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L’intégration des migrants subsahariens repensée à l’ENCG de Casablanca

Les orientations stratégiques tracées par le roi Mohammed VI ne sont pas restées lettre morte, auprès du monde académique. L’École nationale de commerce et de gestion de Casablanca relance le débat autour des enjeux de la régularisation des migrants subsahariens en situation irrégulière et invite les académiciens et politiques marocains et guinéens à repenser l’intégration de cette première génération aux entreprises marocaines.

 
Les laboratoires de recherche scientifique de l’École nationale de commerce et de gestion de Casablanca (ENCG-C), composante importante de l’Université Hassan II, a organisé, le 5 juillet, la deuxième édition de la Journée africaine de la prospective sous le slogan «Migrants subsahariens au Maroc: quelle intégration et quelle place dans l’entreprise marocaine?».
 
Cet événement, devenu rendez-vous annuel, est l’occasion pour les académiciens et chercheurs de l’école de débattre avec différents acteurs nationaux et internationaux des problématiques inhérentes aux champs économique, social et politique, et participer, ainsi, au développement du pays suivant les orientations royales et stratégies gouvernementales.
 
La thématique traitée cette année met en lumière la décision, prise en 2013, de régulariser la situation de milliers de jeunes migrants subsahariens provenant essentiellement du Congo, Sénégal et de Côte d’Ivoire. Ces derniers mènent actuellement une vie professionnelle stable dans les différentes villes du royaume.
 
«Le Maroc est désormais une terre de résidence et non de transit. Ce changement induit par la régularisation des sans-papiers mérite d’être analysé par notre communauté scientifique afin de dénouer les différentes problématiques liées à l’intégration des migrants subsahariens au Maroc», souligne Mohammed Nabil Benchekroun, directeur de l’ENCG-C.
 
«Cinq ans après cette décision, nos laboratoires de recherche scientifique ont estimé intéressant de soumettre un ensemble de questions au débat avec l’ambition de dresser un bilan relatif à l’insertion et à l’intégration des immigrés subsahariens dans l’entreprise marocaine», a-t-il expliqué.
 
Ce débat a impliqué, en plus des enseignants-chercheurs et étudiants de l’école, des personnalités du monde du savoir et de la politique, notamment Mohamed Saïd Fofana, ex-Premier ministre guinéen, Jamal Rhmani, ex-ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle dans le gouvernement Abass El Fassi, et Mamadou Pathe Dieng, président de l’université guinéenne Ahmadou Dieng.
Pour Karim Gassemi, professeur de stratégie et développement organisationnel et directeur du laboratoire d’analyse marketing et stratégie des organisations (LAMSO) à l’ENCG-C, «la volonté politique du gouvernement marocain a déjà préparé le terrain pour une meilleure intégration des Subsahariens. En effet, avant la réintégration du Maroc au sein de l’Union africaine (UA), différentes vagues (2014 et 2016) de régularisation des sans-papiers ont permis de résoudre les différents problèmes administratifs. Au niveau des entreprises, on note l’ouverture de l’entreprise marocaine sur les compétences subsahariennes. Je cite à titre d’exemple le groupe Intelcia qui opère au niveau des centres de la relation client (CRC). Plus de 22% des effectifs sur le site de Casablanca sont d’origine subsaharienne».
 
Par ailleurs, à la fin du débat, les conférenciers ont dégagé plusieurs recommandations, notamment la nécessité de déployer davantage d’efforts pour parvenir à un meilleur taux d’intégration et de favoriser l’intégration au niveau social des migrants subsahariens, souligne le directeur de LAMSO.

«Notre école participe activement à l’intégration des Subsahariens dans le champ socio-économique marocain puisqu’elle accueille des étudiants provenant de 16 pays africains. Ces étudiants bénéficient d’un encadrement académique de qualité et de la formation nécessaire pour intégrer les entreprises, d’abord, comme stagiaires en phase d’apprentissage, puis en tant que professionnels pour ceux qui désirent rester au Maroc», note Benchekroun.

 



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