Maroc

Forêt de Bouskoura : l’ANEF défend la transparence de son programme de reboisement

Alors que des accusations de gestion irrégulière ont récemment circulé autour des travaux engagés dans la forêt de Bouskoura, l’Agence nationale des eaux et forêts a publié un communiqué détaillé pour rétablir les faits. Elle y explique que les coupes d’arbres concernent uniquement des spécimens morts ou malades et s’inscrivent dans le cadre d’un programme scientifique de régénération écologique, conduit selon la loi et validé par une commission technique.

La polémique enfle depuis plusieurs jours autour des travaux de coupe et de reboisement dans la forêt de Bouskoura, unique poumon vert de la métropole casablancaise. En réaction aux accusations relayées par l’«Observatoire national contre le gaspillage des deniers publics», l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) a publié un communiqué détaillé pour «rétablir la vérité» et dénoncer ce qu’elle qualifie de «mises en cause infondées et malintentionnées».

Un écosystème fragilisé
Selon l’ANEF, la forêt de Bouskoura traverse depuis plusieurs années une phase de dégradation inquiétante. Des études scientifiques menées par des ingénieurs forestiers ont mis en évidence les impacts conjugués de la sécheresse prolongée, du vieillissement des peuplements et de la faible capacité d’adaptation des espèces existantes face au changement climatique.

Les analyses soulignent, notamment, la prolifération de maladies et de parasites touchant les pins d’Alep, dont plusieurs spécimens morts ou dépérissants menacent désormais la sécurité des visiteurs.

Face à ce constat, l’agence a lancé un programme d’intervention d’urgence. Celui-ci consiste à enlever les arbres morts ou malades, puis à engager une vaste campagne de reboisement avec des essences mieux adaptées aux conditions climatiques actuelles. Dans cette optique, un appel d’offres a été lancé en octobre 2024 pour la cession du bois issu des coupes, conformément aux procédures légales en vigueur.

Suspension préventive puis validation des travaux
Le communiqué précise que l’interruption des travaux, qui a duré six mois, n’avait aucun lien avec d’éventuelles irrégularités. Elle répondait à une décision préventive prise par une commission technique mixte mandatée par les autorités locales, le temps d’examiner la conformité du chantier. Les conclusions de cette mission ont par la suite confirmé que toutes les opérations s’étaient déroulées dans le strict respect des normes légales, techniques et environnementales, ouvrant la voie à la reprise des travaux et à la préparation des campagnes de reboisement 2025-2026.

L’ANEF rappelle que l’ensemble des démarches s’appuie sur le Dahir du 10 octobre 1917 relatif à la conservation et à l’exploitation des forêts. L’appel d’offres initial (n°02/2024), auquel près de 30 opérateurs avaient participé, n’avait pas abouti, faute de propositions jugées conformes.

Pour éviter toute perte financière et accélérer le processus, l’agence a alors recouru à la procédure de vente négociée, prévue par le décret n°2-10-342 du 11 avril 2011. Cette démarche, ouverte à plusieurs concurrents, a permis de retenir l’offre financière la plus avantageuse.

Au-delà des clarifications techniques, l’agence a tenu à dénoncer les motivations qu’elle juge «inavouées» de certains acteurs. Elle estime que les critiques émanent généralement d’entreprises non retenues lors des appels d’offres, qui chercheraient à instrumentaliser des canaux médiatiques pour défendre leurs intérêts particuliers.

L’ANEF conclut en appelant à une mobilisation collective – autorités locales, société civile et visiteurs – pour assurer la réussite de ce chantier écologique. La sauvegarde et la régénération de Bouskoura, insiste-t-elle, est une responsabilité partagée, dans l’intérêt des habitants de Casablanca et des générations futures.

S.N. / Les Inspirations ÉCO



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