Maroc

Jeunes détenus : Un tournant dans la politique de réinsertion

Une formation qualifiante pour les pensionnaires des centres pénitentiaires. La Fondation Mohammed VI a multiplié les actions visant à éviter la récidive et leur réinsertion dans le marché de l’emploi.

L’objectif tracé par la Fondation Mohammed VI a été la réinsertion de 500 bénéficiaires par an à partir de l’année 2016 jusqu’en 2020, soit 2.500 bénéficiaires pour toute la période de l’opération. La nouvelle stratégie intégrée lancée depuis près de deux années présente un bilan positif et a pu ériger la formation professionnelle qualifiante des pensionnaires des centres pénitentiaires en tant que mécanisme irremplaçable visant la réinsertion de cette catégorie dans le marché de l’emploi, après leur libération et la création d’activités génératrices de revenus tout en évitant la récidive. L’assistance déployée jusqu’à présent consiste à «apporter un appui financier ou en équipements à des ex-détenus porteurs d’un projet de vie personnel, élaboré sur la base d’un diagnostic établi pendant la période de détention avec l’assistance du service de préparation à la réinsertion (SPR), en adéquation avec la formation et le savoir-faire des bénéficiaires ainsi qu’avec les besoins du marché du travail», comme l’indiquent les détails du programme initié le 21 juin 2016. À cet effet, la fondation a créé des centres de formation professionnelle au sein des établissements pénitentiaires qui sont au nombre de 55 actuellement et ont pour mission de dispenser aux pensionnaires des programmes de formation diversifiés leur permettant d’acquérir des compétences et des connaissances professionnelles en adéquation avec leur environnement socioprofessionnel local.

Doter les détenus de compétences professionnelles
Durant la période 2005-2016 la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus a réalisé plusieurs centres d’accompagnement post-carcéral dans les villes de Casablanca, Salé, Agadir, Oujda, Marrakech, Fès, Tanger, Settat, Béni Mellal et Safi tandis que cinq autres sont en cours de réalisation à Laâyoune, Meknès, Tétouan, Khouribga et Nador. Concernant l’insertion et l’accompagnement post-carcéral, le bilan indique que 5.879 personnes ont bénéficié d’un accompagnement social, 8.205 d’un accompagnement administratif, 9.753 d’un accompagnement juridique et 23.837 d’un accompagnement médical. Le nombre de personnes ayant bénéficié après leur libération de l’insertion à travers l’éducation et la formation professionnelle ainsi que de stages d’apprentissage et de stages rémunérés s’est élevé à 1.401 dont 63 femmes et 644 mineurs. Pour l’accompagnement des personnes souffrant de conduites addictives, l’accompagnement de 2.379 personnes a été également opéré sans oublier que les initiatives de la fondation ont permis aussi le recrutement de 1.719 ex-détenus par des entreprises alors que 1.607 autres personnes ont bénéficié d’un encadrement et d’un accompagnement en matière d’auto-emploi. Dans la même optique, un protocole d’accord entre le CNDH, la DGAPR, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), le ministère de l’Emploi et des affaires sociales et la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus prévoit «la mise en place d’un mécanisme où sont représentés les différents partenaires en vue d’évaluer, de sélectionner, de suivre les propositions des différents acteurs pour la mise en œuvre d’un programme de formation-emploi pour les détenus notamment concernant les aspects relatifs aux droits et protection sociale des détenus, aux litiges, à l’inspection du travail des détenus, à la loi régissant le travail des détenus, à l’évaluation de l’offre et à la concurrence entre les sociétés».


L’apport du CNDH

L’importance pour tout détenu de jouir pleinement de sa citoyenneté, à l’exception bien entendu des droits dont il est privé par la force de la loi, sont parmi les grandes priorités. Le CNDH a tenu plusieurs réunions avec les acteurs concernés en vue de mettre l’accent sur le rôle essentiel que joue le travail des détenus dans la construction de leur personnalité et la préparation de leur réinsertion. Aussi et afin que le travail des détenus puisse apporter tous ses fruits, le CNDH considère que certains principes fondamentaux doivent être respectés, dont le respect du Code du travail, une répartition équitable du travail entre les différentes catégories des détenus, dont les plus vulnérables (personnes en situation de handicap, femmes, étrangers…) et évidemment le droit à une rémunération proportionnelle au travail effectif fourni.



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