L’assèchement de la liquidité bancaire se poursuit. Il s’accentue même avec un déficit qui continue son creusement, entamé depuis plusieurs semaines. Le marché primaire affiche une stabilité sur la maturité de 52 semaines. Le marché secondaire, quant à lui, présente une hausse des taux de la ligne 13 semaines et une baisse sur celle de 15 ans.
Le déficit de liquidité bancaire se creuse inexorablement depuis plusieurs semaines, élargissant toujours plus le fossé entre les ressources disponibles et les besoins financiers. Ainsi, au terme de la semaine passée, il s’est aggravé de 2,06% pour s’établir à -122,8 milliards de dirhams (MMDH), au moment où les avances 7 jours de Bank Al-Maghrib (BAM) ont augmenté de 460 millions de dirhams (MDH) à 38 MMDH, selon les statistiques hebdomadaires du Fixed Income Weekly de BMCE Capital Research (BKGR). Les placements du Trésor ressortent, pour leur part, en baisse avec un encours quotidien maximal de 28,9 MMDH au 14 juillet, contre un encours quotidien maximal de 34,2 MMDH, courant la semaine d’avant.
Les maturités 13 semaines en hausse sur le marché secondaire
De son côté, le taux moyen pondéré (TMP) se stabilise, pour la deuxième semaine consécutive, à 3% tandis que le MONIA (Moroccan Overnight Index Average : indice monétaire de référence au jour le jour, calculé sur la base des transactions de pensions livrées ayant comme collatéral les bons du Trésor) recule à 2,925%.
S’agissant de l’activité du Trésor, et lors de la dernière séance d’adjudication, celui-ci a procédé à une seule levée sur la ligne 52 semaines pour un montant de 1,5 MDH et au taux limite de 3,3845%, avec une légère baisse de -0,8 points de base (pbs) du taux primaire de cette maturité.
Pour ce qui est du marché secondaire, les analystes de BKGR observent une hausse des taux de la maturité de 13 semaines et une baisse au niveau du taux de la maturité de 15 ans. Concernant la courbe secondaire, les plus fortes variations ont été enregistrées à la hausse, du 12 au 18 juillet, sur la ligne de 13 semaines avec une hausse de 2,2 pbs à 2,99%, et à la baisse sur la ligne de 15 ans avec -3,2 pbs à 4,66%.
La Banque centrale en mode frein
En ce qui concerne les prévisions monétaires de BKGR pour la prochaine période, la Banque centrale devrait diminuer notablement son rythme d’intervention sur le marché monétaire avec l’injection de 30,6 MMDH sous forme d’avances à 7 jours contre 38 MMDH la semaine passée.
Par rapport aux prévisions obligataires, les analystes expliquent que la relative aisance financière affichée par le Trésor suite aux rentrées fiscales de fin juin, combinée au regain d’appétit des investisseurs, devrait jouer en faveur de la consolidation des taux à leur niveau actuel, d’autant plus que les tombées en principal s’annoncent , a priori, bien moins importantes sur le reste de l’année.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO