La Marche verte, 49 ans après : une diplomatie de plus en plus forte
Depuis la Marche verte de 1975, le Maroc a su rallier un soutien international sans précédent en faveur de son plan d’autonomie pour le Sahara. Près de 100 pays, dont des puissances mondiales, ont reconnu la souveraineté marocaine, marquant un tournant décisif dans la résolution de ce différend régional.
Le 6 novembre 1975, le Maroc marquait l’Histoire avec la Marche verte, une initiative pacifique ayant permis de compléter l’intégrité territoriale du Royaume avec la récupération de son Sahara. La Marche verte, qui a mobilisé 350.000 volontaires, est restée une pierre angulaire de l’unité marocaine, avec une implication constante du Royaume pour le développement des provinces du Sud.
Aujourd’hui, des infrastructures modernes, un modèle économique dynamique et une participation politique active illustrent le niveau de développement atteint dans cette région, reflétant l’attachement indéfectible des habitants des provinces du Sud à la nation marocaine. Près de cinquante ans plus tard, cet engagement historique est consolidé par des avancées politiques et diplomatiques significatives, illustrées par l’ouverture de nombreux consulats africains et internationaux à Laâyoune et Dakhla, ainsi que par le soutien de grandes puissances.
La reconnaissance de la souveraineté marocaine sur les provinces du Sud par les États-Unis en 2020, sous l’administration de Donald Trump, a constitué un tournant majeur, incitant d’autres nations à soutenir ouvertement le plan d’autonomie proposé par le Royaume.
Les succès diplomatiques en Afrique et au-delà
Le Maroc a mobilisé un réseau diplomatique puissant en Afrique, obtenant l’appui d’un grand nombre de pays du continent, comme l’a mis en avant la députée marocaine Leila Dahi lors d’une intervention aux Nations Unies. Cette reconnaissance africaine s’illustre par l’ouverture de consulats dans les provinces du Sud, symbolisant une acceptation régionale et continentale de la marocanité du Sahara.
«La poursuite de l’ouverture de consulats généraux de pays amis et frères à Laâyoune et à Dakhla est le fruit de la sage politique africaine du Roi Mohammed VI», avait déclaré Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, lors de l’inauguration à Laâyoune des consulats généraux de Zambie et d’Eswatini, en 2020.
Cette politique royale en Afrique a toujours misé sur l’initiative, la solidarité et l’obligation de passer de la parole à l’action, outre l’établissement de «partenariats fructueux qui profitent à tous», avait-il souligné.
L’effet Trump et le basculement de l’Europe
Inattendue et emblématique, la reconnaissance de la marocanité du Sahara par Donald Trump a eu des répercussions immédiates, inspirant d’autres puissances à revoir leur position sur la question. Deux semaines plus tard, le 24 décembre, le secrétaire d’État américain de l’époque, Mike Pompeo, a annoncé la mise en place «d’un poste de présence virtuelle», une première étape importante dans le processus de création d’une nouvelle mission diplomatique américaine.
Quelques mois plus tard, David T. Fischer, ambassadeur des États-Unis au Maroc, effectuait une visite historique à Dakhla pour lancer le processus d’ouverture d’un consulat américain dans les provinces du Sud. Une première dans les relations diplomatiques entre les deux pays. Cette initiative diplomatique avait pris d’autant plus d’ampleur que l’ambassadeur Fischer était accompagné de David Schenker, secrétaire d’État adjoint pour les Affaires du Proche-Orient. La présence de Schenker et les discussions menées renforcent le message envoyé au monde entier, attestant que les États-Unis sont prêts à investir dans la stabilité et la prospérité de cette région stratégique.
La décision historique de l’administration Trump de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara a indéniablement redéfini la dynamique du dossier saharien à l’échelle mondiale. En mars 2022, après plusieurs mois de tensions diplomatiques, l’Espagne, par la voix de Pedro Sánchez, son premier ministre, a exprimé son soutien au plan d’autonomie marocain, qualifiant cette initiative de «base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend».
Cette décision historique de l’Espagne, principal partenaire économique du Maroc en Europe, a démontré l’influence de la position américaine sur les choix stratégiques des pays du Vieux continent. Le 20 août 2022, dans son discours prononcé à l’occasion de la Révolution du Roi et du Peuple, le Roi Mohammed VI a clarifié, sans la moindre équivoque, l’importance de la question du Sahara pour le Maroc, en affirmant que «le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international, et l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats que le Royaume établit».
Par cette affirmation, le souverain a établi que la question du Sahara constitue un critère fondamental pour évaluer les relations diplomatiques du Royaume, précisant que les alliances de long terme du Maroc reposent désormais sur la reconnaissance et le respect de sa souveraineté sur ce territoire.
Le soutien français longuement attendu
Dernière en date, la reconnaissance formelle par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Longuement attendue, l’annonce du président français Emmanuel Macron dont la formulation était sans ambiguïté aucune, a véritablement marqué une avancée diplomatique importante.
Dans sa lettre au Roi Mohammed VI, datée du mois de juillet, Macron a affirmé que «le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine», une phrase qui aligne la France sur la position adoptée par les États-Unis en 2020.
Le président français sera alors reçu en grande pompe à Rabat par le Roi Mohammed VI, prononçant à cette occasion un discours historique devant le Parlement, et réaffirmant la souveraineté du Maroc sur son Sahara.
Cette visite aura finalement permis de consolider les liens bilatéraux. Dans ce cadre, Emmanuel Macron a proposé de renforcer le cadre stratégique liant les deux pays pour marquer, en 2025, le 70e anniversaire de l’indépendance du Royaume. Cette annonce s’accompagne d’engagements économiques et diplomatiques, visant à tourner la page des différends récents et à redéfinir les partenariats franco-marocains pour répondre aux défis communs.
«Pour la France, le présent et l’avenir du Sahara s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine.
«Le Maroc a reconnu les États-Unis en 1777. Il convient donc de reconnaître sa souveraineté sur le Sahara occidental.»
«L’Espagne reconnaît l’importance de la question du Sahara pour le Maroc et considère l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend.»
Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO