Le gouvernement veut « accélérer » le développement du Rif
Une importante délégation gouvernementale s’est rendue lundi à Al-Hoceïma, théâtre de manifestations populaires depuis la mort fin octobre 2016 d’un vendeur de poisson, broyé accidentellement dans une benne à ordures, pour y « accélérer » les projets de développement de la région, l’une des principales revendications des contestataires.
Conduite par le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, la délégation comptant pas moins de sept ministres est arrivée en fin de matinée à Al-Hoceïma pour évaluer les chantiers en cours dans la province et tenir des consultations avec des responsables locaux, a constaté un vidéaste de l’AFP.
Le ministre de l’Agriculture et de la pêche, Aziz Akhannouch, a visité le port, principale activité économique de la ville, où il a réaffirmé le soutien de l’Etat aux pêcheurs.
Chaque ministre a visité des projets relevant de ses compétences: routes, port, écoles, structures de santé, complexes sociaux, etc…, la délégation a ensuite rencontré au cours d’une grande réunion des élus, responsables locaux et associatifs.
Mené par un groupe d’activistes locaux, le « hirak » (la mouvance) pose de nombreuses revendications pour le développement du Rif, qu’il estime marginalisé. L’Etat met en avant les importants efforts financiers consentis ces dernières années et a multiplié les annonces en faveur de l’économie locale. Des ministres ont fait à plusieurs reprises le déplacement ces six dernièrs mois, sans néanmoins réussir a éteindre la contestation.
Lundi, le gouverneur de la région nord, Mohamed El Yaakoubi, a fait une présentation détaillée d’un vaste projet royal pour la région lancé en 2015, reconnaissant des retards dans sa mise en oeuvre tout en réaffirmant sa volonté « d’accélérer » les travaux.
Interpellé sur le dahir datant de 1958 décrétant la « militarisation » de la région, dont les contestataires assurent qu’il est toujours en vigueur et exigent le retrait, le ministre de l’Intérieur a une nouvelle fois expliqué que ce décret avait été annulé en 1959, et que le terme de « militarisation » ne faisait que freiner les investisseurs.