Journée nationale du commerçant : la modernisation de l’activité en marche

Tiraillé entre tradition et modernité, bousculé par la montée du e-commerce et les mutations des habitudes de consommation, le commerce de proximité tente de se réinventer. La Journée nationale du commerçant a permis de dresser un état des lieux du secteur et de poser les jalons d’une stratégie de modernisation. Entre défis structurels et promesses de réforme, commerçants et institutions ont engagé un dialogue inédit pour redonner souffle à ce pilier de l’économie locale.
Loin des feux de la rampe des grandes métropoles, une journée de dialogue et de prospective a réuni l’écosystème du commerce marocain, dans l’effervescence discrète de Ksar El Kebir.
Sous le thème «Les défis du commerce de proximité face à la concurrence du commerce moderne et au développement du e-commerce», la Journée nationale du commerçant s’est posée en tribune pour redonner voix à un maillon essentiel de l’économie réelle, les petits commerçants.
Présidée par le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, cette rencontre a rassemblé une mosaïque d’acteurs, représentants des chambres de commerce, d’Industrie et de services, institutions publiques, professionnels du secteur, opérateurs privés et universitaires… Une pluralité de regards, pour un enjeu unique, celui de garantir un avenir durable au commerce de proximité.
Défis et perspectives
Pour Mezzour, le commerce de proximité est «le trait d’union entre l’offre et la demande, mais aussi un amortisseur social pour des millions de ménages». Un engagement qui se traduit par la mise en œuvre progressive des recommandations du Forum marocain du commerce de 2019. En figure de proue, la généralisation de l’Assurance maladie obligatoire, l’accès au financement, la modernisation des outils de gestion, et la digitalisation.
Au cœur des échanges concernant les principaux défis qu’affrontent les commerçants de proximité, trois thématiques ont été abordées.
La première s’est attachée à démontrer que moderniser ne signifie pas effacer. Bien au contraire, digitaliser les pratiques, professionnaliser les méthodes et outiller les commerçants peuvent donner un nouveau souffle à un secteur acculé par le commerce en ligne.
La deuxième s’est penchée sur le nerf de la guerre, le financement.
La dernière a ouvert le champ des perspectives sociales, dans la dynamique du chantier royal relatif à la couverture sociale.
La Journée a également été ponctuée par la signature de plusieurs conventions. L’une d’elles, emblématique, porte sur l’alphabétisation fonctionnelle des commerçants. D’autres ciblent l’éducation financière dans les régions de Béni Mellal-Khénifra et Fès-Meknès. Autant d’initiatives co-signées par le ministère, les Chambres de commerce, l’OMPIC, et la Fondation marocaine pour l’éducation financière.
Ces accords traduisent la volonté de faire du commerçant de proximité non plus un acteur passif du changement, mais le moteur d’un renouveau. Un renouveau où la connaissance, la maîtrise des outils numériques et l’accès aux droits ne sont plus un privilège mais une norme.
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO