La région Marrakech-Safi lance le projet “Arima”
Ce projet vise à développer une plateforme d’information spatiale avec cartographie digitale sur les risques d’inondation, de sécheresse et d’érosion en faisant usage des méthodes novatrices d’évaluation et de simulation des risques qui font actuellement défaut au Maroc.
Comment faire face aux risques climatiques et plus généralement aux risques multi-aléas qui engendrent des dégâts économiques et sociaux souvent énormes pour les pays et les territoires ? En l’absence d’un engagement formel des assureurs d’indemniser ces genres de catastrophes, notamment au Maroc, la région de Marrakech-Safi a décidé de prendre son destin en main dans ce domaine en lançant un projet pilote d’anticipation de la survenance de ces dégâts. Dénommé «Arima» (Assessment and Simulation of Present and Future Multi-Hazard Risk in the Marrakech-Safi Region), ce projet vise précisément à doter la région d’une plateforme d’évaluation intégrée des risques multi-aléas actuels et futurs pouvant soutenir des mesures de prise de décision préventives et coordonnées à l’échelle régionale.
«Arima» va ainsi répondre au besoin de disposer d’un outil d’analyse des risques «standardisé» à l’échelle régionale intégrant les différentes actions existantes au niveau du Plan national d’adaptation (PNA) ainsi que les données et les moyens de tous les opérateurs régionaux.
Un financement de la Commission européenne
Vu que la région de l’Afrique du Nord est confrontée, selon les indices mondiaux des risques, à des niveaux de risque élevés en raison de son exposition à de multiples dangers et d’une vulnérabilité aussi élevée de la société et de l’environnement, «Arima» vise aussi, selon ses initiateurs, à développer une plateforme d’information spatiale avec cartographie digitale sur les risques multiples (MRIP) au profit de plusieurs bénéficiaires régionaux (Agence urbaine, Protection civile, Agence du bassin hydraulique du Tensift, Direction régionale de l’agriculture, Office national du conseil agricole, Direction régionale des eaux et forêts et de lutte contre la désertification, provinces, etc) et ceci en faisant usage des méthodes novatrices d’évaluation et de simulation des risques, qui font actuellement défaut.
Financé par la Commission européenne à hauteur d’un million d’euros (environ 11 MDH), le projet regroupe cinq partenaires (la société allemande «IABG», le laboratoire de recherche «3GEO» de la Faculté des sciences Semlalia relevant de l’Université Cadi Ayyad, l’Université des Nations Unies «UNU-EHS», la société marocaine d’ingénierie «RESING» et la Fondation italienne de recherche «CIMA»). Il porte sur une durée de deux ans, c’est-à-dire que d’ici fin 2020, «Arima» doit avoir fini d’intégrer toutes les évaluations multirisques existantes à l’échelle de la région, notamment sur les 3 aléas que sont les inondations, les sécheresses et les érosions, ceci sans oublier sa capacité à se tenir prêt à faire des analyses d’exposition et de vulnérabilité ainsi qu’à réaliser des simulations de scénarios futurs d’inondations et de sécheresses découlant des effets des changements climatiques.
Réduire les énormes pertes et dommages causés
Pour ce faire, le projet se déroulera en trois étapes. Primo, ses promoteurs procéderont au développement et à l’application de méthodes scientifiques innovantes pour identifier et évaluer les principales zones menacées par des risques multiples (inondations, sécheresse, érosion) et simuler des scénarios futurs de risques dans toute la région de Marrakech-Safi. Secondo, ils intégreront les résultats obtenus dans un système d’information spatial multi-aléas, conçu et testé avec les bénéficiaires publics du projet. Et tertio, ils feront le point sur les stratégies de gestion des risques liés aux catastrophes (GRC) existantes afin d’en évaluer les capacités et de proposer des solutions complémentaires de renforcement si nécessaire. Si ces différentes étapes sont réussies, les résultats d’«Arima» permettront aux experts et intervenants locaux d’être les premiers à acquérir les compétences nécessaires pour mener des évaluations des risques futurs à intégrer systématiquement les informations relatives aux risques dans leur planification quotidienne. Du coup, ils seront mieux préparés aux éventuels dangers futurs et ceci en améliorant la planification et la hiérarchisation des mesures préventives, ce qui leur permettra de réduire les pertes et les dommages causés aux personnes, aux biens, aux secteurs économiques importants et aux infrastructures critiques de la région de Marrakech- Safi.