Maroc

Le gouvernement veut réglementer l’échiquier syndical

Le gouvernement compte, au cours de son mandat, mettre sur la table des négociations le projet de loi sur les syndicats qui est très contesté par quelques partenaires sociaux depuis de longues années. Le dossier est épineux et risque de faire l’objet d’un bras de fer serré avec certaines centrales syndicales. En tout cas, l’Exécutif pourrait tirer son épingle du jeu en misant sur la divergence des points de vue entre les syndicalistes sur cette question.

Le projet de loi régissant les syndicats tarde à être mis dans le circuit législatif depuis l’ère du gouvernement d’Abbas El Fassi. Il faut dire que le texte suscite beaucoup de remous au sein de l’échiquier syndical. Le précédent Exécutif, bien qu’il ait revu et finalisé le texte y afférent, n’est pas parvenu à trouver un terrain d’entente avec les syndicats autour de cette question qui est, pourtant, de la plus haute importance. L’actuel gouvernement est, désormais, face à un grand défi ; celui de convaincre les centrales syndicales réticentes à l’élaboration de cette législation de discorde et de se concerter autour de ce dossier épineux.

En tout cas, l’actuel ministre du Travail et de l’insertion professionnelle, qui a aussi la casquette d’ancien syndicaliste, pourrait compter sur l’appui de l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), bras syndical de son parti politique qu’il gérait auparavant, ainsi que sur le soutien d’autres syndicats qui, eux aussi, estiment nécessaire la mise en place d’une loi régissant l’échiquier syndical, à l’instar de celle sur les partis politiques, en vue de mettre fin à bon nombre de dysfonctionnements, à commencer par le manque de démocratie interne et de renouvellement de l’élite ainsi que la faiblesse de la transparence financière. Des insuffisances qui font que certaines organisations syndicales vivent au rythme des guéguerres intestines affaiblissant, ainsi, l’action syndicale.

L’Exécutif pourrait bien bénéficier de cette divergence des points de vue entre les partenaires sociaux, qui ne jouent pas la même partition et ne parlent pas d’une même voix autour de ce dossier, pour mettre dans le circuit législatif le projet de loi en suspens depuis des années. Néanmoins, ce ne sera pas une mission de tout repos. Il faut dire que l’Union marocaine du travail (UMT), première force syndicale au Maroc, est en tête des contestataires de l’adoption d’une loi sur les syndicats considérant même qu’il s’agit d’une ingérence dans les affaires syndicales. Pour l’organisation syndicale de Miloudi Moukharik, rappelons-le, la législation réglementant l’échiquier syndical existe déjà car le fonctionnement des syndicats est déjà réglementé par le dahir du 16 juillet 1957 et le Code du travail, qui consacre tout un chapitre à ce volet. Un argument qui ne convainc visiblement pas Mohamed Yatim, qui entend bien mettre ce dossier sur la table des négociations du dialogue social bien qu’il ne s’agisse pas d’une priorité gouvernementale immédiate, du moins pour le moment. Son département accorde, actuellement, la priorité plutôt aux textes sur la couverture médicale et la retraite des indépendants ainsi qu’à leur mise en œuvre.

Le responsable gouvernemental estime que la mise en place d’une loi sur les syndicats s’avère une nécessité malgré les réticences affichées par certaines centrales syndicales. Il précise que même si plusieurs dispositions régissant la vie syndicale figurent dans le Code du travail, la mise en place de mesures supplémentaires s’impose. «L’adoption d’une loi sur les syndicats est dans l’intérêt de ces organisations pour immuniser l’action syndicale de bon nombre de parasites. En effet, au cours des dernières années sont apparues des coordinations qui se rebellent contre les syndicats. La loi sur les syndicats doit immuniser l’action syndicale et appuyer les syndicats pour qu’ils soient l’unique issue des protestations et de la formulation des doléances», tient-il à indiquer. Yatim souligne la nécessité pour l’État d’avoir un médiateur pour encadrer les doléances sociales.   


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