
Des avancées significatives ont été réalisées, notamment dans le domaine du commerce électronique. «Près de 4.000 commerçants ont été formés et équipés pour intégrer l’écosystème de l’e-commerce, acquérant les compétences nécessaires pour la vente en ligne et l’utilisation des plateformes numériques», souligne le ministre.

Dans une optique de diversification des revenus, le ministère a également encouragé l’introduction de nouveaux services, tels que la vente de recharges téléphoniques. Cette initiative représente aujourd’hui 25 à 30% du revenu des commerçants concernés.

En termes de digitalisation, 110 startups ont été incubées dans le cadre de la plateforme nationale dédiée à la digitalisation du secteur du commerce, Moroccan Retail Tech Builder (MRTB), avec l’objectif d’atteindre 150 startups d’ici fin 2024. Cependant, malgré les initiatives mises en place, le ministre a reconnu que l’impact réel des différentes mesures n’a pas encore atteint les objectifs escomptés, particulièrement en ce qui concerne l’amélioration du quotidien des commerçants.

Mobilisation tous azimuts
La Journée nationale du commerçant a également été l’occasion pour les acteurs locaux de présenter leurs initiatives en faveur du développement du commerce dans les anciennes médinas. Hamza Benabdellah, président de la Chambre de commerce, d’industrie et de services (CCIS) de la région, a souligné l’importance stratégique de Fès-Meknès dans le paysage des médinas historiques du Royaume. «Notre région occupe la première place en matière de tissu des anciennes médinas avec Fès, Meknès, Taza et Sefrou», a-t-il déclaré.

Pour stimuler le secteur, la CCIS a fait de 2023-2024 «l’année du commerçant par excellence», lançant plusieurs initiatives d’accompagnement et d’orientation, particulièrement ciblées sur les commerçants des anciennes médinas. Le secteur bancaire s’implique également dans cette dynamique de soutien.

Al Amine Nejjar, président du directoire d’Al Barid Bank, a présenté les efforts de son institution pour mieux accompagner les commerçants. Plusieurs mesures phare ont été mises en place, dont notamment l’adoption d’un prélèvement forfaitaire au lieu d’un pourcentage sur les transactions par carte bancaire, visant à alléger les charges des commerçants et à encourager l’adoption des paiements électroniques.

Revitaliser le commerce
Cette journée a été marquée par la signature de plusieurs conventions de partenariat visant le développement du secteur du commerce. Deux conventions portant sur l’accompagnement du commerce de proximité, ont été signées entre le ministère de l’Industrie et du Commerce, le Groupe Al Barid Bank, la Société marocaine de distribution et de transport des marchandises et des messageries, l’enseigne Atacadao et l’enseigne Marjane Holding.

Ces deux conventions visent le renforcement de la compétitivité et de l’agilité des commerces de proximité à travers un accompagnement intégré des commerçants. Cela inclut l’amélioration de leur accès aux centrales d’achat des enseignes pour bénéficier de leur pouvoir de négociation et de leur expertise, le financement en facilité de caisse, l’’inclusion financière, la digitalisation de l’approvisionnement et la structuration de la livraison.

Une autre convention-cadre, portant sur le financement des commerçants, a été signée entre le ministère de l’Industrie et du Commerce, la Fédération des Chambres de commerce, d’industrie et de services, le Syndicat national des commerçants et professionnels, l’Union générale des entreprises et professions, l’Espace marocain des professionnels et le Groupe Al Barid Bank. L’objectif principal de ce partenariat est de développer une offre bancaire destinée aux commerçants, afin de leur fournir des services de financement et des solutions de paiement numériques efficaces et simples d’utilisation qui répondent à leurs besoins.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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