Inflation : flambée des produits alimentaires juste avant Ramadan

L’inflation repart à la hausse en janvier 2025, préoccupant ainsi les ménages avant le mois sacré, puisque l’IPC du mois de janvier 2025 a marqué une rupture avec la tendance à la baisse du mois précédent. L’évolution par division de produits démontre que l’indice est passé de 117,5 en janvier 2024 à 119,9 points en janvier 2025, soit une hausse de 2% en moyenne. L’augmentation la plus spectaculaire vient des produits alimentaires qui ont affiché une augmentation de 3,3% par comparaison avec janvier 2024 et de 1,1% pour les produits non alimentaires.

Après avoir progressé en 2024 de 0,9%, l’Indice des prix à la consommation (IPC) annuel moyen de janvier débute en hausse cette année. Un rebond qui se manifeste à travers deux principales tendances qui se dégagent de cette évolution mensuelle. Laquelle continue d’exacerber un sentiment négatif des ménages au sujet de l’évolution du cours de l’indice entre l’inflation mesurée et l’inflation perçue ou vécue par les consommateurs.

D’une part, l’IPC ressort en rupture avec la tendance à la baisse constatée de cet instrument qui mesure l’évolution du niveau moyen des prix des biens et des services consommés par les ménages, par comparaison avec le mois précédent de décembre 2024. Il a affiché, dans ce sens, un recul de 0,2% par rapport au mois de novembre 2024.

Par conséquent, les prix à la consommation au Maroc se sont accélérés en janvier en rythme mensuel par rapport au mois précédent, de 0,8% en moyenne sous forme de variation avec une évolution à hauteur de 1,6% des produits alimentaires et la stagnation de l’indice des produits non alimentaires en se référant à la division des produits.

D’autre part, l’IPC, qui couvre un panier fixe contenant 546 articles et 1.391 variétés, a affiché, en revanche, une accentuation, un peu plus que d’habitude, par comparaison à janvier 2024 et janvier 2025.

Produits alimentaires : une hausse spectaculaire de 3,3%
Dans ce sens, l’évolution par division de produits démontre dans l’ensemble que l’indice est passé de 117,5 en janvier 2024 à 119,9 points en janvier 2025, soit une hausse de 2%. L’augmentation la plus spectaculaire vient des produits alimentaires qui ont affiché une croissance de 3,3% et de 1,1% pour les produits non alimentaires par comparaison avec les deux périodes précitées.

Alors que cette hausse intervient à un mois de Ramadan, elle témoigne de la persistance de la pression inflationniste et son caractère cyclique au Maroc qui est appelée à évoluer (en attendant l’IPC mensuel de février et mars). Il s’agit essentiellement de l’effet attendu du calendrier de Ramadan qui est associé à une augmentation des dépenses de consommation des ménages pour la division des produits alimentaires, étant donné que ces derniers représentent 39% du poids de l’IPC. A cela s’ajoute la période d’Aid El Fitr.

De ce fait, la hausse des prix, notamment alimentaires, devrait se maintenir dans les mois qui viennent à des niveaux supérieurs à la moyenne sachant bien que le début d’année a déjà connu une augmentation de 2% par rapport au même mois de l’année 2024.

L’inflation sous-jacente : une hausse de 2,4% par rapport à janvier 2024
Dans ces conditions, l’indicateur d’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils et les produits à tarifs publics, aurait connu au cours du mois de janvier 2025 une hausse de 0,2% par rapport au mois de décembre 2024 et de 2,4% par rapport à janvier 2024.

Par ailleurs, les hausses les plus importantes de l’IPC ont été enregistrées à Settat avec 1,5% par comparaison au mois précédent, mais à hauteur de 5,4% à Guelmim comparé avec le mois de janvier 2024 et 2025.

Par ailleurs, les augmentations les plus importantes de l’IPC annuel de 2024 ont été enregistrées à Laâyoune avec 3,0%, à Guelmim (2,2%), et à Dakhla et Safi (1,7%). Il s’agit aussi de la ville d’Agadir (1,6%), de Fès, et de Rabat et Tétouan (1,5%). Pour Marrakech, la hausse est de 1,3%, Errachidia (1,1%), Casablanca et Al-Hoceima (0,8%), Kénitra (0,7%), et Tanger et Settat (0,6%).

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO