Les Russes froissés, Benkirane rappelé à l’ordre
Lors d’un entretien accordé à la Quds Press International News Agency, Abdelilah Benkirane a déclaré en substance que l’intervention russe et le soutien apporté à Bachar el-Assad étaient la cause principale du drame syrien. Des propos qui ont provoqué l’ire de ambassadeur de la Fédération de Russie à Rabat, Valery Vorobiev, qui a demandé une audience hier auprès du ministère des Affaires étrangères et de la coopération (MAEC).
Après l’entretien de Valery Vorobiev avec Salaheddine Mezouar, un communiqué de la MAP est tombé en fin de journée dans lequel on peut lire: «L’ambassadeur de Russie a exprimé la préoccupation de son pays suite à des déclarations médiatiques attribuées à un très haut responsable gouvernemental marocain accusant la Russie d’être responsable de la destruction de la Syrie».
Tout en rappelant «l’attachement du royaume à la préservation des relation fortes avec le Fédération de Russie» et «la position claire du Maroc sur la crise syrienne», le communiqué du MAEC a pris un ton ferme, expression du recadrage vis-à-vis de Abdelilah Benkirane.
Après une piqûre de rappel sur la prérogative du roi comme unique «garant de la constance et de la pérennité des positions diplomatiques du royaume, et du respect de ses engagements internationaux», le MAEC qualifie les propos de Abdelilah Benkirane, sans le nommer, de «graves», d’«improvisations hasardeuses qui expriment des points de vue personnels». En clair, l’actuel chef de gouvernement n’a pas à marcher sur les plates-bandes du MAEC pour s’exprimer sur un dossier dont la complexité dépasse le gouvernement.