Maroc

La volaille et les primeurs résistent

Les professionnels du secteur avicole sont mieux équipés pour faire face aux pics de chaleur. Agadir profite d’un temps clément, mais les agriculteurs sont en alerte et surveillent le thermomètre de près. La hausse du mercure peut être en effet fatale à la croissance des fruits et légumes.

Coup de torchon sur la planète ! Du nord de l’Europe au continent africain, le mercure grimpe. Le Maroc n’est pas épargné et toutes les régions enregistrent des pics de chaleur sans précédent. Cette canicule menace ainsi certaines cultures et élevages. Dépassant les 42 degrés dans certaines régions du pays, les fortes chaleurs inquiètent aussi le consommateur final qui redoute une montée des prix. Le secteur avicole est le premier qui vient à l’esprit dans ces circonstances. Certains professionnels ont mis en avant des pertes qui peuvent aller jusqu’à 20% de l’élevage. Contacté par Les Inspirations ÉCO, Youssef Alaoui, président de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (Fisa), rassure. Pour lui, ce chiffre est irréaliste et ne reflète pas la situation du secteur. Il faut rappeler que même durant la canicule de l’été 2009, les pertes dans les fermes d’élevage ont varié entre 10 et 15% selon les régions. Mais depuis 2010, les éleveurs sont mieux armés contre les humeurs du temps. Grâce au soutien du ministère de l’aAgriculture, la technique du pad cooling a fait son entrée dans la profession avec un impact positif qui combiné au système de refroidissement des bâtiments permet de garder les fermes à la bonne température pour les volailles.

Le pad cooling permet de baisser la température de 20 degrés en peu de temps. D’un coût de 120.000 DH pour un hangar d’élevage de 1.200 m2, le pad cooling s’est avéré particulièrement efficace contrairement à la brumisation. Aujourd’hui, de plus en plus d’éleveurs disposent de l’un ou de l’autre de ces deux technologies et se sentent plus à même de faire face à une montée brusque de chaleur. Pour Alaoui, les fermes disposent de vétérinaires qui n’hésitent pas à aviser l’Office national de sécurité sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA) lorsqu’il constate une mortalité qui dépasse les 5%. Résultat, la volaille est disponible avec des prix qui n’ont pas changé. Le contraire aurait été remarqué par le consommateur au niveau de la disponibilité et du prix sur le marché. En effet, comme confirmé par le président de la Fisa, le prix au kilo est de 10,5 DH à la ferme, comme avant la canicule.

Les agriculteurs mieux préparés
Qu’en est-il des fruits et légumes ? Cela dépend des régions, mais aussi de la période de chaque type de culture. Si certaines régions risquent d’être touchées, celle d’Agadir semble encore à l’abri. Joint au téléphone, Saad Soleimani, SG de l’Association professionnelle des exportateurs de fruits et légumes (Apefel), explique que la région d’Agadir n’a pas été impactée par la vague de chaleur. «Vu aussi que nous ne commençons à planter qu’à partir de la moitié du mois de juillet, les cultures qui seront récoltées fin septembre pour être exportées en octobre, ne sont pas impactées», a-t-il ajouté. Toutefois, Soleimani préfère rester vigilant sachant que le temps dans la région d’Agadir peut changer de manière brusque provoquant des montées de chaleur qui peuvent durer jusqu’à cinq jours. Mais il ne faut s’inquiéter outre mesure sachant que la majorité des cultures sont faites sous serres avec des moyens au point pour maîtriser la température.

Par contre dans d’autres régions agrumicoles, la montée du mercure donne du souci aux agriculteurs. Ces derniers redoutent plus que tout que la forte chaleur ne bloque la croissance des fruits. L’impact n’est généralement pas immédiat, mais cela se verra lors de la récolte dans quelques semaines. Ceci étant, il faut savoir que le niveau de technicité des producteurs s’est beaucoup amélioré depuis les années 1990. Ils savent aujourd’hui se préparer à toute forte chaleur en agissant à temps sur les facteurs de production, voire même de commercialisation.


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