Maroc

Les masques de protection sont-ils vraiment efficaces ?

Le gouvernement marocain a rendu le port des masques obligatoires dans les lieux publics. Mais est-ce que les masques sont vraiment efficaces pour nous protéger du coronavirus ? Et comment doit-on porter les bavettes ? N’y a-t-il pas risque de propagation du faux sentiment de sécurité ? À ces questions, l’Association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) vient de donner des réponses et quelques conseils pour une bonne utilisation de ce moyen de protection.

«Le port du masque est utile car il réduit la quantité de coronavirus expirée par des sujets contaminés. Les autorités ont eu raison certainement de le rendre obligatoire pour nous donner encore plus cette culture de la prévention que connaissent bien déjà les populations asiatiques. Mais nous voulons attirer l’attention sur les dangers de sa mauvaise utilisation, malheureusement quasi générale encore actuellement dans la population marocaine, faute d’y être bien habituée», explique Dr Moussayer Khadija, spécialiste en médecine interne et en gériatrie, présidente de l’AMMAIS et de l’Alliance des maladies rares au Maroc (AMRM).

Sur ce point, il faut aussi noter que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a souligné qu’une des craintes d’une partie des autorités sanitaires de plusieurs pays est que le masque apparaisse aux yeux de la population comme une garantie contre le covid19, et donne un faux sentiment de sécurité.

Ainsi, le premier principe à retenir est qu’il faut garder à l’esprit que lorsqu’une personne porte une bavette, c’est dans le but de protéger autrui. «Il faut aussi prendre en considération que, le virus passe en effet par tous les masques, sauf les masques médicaux FFP2», précise le Dr Moussayer. Bien entendu, le port du masque doit être précédé et accompagné de certain gestes et certaines mesures de barrières. Il s’agit du lavage des mains régulier des mains. Il faut aussi garder une distance de 1 mètre entre les personnes et observer scrupuleusement les mesures de confinement.

«Le danger, c’est l’illusion protectrice du masque et qu’on abandonne ces autres mesures de précaution», insiste la présidente de l’AMMAIS.

Cela dit, même un masque artisanal peut faire l’affaire à condition de bien l’utiliser. En extrême-Orient où le port du masque est déjà une culture enracinée avant l’apparition du covid19, et plus précisément à Hong-Kong, des chercheurs universitaires ont remarqué que le port de masques réduisait la quantité de coronavirus expirée par des malades. De son côté l’Académie nationale de médecine en France, qui n’a pas hésité à préconiser le port du masques souligne «qu’en Extrême-Orient, depuis de nombreuses années, le port d’un masque anti-projection par la population est à la fois une mesure de prévention et un acte de civisme en situation d’épidémie de virus à tropisme respiratoire (notamment dans les pays les plus frappés par le virus du SRAS en 2003)». Et les résultats sont là. À Taïwan, Singapour et en Corée du Sud, le port du maque a contribué à une réduction du taux de reproduction. «Il est établi que des personnes en période d’incubation ou en état de portage asymptomatique excrètent le virus et entretiennent la transmission de l’infection», précise l’Académie de médecine en France.

Trois grands types de masques
Actuellement, il y a trois grands types de masques. Il s’agit des masques antiprojections, «chirurgicaux», qui permettent d’éviter que ceux qui les portent ne rejettent des sécrétions dans l’air et contaminent les autres. Les masques de protection respiratoire individuelle (comme les FFP2), sont équipés d’un système filtrant permettant de protéger le porteur des risques d’inhalation d’agents infectieux.

Les masques «alternatifs» faisant partie de la catégorie de masques à usage non sanitaire sont destinés à compléter les gestes barrières, il s’agit d’écrans (à défaut de masques) pour toute la population. Ce sont masques confectionnés souvent dans du tissu vestimentaire (coton ou polyester). Ils sont très peu protecteurs contre le virus. Toutefois, ces masques permettent de limiter un peu les sécrétions issues des voies aériennes supérieures (nez, bouche, pharynx, larynx) «Quel que soit le type de masque, le risque de transmission indirecte existe toujours, par exemple en se frottant les yeux après avoir touché une surface contaminée par le SARS-CoV-2 sans se laver les mains par la suite», précise-on auprès de l’AMMAIS.


Comment utiliser un masque

«Il ne faut pas que le masque soit mis sous le menton ou qu’il pende à l’oreille, le temps de discuter avec quelqu’un, puis remis après avoir été manipulé dans tous les sens. Pour être efficace, un masque doit en effet rester en place, et être touché le moins possible», explique Dr Moussaayer. Il faut aussi se laver les mains à l’eau et au savon, (en frottant pendant 30 secondes, sans oublier les ongles, les pouces, le dos des mains et les poignets) avant de mettre le masque. Une fois portée la bavette ne doit plus être touchée car les mains pourraient le contaminer, ou inversement, le masque pourrait contaminer les mains. Si le masque a été enlevé il faut utiliser impérativement un autre neuf après lavage des mains. Enfin, la durée d’un masque est limité de 1 à 4 heures au maximum. «Un masque s’humidifie rapidement sous l’effet de la respiration ou de la transpiration et dès qu’il est mouillé, il n’est plus efficace», prévient l’AMMAIS. S’agissant du masque artisanal, il doit être lavé et séché avant toute réutilisation.


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