Maroc

Le 2 septembre 1909 : Exécution de Rogui «Bouhmara»

Le 2 septembre 1909, Jilali ben Driss Zerhouni el Youssefi surnommé Rogui Bou Hmara, le sultan contrefait du Maroc, a été exécuté, mettent ainsi fin à sa rébellion que les journaux français ont décrit comme «guerre civile marocaine».

 

Entre 1902 et 1909, Bou Hamara dirigea une rébellion dans l’Oriental, profitant de la situation politique turbulente de l’époque et de la faiblesse de l’autorité centrale pour convaincre beaucoup qu’il était le fils aîné du sultan Moulay Hassan I, dont il détenait également le sceau.
Bou Hmara est né en 1860 dans le village de Ould Youssef au nord de Zerhoun, au nom de Jilali Ben Idriss Zerhouni el Youssoufi, surnommé Bou Hamara, ll tient son surnom du fait qu’au début de sa mutinerie, il usurpa l’identité du frère du sultan, Moulay M’hammed en utilisant une ânesse. Cette posture avait pour but d’unir autour de lui les Marocains, qui avaient une dévotion profonde pour le frère aîné de Abdelaziz et fils de Hassan Ier, tout en se montrant proche du peuple. Il souleva les tribus en s’imposant comme le défenseur de la religion islamique et en dénonçant les abandons successifs de pouvoirs de la nation à la France et l’Angleterre.
Il a été nommé à la cour de Moulay Hassan Ier après avoir été diplômé de la prestigieuse université de Kayraouine au corps des Tolba Mouhendissine mais aussi à Tlemcen, à Alger avant de recevoir une bourse en France où il aurait obtenu le diplôme d’ingénieur topographe dans la prestigieuse École des ponts et chaussées.
Il devint, quelque temps, le secrétaire de Hassan Ier, sultan du Maroc, avant d’être emprisonné quelque temps pour falsification. 
Après avoir quitté la prison, Bou Hmara s’est rendu compte qu’il pouvait se faire passer pour Moulay Mohamed, profitant de sa connaissance approfondie des affaires judiciaires grâce au temps passé au palais.
La première chose qu’il fit, fut de se déplacer vers l’Algérie. En 1902, il revint à Fès, qui était en ébullition après l’assassinat du missionnaire britannique, David Cooper. Jilali a profité de cette ébullition pour se déplacer dans les montagnes afin de lancer sa rébellion et obtenir le soutien de nombreuses tribus de l’est du pays, qu’il a réussi à convaincre qu’il était le frère du sultan Moulay Abdel Aziz et qu’il se déclarait sultan.
Jusque-là, le sultan Abdul Aziz n’a pas pris Bou Hamara au sérieux et lui a envoyé une armée dirigée par son frère cadet, qui a été vaincue, permettant ainsi l’invasion de l’est du Maroc par Bou Hamara pour atteindre les portes de Taza, occupée par l’armée de 15.000 hommes.
Abdel Aziz a ensuite libéré son frère emprisonné, afin de dévoiler la supercherie de Bou Hmara, mais la certitude de ses partisans n’a pas changé : Abdel Aziz a envoyé une autre armée pour éliminer Bou Hamara, campagne qui s’est soldée par une nouvelle défaite qui a conféré une plus grande légitimité à Bou Hmara, selon selon l’historien CR Pinell.
En janvier 1903, Abdel Aziz, remporte une première victoire, puis une deuxième en mai, ce qui contraignit Bou Hmara à se retirer loin dans l’Oriental où il régna pendant 6 années. 
En 1909 Le sultan Abdelhafid, qui avait renversé son frère Abdel Aziz, en 1908, activement aidé par la France, en munitions et en officiers encadrant la M’halla du sultan. Voyant son armée décimée et sa fin proche, il se réfugia dans une mosquée de la zaouïa Darkaouia, croyant que sa vie serait épargnée. En dépit de leur caractère sacré, les lieux furent bombardés et détruits par l’artillerie lourde fournie au sultan par ses alliés français. Jilali Zerhouni, ses lieutenants, Ben Jilali, Si Allal Zemrani, Aakka… Ses femmes, ses enfants sont finalement capturés avec 400 survivants de ses soldats et de son personnel le 21 août 1909 et emmené à Fès.
À la suite de traitements inhumains, seuls 160 des 400 prisonniers arrivèrent vivants à destination. Le 2 septembre 1909, Bou Hmara est torturé une dernière fois et exécuté par dépeçage en public, puis livré aux fauves avec 32 de ses partisans. Ce qui resta de sa dépouille est incinérée à Bab Al Mahrouk, mettant ainsi fin à des années de guerre civile.


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