Propos racistes. Sara Aboujad lynchée sur la Toile
Sara Aboujad, «influenceuse» de profession, défraye la chronique en ce début de semaine à cause d’un «prank», jugé raciste par les internautes. L’instagrameuse a trouvé drôle de faire une farce à son beau-frère, nouvellement papa, en échangeant le bébé avec un autre plus «brun».
Si chaque jour on dit que le contenu présenté par une grande majorité de youtubeurs, instagrameurs et autres influenceurs touche le fond, le jour suivant vient nous dire que c’est encore plus profond qu’on le pensait et que peut-être il n’y a même pas de fond. Pour mendier des vues, ces personnalités d’Internet ne connaissent aucune limite, allant des fois jusqu’à ridiculiser leurs propres parents dans leurs «farces», publiées en ligne.
La dernière farce supporte tous les sens du terme : Sara Aboujad, métier : influenceuse, même pas, femme d’influenceur, son contenu se limitant juste là à raconter sa vie tout à fait banale avec son mari, devenu célèbre avec son contenu en orientation scolaire. Puisque c’est la mode, elle n’allait pas s’en priver. La sœur de Sara vient d’accoucher, et c’est le moment que choisit Madame Aboujad pour faire un «prank» à son beau-frère, impatient de voir sa nouvelle née, que Sara va échanger avec un autre bébé de couleur plus «foncée».
Le but de la farce : jouer sur le choc du beau-frère, que va-t-il comprendre, quelle sera sa réaction ? Outre le caractère déplacé de ce genre d’humour, il y a aussi le caractère raciste : quel intérêt de faire une farce sur une idée de choc ou de rejet d’un bébé de couleur différente. Car cela était bien la réaction du beau-frère, «impossible, elle est noire».
Face à la polémique, Madame Aboujad a fait une vidéo où elle s’explique : sa propre sœur est de couleur brune, et donc le fait d’utiliser le mot «brune» ou un bébé brun de peau n’est pas d’intention raciste. Mais comme dit le proverbe arabe, «une excuse pire que l’acte en soi». Toute l’idée du «prank» tournait autour du choc et du rejet, combien même l’excuse est valable, le côté raciste est le cadet des problèmes, l’échange de bébé est un acte illégal, sans compter le caractère immoral d’utiliser un nouveau-né et la tourner en dérision à des fin de clics Youtube. « Nous frôlons la traite humaine dans ce cas », ont commenté plusieurs internautes.
Des questions se posent aussi sur la complicité de la clinique, des infirmières et de tous ceux qui ont permis la réalisation de cette vidéo. On peut éviter le contenu médiocre sur Internet juste en l’ignorant, mais on ne peut rester passif face à des actes aussi immoraux, qui devraient être sanctionnés afin que cela ne se reproduise plus.