Maroc

Leila…

Leila, je t’ai connue en 2011, pour parler d’un projet qui te tenait à cœur. Humble et chaleureuse, tu parlais plus des autres artistes qui participaient avec toi que de ta démarche. Cela m’avait marqué. Leila Alaoui était habitée par son travail et cette passion était à la fois une bénédiction et un fardeau. Une bénédiction puisqu’il s’agissait de son leitmotiv, son unique façon de vivre et elle apportait tellement à l’autre. Un fardeau parce qu’elle côtoyait le danger souvent, voyageait beaucoup, était loin de ses proches, de l’être aimé, de la maison. Entre New York, Paris, Beyrouth, Marrakech où elle exposait, elle avait ses missions «à risque» qu’elle aimait tant. L’année dernière, j’ai reçu un mail de leilaalaouiphoto@gmail.com, c’était l’un de ces messages qui me faisaient du bien avant même de les ouvrir ! «J’ai rencontré Neymar, j’ai pensé à toi». On ne se connaissait pourtant pas beaucoup, on s’est rencontré une fois et je me suis promis de faire ce fameux portrait. «Pas par mail, il faut qu’on se rencontre, qu’on parle», me disait-elle. «On a le temps». On a le temps… Cette phrase raisonne en moi comme une sonnette d’alarme. Elle était prise par son travail et j’avoue avoir pensé à elle en regardant le film «L’Épreuve» avec Juliette Binoche, cette photographe de guerre habitée par sa passion. Je n’ai pas insisté, je me suis dit qu’on avait le temps, qu’on se reverrait «enfin» à la Biennale de Marrakech en février prochain. Aujourd’hui, le monde te rend hommage, revient sur son travail, elle qui malgré tout voulais rester discrète. En attendant de revenir sur la beauté de ses gestes à Marrakech avec les tiens et tous ceux qui t’aimaient, je garde précieusement nos échanges tel un petit héritage. Repose en paix guerrière. 


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