Investissement : des entreprises catalanes en prospection au Maroc
Une importante délégation d’entreprises catalanes a entamé sa visite de prospection au Maroc par la région Casablanca-Settat. La délégation, conduite par le Foment del treball, organisation patronale catalan, a pu s’enquérir des opportunités d’investissement dans la région, avant de mettre le cap sur les régions nord du Royaume.
Plus de 80 chefs d’entreprise marocains et espagnols se sont réunis, mardi 4 juin, dans les locaux de Confédération générale des entreprises du Maroc à Casablanca, afin d’explorer les opportunités de partenariat et d’investissement dans divers secteurs. Ces secteurs d’intérêt commun entre le Maroc et la Catalogne sont d’ailleurs «nombreux et variés», a souligné d’emblée Chakib Alj, président de la CGEM.
«Nous partageons des aspirations communes dans des domaines tels que l’industrie, le tourisme, les énergies renouvelables ainsi que les technologies et l’innovation», liste le président de la CGEM, notant qu’une coopération entre les deux pays «peut contribuer à répondre à certains défis comme la gestion des ressources hydriques, compte tenu de la période de sécheresse que traverse le Maroc, et transformer davantage en vue de couvrir les besoins de nos marchés respectifs et de conquérir ensemble de nouveaux horizons».
Appel à l’action
Fortement industrialisée, la communauté autonome de Catalogne «peut jouer un rôle majeur dans le soutien de nos projets de durabilité, notamment ceux liés à l’hydrogène vert», souligne également le président de la CGEM.
De ce fait, les entreprises catalanes, «avec leur expertise et savoir-faire», peuvent trouver au Maroc des «opportunités de partenariats et de synergies profitables, notamment dans la région Casablanca Settat qui représente la locomotive de l’économie nationale, ou encore dans celle de Tanger-Tétouan-Al Hoceima». Le secteur privé, à travers la CGEM et son homologue catalane Foment Del Treball «a un rôle crucial a jouer dans cette dynamique», estime Alj. Ce business forum sur le thème
«Entreprises marocaines et catalanes : saisir de nouvelles opportunités vers un partenariat économique fort, innovant et durable», n’est d’ailleurs pas seulement une occasion de discuter des opportunités économiques. Il s’agit d’un «appel à l’action, au concret et à la co-construction», affirme le président de la CGEM.
Écosystème économique favorable
Pour sa part, Josep Sánchez Llibre, président du Foment Del Treball, se dit «convaincu que des rencontres comme celle-ci contribueront à renforcer les liens commerciaux et industriels avec le Maroc». Et d’ajouter que «nous souhaitons contribuer à créer un écosystème économique favorable pour booster l’investissement catalan à Casablanca et sur l’ensemble du territoire marocain car nous croyons très fort en les opportunités qui y existent», a-t-il souligné devant les entrepreneurs des deux pays. Au total, 25 entreprises catalanes, représentant plusieurs secteurs, ont fait le déplacement.
«À travers ce premier voyage, nous voulons que les entreprises qui nous accompagnent puissent créer un écosystème, qui débouchera sur plus d’investissements et poussera davantage d’entreprises catalanes à investir et s’installer au Maroc. Nous voulons créer un écosystème transversal et industriel dans des secteurs tels que le textile, les infrastructures, la métallurgie, électronique et les énergies renouvelables», nous confie Josep Sánchez Llibre.
«La Catalogne représente d’ailleurs 25% du PIB espagnol. Actuellement, 1.700 entreprises catalanes exportent vers le Maroc et 170 y sont installées», poursuit le président du Foment Del Treball.
Suite à ce voyage, la représentation patronale catalane espère atteindre le chiffre symbolique des 200 entreprises installées dans le Royaume, ajoute-il.
Casablanca avance ses pions
Le périple des entrepreneurs catalans a démarré depuis la ville de Casablanca, avec la présence, notamment, de l’ambassadeur d’Espagne au Maroc, Enrique Ojeda Vila, du président du Conseil de la région Casablanca –Settat, Abdellatif Maazouz, du co-Président du CEMAES, Adil Raiss ou encore du directeur général du CRI de Casablanca-Settat, Salmane Belyachi.
«Vous avez bien fait de commencer votre visite par Casablanca-Settat», a lancé Maazouz, qui a fait valoir les «divers points en commun entre les deux régions», notamment d’un point de vue démographique, mais aussi en termes de participation au PIB et d’industrialisation, a-t-il expliqué.
Dans le cadre de son plan de développement pour la période 2022-2027, la région de Casablanca-Settat compte entreprendre un ensemble de projets «qui pourraient intéresser les investisseurs catalans», relève le président de la région. Le premier projet qu’il a exposé n’est autre que le nouveau plan ferroviaire du Royaume, qui en plus de la ligne à grande vitesse au niveau national, prévoit une ligne métropolitaine et une ligne régionale, pour lequel les entreprises espagnoles disposent de l’expérience requise.
«Nos amis catalans ont également l’expérience nécessaire pour deux autres projets que nous voulons mettre sur pied», poursuit Maazouz.
D’abord, la construction d’un palais des congrès avec un centre de conférences, pour lequel «la partie foncière sera bouclée dans les semaines à venir» a révélé le président de la région, notant qu’un appel d’offres sera lancé en direction des «entreprises qui disposent de l’expertise nécessaire et qu’il comptait beaucoup sur les entreprises espagnoles». L’autre projet concerne la plateforme agroalimentaire de la région, avec la restructuration des chaînes de valeur d’approvisionnement agricole et agroalimentaire.
«Là aussi, il y a à faire entre les entreprises marocaines et catalanes», estime Maazouz. «Nous sommes disposés en tant qu’institution, avec l’aide du Centre régional d’investissement de la région, à accompagner les entreprises qui voudraient investir ici. Nous sommes désormais en train d’investir dans le foncier pour l’industrie, parce que nous sommes conscients que très souvent, le foncier constitue le premier frein à l’investissement», a également fait savoir le président de la région, soulignant que «le climat des affaires entre les deux régions est le plus favorable qu’on puisse trouver en ce moment».
Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO