Infrastructure hydraulique/Barrage de M’dez : la SGTM reprend le projet, après plusieurs années de retard
Les travaux de construction du barrage de M’dez, dans la province de Sefrou, avancent à un rythme soutenu depuis la reprise du projet par la société SGTM pour une enveloppe de 390 millions de dirhams. Les travaux permettent la création d’emplois et doivent permettre de mieux maîtriser la ressource en eau pour mieux protéger l’agriculture. Le barrage, très attendu par les agriculteurs locaux, accuse cependant plusieurs années de retard puisqu’il aurait dû être opérationnel dès 2019.
Les travaux de construction du barrage de M’dez, dans la province de Sefrou, vont bon train. Pour rappel, c’est la société SGTM qui a été chargée de la reprise des travaux, le 1er novembre 2022, et ce pour une enveloppe de 390 MDH. Quant au taux de réalisation, il atteint actuellement 73%. Accusant plusieurs années de retard, ce barrage, très attendu par les agriculteurs de la province de Sefrou, aurait dû être opérationnel en 2019. Suite à la relance de l’appel d’offres y afférente, le montant global prévu pour sa réalisation est passé de 1,5 MMDH à 1,635 MMDH. Si l’entreprise en charge du projet maintient la même cadence des travaux, ce barrage devrait être opérationnel avant fin 2024, sachant par ailleurs que son remplissage nécessitera un délai minimum de 12 mois.
Consistance des travaux
Les travaux de la société SGMT portent sur le génie civil, notamment l’achèvement de la construction des ouvrages de mise hors d’eau du chantier, l’aménagement des accès supplémentaires nécessaires aux travaux et la réalisation des installations de chantier, ainsi que l’achèvement de la construction du barrage et de ses ouvrages annexes. La société doit également procéder à la mise en place des dispositifs d’auscultation des ouvrages, la réalisation des routes, ouvrages de franchissement et plateformes à caractère définitif, desservant la crête du barrage et les ouvrages annexes, en plus des travaux de réalisation de la route d’accès à l’édifice.
Irrigation, eau potable et lutte contre les inondations
Le barrage permettra l’irrigation de la zone de Saiss avec près de 125 millions de m3 chaque année et la valorisation des ressources en eau pour l’irrigation de 30.000 ha, en plus de l’alimentation en eau potable des centres avoisinants et leur protection contre les inondations.«Le barrage contribuera à la fois au renforcement de l’irrigation dans la plaine du Saiss, l’approvisionnement en eau potable des zones avoisinantes, ainsi que la protection du barrage Allal El Fassi contre les inondations», précisent les responsables du barrage.
Création de 700.000 journées de travail
La réalisation de cette infrastructure aura également d’importantes retombées socio-économiques, grâce à la création d’emplois, l’amélioration des qualifications de la main-d’œuvre locale et le développement de l’écotourisme, à la faveur de l’exploitation de la retenue du barrage qui sera d’une capacité de 700 millions de m3. En matière de création d’emplois, la réalisation de cet ouvrage hydraulique assurera la création d’environ 700.000 journées de travail pendant la période des travaux. Notons que 92% des ouvriers du barrage M’dez sont originaires de la région et suivent, en parallèle, une formation afin d’acquérir des techniques à même de leur permettre de travailler sur d’autres chantiers et dans d’autres régions du Royaume.
Les travaux de transfert d’eau avancent conformément au programme
Les travaux relatifs au transfert d’eau en aval du barrage, effectués sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, suivent leur cours conformément au calendrier prévu. Il s’agit d’un projet ambitieux qui repose sur une alimentation gravitaire sur 20.000 ha et d’une alimentation par pompage sur 10.000 ha, visant à résoudre le déficit hydrique dans la nappe de Saiss, actuellement estimé à 100 millions de m3 par an. L’objectif est également de protéger l’agriculture irriguée dans la région et de garantir la pérennité de la production agricole, tout en augmentant la valorisation de l’eau et en intensifiant la mise en valeur agricole. Le projet vise en outre à améliorer les revenus des agriculteurs de quelque 30 à 50.000 DH par ha et à désenclaver la population rurale.
Rappelons que c’est fin 2019 que les travaux ont débuté sur l’adducteur principal, long de 60 km et comportant trois tunnels hydrauliques de quatre km chacun, ainsi qu’une série d’ouvrages de régulation et de protection. Les travaux de mise en place du réseau de distribution ont été lancés en 2020. Ce projet de grande envergure devrait permettre d’apporter une bouffée d’oxygène à l’agriculture de la région et de changer la donne pour les agriculteurs locaux.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO