La Formation et l’écosystème local : les piliers de la réussite des métiers du futur dans l’Oriental
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La formation est le moteur de l’émergence des métiers du futur dans l’Oriental. Centres académiques, entreprises et acteurs régionaux collaborent pour adapter les compétences aux besoins du marché. La formation par alternance et l’entrepreneuriat sont au cœur des solutions pour dynamiser l’emploi et retenir les talents locaux.
La région de l’Oriental, engagée dans une profonde transformation économique, place la formation au cœur de sa stratégie de développement. La table ronde a mis en lumière l’importance cruciale de la synergie entre l’université, les entreprises et les acteurs régionaux en vue de construire un écosystème performant, capable de répondre aux besoins du marché des métiers du futur. L’enjeu est double : il s’agit d’adapter les compétences aux exigences des nouvelles professions et de retenir les talents dans la région, en leur offrant des perspectives de carrière stimulantes.
L’université : un rôle central dans la formation aux métiers d’avenir
L’Université Mohammed Ier d’Oujda, consciente des défis posés par l’émergence des métiers du futur, a entrepris une refonte de ses programmes de formation. Jaafar Khalid, vice-président de l’université, a souligné la nécessité de sortir des sentiers battus, en adoptant des approches pédagogiques innovantes, axées sur la pratique et l’employabilité.
«La formation doit être utile et permettre aux étudiants de devenir des créateurs de richesse, et pas seulement des chercheurs d’emploi», a-t-il déclaré.
L’université a ainsi mis en place des parcours d’excellence, des formations en alternance et des programmes de reconversion professionnelle afin de répondre aux besoins spécifiques des différents secteurs d’activité.
L’objectif est de former des profils polyvalents, capables d’intégrer les nouvelles technologies et les méthodes de travail innovantes. Des écoles spécialisées, comme l’école d’intelligence artificielle et de robotique de Berkane, témoignent de cet engagement en faveur de l’innovation et de la diversification des formations. La création d’un nouveau campus universitaire à Nador, doté d’une école d’ingénieurs, traduit également l’ambition de l’université de jouer un rôle moteur dans le développement économique de la région.
La formation par alternance : une voie d’excellence
La formation par alternance est apparue lors de la table ronde comme un outil particulièrement pertinent pour préparer les jeunes aux métiers du futur. Ce système permet aux étudiants de conjuguer l’apprentissage théorique en université et la pratique en entreprise, leur offrant ainsi une expérience professionnelle valorisante et une insertion plus rapide sur le marché du travail.
Jaafar Khalid a insisté sur la nécessité d’une forte implication de tous les acteurs de l’écosystème régional pour développer ce type de formation, en particulier le CRI et la CGEM. Il a également mis en avant le statut d’étudiant entrepreneur, qui permet aux jeunes de développer leurs propres projets d’entreprise, en bénéficiant du soutien et du financement de la région.
Le secteur privé : un acteur majeur de la formation et de l’insertion
Le secteur privé, avec en particulier des entreprises comme Intelcia, joue un rôle essentiel dans la formation et l’insertion professionnelle des jeunes de la région. Saad Berrada, general manager Morocco & Tunisia d’Intelcia, a souligné l’importance pour les entreprises d’investir dans la formation, en créant des universités internes et des académies, afin de répondre aux besoins spécifiques de leurs clients.
Il a également insisté sur la nécessité de rapprocher davantage le monde de l’entreprise et le monde académique, en favorisant les échanges et les partenariats. La formation continue des collaborateurs constitue aussi un enjeu majeur, car les métiers évoluent très vite. Les entreprises ont donc un rôle clé à jouer dans l’adaptation des compétences à la réalité du marché.
Le CRI et la CGEM : facilitateurs de l’écosystème
Le CRI de l’Oriental et la CGEM sont également des acteurs clés dans la mise en place d’un écosystème favorable à l’émergence des métiers du futur.
Rachid Rami, directeur par intérim du CRI, a mis en avant le rôle de l’investissement privé dans la création d’emplois ainsi que la nécessité de mettre en place un environnement favorable aux entreprises, notamment en matière de réglementation, de financement et d’accompagnement.
De son côté, Noureddine Bachiri, président de la CGEM Oriental, a souligné l’importance de la connectivité pour attirer les investisseurs et développer les entreprises de la région.
Il a également insisté sur le rôle de la CGEM en matière de lobbying, pour faire entendre les besoins des entreprises auprès des pouvoirs publics. Les deux acteurs s’engagent également dans la promotion de l’entrepreneuriat et dans l’accompagnement des jeunes porteurs de projets.
Des défis à relever
Si des avancées significatives ont été réalisées, des défis persistent. Rachid Rami a déploré notamment un manque de formateurs qualifiés dans certains domaines, surtout dans les métiers de l’IT. Il a aussi relevé le besoin de compétences intermédiaires (middle management) pour accompagner les entreprises en phase de démarrage.
Malgré ces défis, la dynamique de collaboration entre l’université, les entreprises et les acteurs régionaux est porteuse d’espoir. Les initiatives mises en place et les perspectives d’avenir augurent d’un développement économique et social prometteur pour la région de l’Oriental. Un développement fondé sur une formation de qualité adaptée aux réalités du marché du travail. L’engagement des différents acteurs à travailler main dans la main pour relever les défis est un atout majeur pour la réussite des métiers du futur dans l’Oriental.
L’objectif est de faire de la région un pôle d’excellence en matière de formation et d’innovation, capable d’attirer les talents et de créer des emplois durables.
Noureddine Bachiri
Président de la CGEM dans l’Oriental
«Le marketing territorial est très important, car nous sommes en concurrence avec d’autres régions du Maroc. La région ne peut être travaillée que par ses hommes, il faut faire du lobbying.»
Rachid Rami
Directeur par intérim du CRI
«On trouve un vivier pour accompagner les entreprises en matière d’opérateurs et de techniciens. Le problème se situe au niveau du middle management, qui a besoin d’expérience sur des métiers nouveaux dans la région.»
Jaafar Khalid
Vice-président de l’Université Mohammed Ier d’Oujda
«La formation doit être utile et permettre aux étudiants de devenir des créateurs de richesse, et pas seulement des chercheurs d’emploi.»
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO