Lutte contre les incendies de forêts : un bilan encourageant
L’Agence nationale des eaux et forêts fait part d’une diminution significative des incendies de forêts en 2023. Une performance rendue possible grâce aux mesures mises en place par les différents acteurs concernés. Les enseignements tirés de l’année 2023 permettront d’améliorer les stratégies de prévention et d’intervention pour la saison estivale 2024.
L’année 2023 a marqué un tournant décisif pour la gestion des incendies de forêts au Maroc. Selon les récentes données publiées par l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), la superficie forestière parcourue par le feu a drastiquement diminué, passant de 22.760 hectares en 2022 à 6.426 hectares en 2023, soit une baisse de 70%. C’est ce qui ressort du bilan des incendies de forêts, présenté lors de la réunion du comité directeur national chargé de la prévention et de la lutte contre les incendies de forêts, présidée par le directeur général de l’ANEF, Abderrahim Houmy. Le bilan de l’ANEF affiche un total de 466 incendies de forêts recensés en 2023. La région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima a été la plus touchée avec 182 départs de feu, représentant 40% du total national.
Cependant, en termes de superficie incendiée, la région de l’Oriental arrive en tête avec 2.552 hectares brûlés, soit 40% de la superficie totale incendiée. Soulignons par ailleurs que le plus grand incendie de l’année a eu lieu dans la province de Berkane le 16 juillet dernier, ravageant quelque 2.347 hectares. Il faut dire que la situation des incendies de forêts au Maroc est particulièrement critique en raison de plusieurs facteurs climatiques et environnementaux.
Les forêts marocaines, à l’instar des autres forêts méditerranéennes, sont extrêmement vulnérables aux incendies pendant la saison estivale. L’augmentation des températures, la diminution de l’hygrométrie et les vents secs et chauds de type «Chergui» augmentent considérablement le risque de départs de feu. En 2023, le Maroc a connu un été caniculaire avec des records de chaleur enregistrés en juillet et août, accentuant encore plus les risques.
Face à ces défis, le Maroc a intensifié ses efforts de prévention et de lutte contre les incendies. Les mesures mises en place par le ministère de l’Intérieur, l’ANEF, les autorités locales, la Protection civile, la Gendarmerie Royale, les Forces Royales Air, les Forces Armées Royales et les Forces Auxiliaires ont permis de limiter les dégâts socio-écologiques et environnementaux.
Par ailleurs, l’ANEF souligne l’importance de la sensibilisation et de la communication pour prévenir les incendies. En prévision de la Journée nationale de sensibilisation aux risques d’incendies de forêts, célébrée le 21 mai, des activités éducatives seront organisées pour informer les écoliers, les habitants et les visiteurs des forêts sur les dangers et les conséquences des incendies. Ce n’est pas tout car les enseignements tirés de l’année 2023 permettront d’améliorer les stratégies de prévention et d’intervention pour la saison estivale 2024, afin de continuer à protéger le patrimoine forestier marocain et renforcer son rôle socio-économique et environnemental.
L’ANEF rappelle que la majorité des incendies de forêts sont d’origine humaine. Elle appelle à ce titre les usagers des espaces forestiers, tels que les campeurs, les apiculteurs et les éleveurs, à la vigilance et à éviter d’allumer des feux pendant l’été. Les citoyens sont également encouragés à signaler immédiatement aux autorités tout départ de feu ou comportement suspect en milieu forestier.
Comparatif international
À l’échelle du bassin méditerranéen, les conditions météorologiques aggravées ont favorisé la propagation d’incendies de grande ampleur. Selon le Système européen d’informations sur les feux de forêts (EFFIS), les superficies forestières endommagées ont atteint 175.000 hectares en Grèce, 107.231 hectares en Italie, et 101.184 hectares en Espagne, parmi d’autres pays touchés.
Comparativement, le Maroc a réussi à limiter l’impact grâce à des politiques de gestion et de prévention efficaces, malgré des conditions climatiques similaires.
Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO
