«Le financement de la recherche scientifique doit être développé avec les régions»
Les Inspirations ÉCO : La question de la recherche scientifique a été soulevée lors de la dernière session ordinaire du Conseil régional Souss-Massa. Quel constat faites-vous de cet aspect ?
Omar Halli : La recherche scientifique est un levier très important pour l’Université Ibn Zohr (UIZ). Ce volet doit être consolidé en concordance avec le développement économique. Ceci dit, il y a des contraintes que nous essayons de surmonter, notamment la masse critique des chercheurs affiliés à notre université en plus du changement de paradigme actuel, c’est-à-dire, passer d’une recherche fondamentale qui reste importante pour nos chercheurs, à une recherche appliquée qui a des répercussions sur le développement économique. La recherche scientifique, c’est également l’ouverture sur d’autres universités. Toutefois, on ne peut pas parler de recherche scientifique sans disposer de l’ensemble des pôles universitaires. Grâce à la faculté de médecine et de pharmacie en plus de la nouvelle école des ingénieurs, les indicateurs scientifiques de l’UIZ seront améliorés. L’autre élément du triptyque est la question des financements de la recherche scientifique qui doit être développée avec les régions surtout dans le cadre de la régionalisation avancée.
Justement, comment qualifiez-vous le partenariat avec les collectivités régionales ?
Aujourd’hui, nous n’avons pas encore atteint des relations étroites avec les régions en vue de surmonter l’ensemble des problématiques, mais on est sur la bonne voie. Au sein de l’Université Ibn Zohr, plusieurs chantiers ont été lancés à travers le renforcement de notre maillage régional, notamment au niveau du territoire du Souss-Massa et les provinces du Sud. L’université ne peut qu’être à l’écoute de l’ensemble des opérateurs pour contribuer à la conceptualisation de projets et accompagner le développement économique des régions. Dans ce sens, l’UIZ collabore avec les régions du Sud pour la participation à la COP22 en vue de démontrer que travailler ensemble est une question primordiale.
En termes de budget, quelle est la part de la recherche scientifique dans les finances de l’UIZ ?
Nous disposons de la subvention du ministère de tutelle qui frôle 4 MDH en plus des dotations en interne du Conseil de l’université. Il y a également des conventions qui lient l’université aux opérateurs régionaux en plus de la participation de l’université à des appels d’offres à l’échelle internationale et nationale tels que les appels du Centre de recherche technique et scientifique. Le plus important est d’accéder aux appels d’offres. Au niveau de la faculté de sciences, cinq professeurs ont déjà décroché des financements pour leurs projets de recherche en liaison avec le développement régional.
Comment l’UIZ fait-elle face à la problématique formation-emploi ?
Je pense qu’il ne faut plus tenir des discours figés puisque la problématique doit être relativisée selon les établissements de l’UIZ qui mettent, chaque année, 11.000 lauréats sur le marché. Depuis des années, l’UIZ répond à un besoin sectoriel émanant du tissu économique et elle travaille en collaboration avec plusieurs entités, notamment la CGEM, la CJD, le BIT et bien d’autres. Certes, il y a des choses à améliorer surtout avec l’Anapec pour assurer un accompagnement permanent des étudiants. C’est pourquoi, nous avons signé une convention en marge des Assises régionales de l’emploi pour installer un lieu physique au sein de l’université afin de mesurer l’impact sur les étudiants. Pour ceux qui manquent de certaines compétences, l’UIZ travaille, durant les cursus, pour les renforcer, notamment à travers les langues, l’informatique et bien d’autres. C’est pourquoi, le projet de 25.000 licenciés a été lancé dont 800 seront assurés par l’UIZ.
Est-ce que le système LDM a répondu à cette problématique d’adéquation ?
Je pense que la massification de ce système modulaire a été perturbée puisque l’effort a été fourni pour rattraper le manque effrayant en termes de places physiques, c’est-à-dire la capacité d’accueil. Aujourd’hui, il faut qu’on revienne sur la mobilité du système LMD. Je pense qu’il est nécessaire d’ancrer ce système modulaire dans les mentalités des institutions universitaires, mais aussi les bénéficiaires directs qui sont les étudiants.
Quel est l’état d’avancement de la faculté de médecine et la pharmacie ainsi que les autres projets ?
Les gros œuvres de la faculté de médecine sont achevés. Cette dernière fait partie d’un pôle de santé qui comprend également le CHU. Nous avons également reçu le financement pour lancer les appels d’offres relatifs à l’équipement alors que la finition a été déjà entamée. La faculté ouvrira ses portes au mois de mars prochain. On connaîtra des difficultés, mais avec le ministère, on s’est mis d’accord pour le recrutement de 100 étudiants appartenant aux régions du Sud. De surcroît, le doyen a été nommé et 12 professeurs ont été déjà recrutés. Juste à côté, les 1.200 ingénieurs de l’ENSA étudieront dans une nouvelle école, qui ouvrira en septembre prochain, grâce à laquelle on augmentera les effectifs. Pour l’annexe d’Ait Melloul, la 4e tranche a démarré et on compte ajouter d’autres filières, comme la Biologie alors que les travaux au sein de l’ENCG de Dakhla sont également lancés.