Maroc

Le tissu associatif mobilisé

Le dépôt des projets des associations œuvrant dans le vaste domaine de la lutte contre le travail des enfants a démarré le 6 août et se poursuivra jusqu’au 14 septembre.

Selon le dernier diagnostic établi par le Haut Commissaire au Plan (HCP), ce ne sont pas moins de 4.369 enfants qui sont des chefs de ménages, avec 81% sont des garçons, et un peu des deux tiers habitent dans les villes. Alors que pour l’épineuse question du travail des enfants, le taux d’activité de la tranche d’âge 15-18 ans atteint 26%, et il frappe plus les campagnes que les villes. «En 2014, près de 69 mille enfants âgés entre 7 et 15 ans exerçaient une activité économique », indique la dernière analyse du HCP. Face à ce constat, le département de l’emploi compte associer le tissu associatif en vue de lutter efficacement contre ce fléau, intimement lié à celui de la déperdition scolaire. Les principaux secteurs employeurs des enfants restent l’agriculture en zones rurales, les services, l’industrie et l’artisanat en zone urbaine.

Un PPP avec les associations
Les nouvelles initiatives qui seront subventionnés par l’État concernent «la prévention du travail précoce des enfants, le retrait des enfants de 15 à 18 ans des travaux dangereux et leur réinsertion, et enfin le retrait des enfants domestiques des lieux où ils travaillent, comme cela est stipulé par la nouvelle loi sur le travail domestique». Les associations visées par le département de l’Emploi sont celles qui disposent d’un seul projet, clair et réalisable, et qui s’inscrit en continuité avec les directives du plan national de promotion de l’emploi. Le département de tutelle insiste dans le cahier des charges qui sera exigé des associations que les projets ciblent les enfants de moins de 15 ans «qui travaillent effectivement ou ceux qui sont éligibles à pénétrer le monde du travail, ainsi que les actions des associations qui visent la prévention des enfants contre leur embauche». Le nouveau cadre contractuel exige que les ONG intéressées par les efforts de protection de l’enfance présentent un plan exécutif pour la réalisation du projet, ainsi qu’une estimation du budget qui sera alloué.

Le montant de la subvention sera versé quant à lui en deux tranches, alors que les associations élus sont tenues «de coordonner avec les directions régionales de l’Emploi dont le projet entre dans leurs ressort territorial». L’implication des associations sera également synonyme du ciblage des actions qui visent la réduction de la pauvreté des enfants. Dans ce registre, et à l’échelle nationale, les statistiques du HCP concernant la pauvreté multidimensionnelle des enfants indiquent que leur nombre est passé de 4,9 millions en 2001 à 1,2 million en 2014, soit une réduction annuelle moyenne de 10% de l’effectif global des enfants pauvres à l’échelle nationale. Les principaux indicateurs dont disposent le tissu associatif montrent que par groupe d’âge, la pauvreté frappe les enfants de 5 à 6 ans, au moment ou la pauvreté multidimensionnelle prévaut en milieu rural avec 22%, contre 6% au sein de l’urbain. Le niveau d’éducation du chef du ménage a un rôle central dans la catégorisation, vu que les artisans et les ouvriers qualifiés sont plus protégés que les agriculteurs contre la pauvreté multidimensionnelle de leurs enfants, et qui restent la principale cause de leur emploi précoce.


Contribution du CNDH

L’accent sera particulièrement mis sur le renforcement des capacités des Commissions régionales des droits de l’Homme, ainsi que sur l’appui aux actions des coalitions et réseaux associatifs œuvrant dans le domaine de la protection des droits de l’enfant, tout en renforçant la collecte dynamique d’informations sur les droits de l’enfant avec la participation des enfants», selon les orientations qui ont été décidées par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH). À côté du souci de renforcer les capacités du suivi, le CNDH projette de faire de l’Institut national de formation aux droits de l’Homme le pivot de cette opération, avec un programme de formation qui sera élaboré par l’UNICEF. L’institut, qui a été mis en place en 2016, devra contribuer aux efforts qui seront déployés à travers la formation, d’ici fin 2018, de 80 représentants de la société civile, des départements gouvernementaux et des institutions indépendantes. Un chiffre qui sera ramené à 400 d’ici 2021, selon les prévisions des deux partenaires de ce plan d’action.


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