Maroc

Le Polisario débouté au Panama

La Cour maritime de Panama vient de rendre son jugement au sujet de la tentative de saisie du navire danois transportant une cargaison de l’OCP. Le Polisario a perdu.

Le Polisario vient d’être débouté par la justice panaméenne dans sa plainte à l’origine du blocage, mi-mai dernier, du navire danois transportant une cargaison de l’OCP en provenance de Phosboucraa. Le cargo qui avait pris le départ de Lâayoune avait été arrêté en vertu d’une ordonnance du tribunal lors du transit du canal de Panama, alors qu’il était en route vers le port de Vancouver, au Canada. Dans le détail, les adversaires de l’intégrité territoriale avaient introduit une requête auprès de la justice panaméenne, après celle déposée en Afrique du Sud début mai. Ils revendiquent la propriété des phosphates à bord des navires, extraits des mines de Phosboucraa. «Le temps d’y voir plus clair, le juge a procédé à une saisie conservatoire et a ordonné le blocage du bateau à la sortie du canal pour éviter d’obstruer le trafic, étant donné que le cargo se trouvait dans les eaux territoriales du Panama», nous confie un responsable de l’OCP. Il faut préciser que la requête a été déposée non pas contre l’OCP, mais plutôt contre l’armateur.

Ce dernier a dû payer une caution pour pouvoir « libérer » le bateau. Porteurs d’enjeux majeurs dans le domaine du transport maritime, les Panaméens se contentent d’une «légère» caution se limitant uniquement au navire indépendamment de la nature et de la valeur des cargaisons. Cela a permis au moins de libérer le bateau Ultra Innovation, propriété de la société de transport danoise Ultrabulk, le plus grand transporteur de phosphates dans le monde, sans pour autant interrompre le déroulement du procès. Le verdict est finalement tombé hier. Concernant la forme, les requérants (Polisario) n’ont pu présenter la moindre preuve justifiant la propriété de la cargaison. Par conséquent, le tribunal a décidé de remettre le montant de la caution à la firme danoise. S’agissant du fond, le tribunal a jugé que les arguments avancés par la partie adverse sont d’ordre politique et ne relèvent pas de ses compétences.

En effet, d’après les juges panaméens, une cour nationale n’est pas le lieu approprié pour considérer des allégations sans fondement et purement politiques, mettant ainsi en échec les tentatives du Front Polisario de nuire au développement économique et social des provinces du Sud. Cette décision du tribunal a été accueillie avec satisfaction du côté de l’OCP. «C’est une véritable victoire. Vous n’êtes pas sans savoir que le Front Polisario cherche à contourner le processus politique en cours sous l’égide du Conseil de Sécurité des Nations Unies», souligne le management. Le dossier du navire bloqué au canal de Panama est aujourd’hui clos, quoiqu’il pourrait y avoir d’autres recours en appel. Au sein de l’OCP, même si l’on ne cache pas la joie de la victoire à l’issue de cette courte bataille judiciaire, les responsables demeurent conscients qu’ils doivent redoubler de vigilance. Ils savent que le Polisario cherche à obtenir un précédent judiciaire en sa faveur de sorte à provoquer un effet dissuasif chez les clients et les armateurs qui entretiennent des liens avec l’Office public. Surtout que le marché abonde d’applications suivant en temps réel la traçabilité des chemins parcourus par les transports maritimes, y compris les cargos phosphatiers.


 Phospboucraâ: tous les bénéfices réinvestis localement

La mine de Boucraâ, géré par la société Phosboucraâ, ne représente pas plus de 1,6% des réserves réserves marocaines de phosphates. Dès sa reprise en 2002, le groupe OCP a décidé d’affecter les bénéfices de l’activité au développement économique et social des régions du Sud. La géographie difficile du site implique un coût d’extraction 2,5 fois plus élevé que dans les autres mines d’OCP, soulignent les responsables de Phosboucraâ. Selon eux, l’exploitation de cette mine n’a commencé à être rentable qu’en 2008. L’équivalent de 70% de l’investissement total (environ 2 milliards dollars UD) consenti par Phosboucraâ dans la région entre 1977 et 2013 est réalisé par l’OCP entre  2002 et 2017. Les bénéfices non réparti, soit 2,7 milliards de DH, sont totalement réinvestis localement. « Aucun dividende n’est versé à l’OCP et tous les bénéfices sont retenus et réinvestis localement », est-il précisé. Last but not least, Phosboucraâ est actuellement engagée dans un plan de développement totalisant environ 2 milliards USD visant à améliorer la durabilité de son activité. 


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