La loi 77-15 sur les sacs en plastique est-elle vraiment efficace ?
Quid de l’usage des sacs en plastique aujourd’hui au Maroc ? C’est là toute la thématique posée dans une enquête menée par l’association Zero Zbel dans le cadre de sa lutte et sa sensibilisation aux questions environnementales.
Deux ans déjà que la loi 77-15 est entrée en vigueur mais si l’heure est au bilan, il faut se rendre à l’évidence : les sacs en plastique cours toujours les étals des marchés marocains. En effet à l’occasion de la « Journée Mondiale Sans Sacs Plastiques » le 3 juillet dernier, l’Association marocaine qui agit dans le secteur « Zero Zbel » a rendu public les résultats d’une étude. Ceci coïncidant avec les deux ans de la loi (1 juillet 2016) interdisant les sacs plastiques au Maroc, l’étude a eu lieu en avril 2018. Durant 5 jours, l’association s’est rendue auprès de clients et commerçants dans 8 marchés de 3 villes marocaines : Casablanca, Agadir et Tétouan.
Menée au cœur de la population, cette enquête alarme quant à l’usage que font les Marocains encore aujourd’hui des sacs en plastique. Le communiqué de presse relatif à ces résultats pointe du doigt de prime abord « que les sacs plastiques sont encore couramment utilisés sur les marchés, et que la loi 77-15 n’a visiblement eu qu’un effet limité ». Un constat clair et sans appel, que l’association développe avec les chiffres du sondage : « 60% des commerçants interrogés déclarent que plus de 80% de leurs clients exigent des sacs en plastique, et 65% des clients déclarent utiliser entre 5 et 15 sacs en plastique à chaque fois qu’ils font leurs courses. »
Dans le même temps, ils sont 41% à considérer que la consommation des sacs plastiques « est restée la même depuis l’entrée en vigueur de la loi ». A contrario, 8% estiment qu’elle a augmenté. Sachant que 90% des interrogés ont connaissance de l’existence de cette fameuse loi interdisant l’usage des sacs en plastique mais surtout de l’impact de ces sacs. Ce sont 59% des sondés qui prétendent que « les sacs en plastique ont un impact fort sur l’environnement et la santé. »
Seulement ces points ne changent rien aux modes de consommation des Marocains, puisque pour 68% d’entre eux, la gratuité du produit motive à le consommer. Dans cette même optique, les conséquences font que les Marocains ne font forcément pas appel à des alternatives notamment par manque de solution de rechange. De ce fait, tout est à la charge du commerçant contraint de distribuer des sacs gratuitement qu’il paye lui aujourd’hui beaucoup plus cher tout en risquant d’être verbaliser par les autorités.