Inclusion numérique : 15,8 MMDH en transactions
La ministre de la Transition numérique, Ghita Mezzour, a exposé en Conseil de gouvernement de cette semaine, les grandes lignes de la vision gouvernementale pour le développement numérique, baptisée «Maroc Digital 2030». Cette initiative vise à offrir des services numériques fiables et de haute qualité à tous les citoyens, entreprises et acteurs de la société civile. Elle souligne également l’engagement du gouvernement à opérer une transition numérique à l’échelle de tous les départements et institutions. Détails…
Le Royaume connaît actuellement une transformation numérique majeure, propulsé vers de nouveaux horizons par les récentes avancées technologiques. Au cœur de cette révolution, plus de 600 services publics sont désormais accessibles en ligne, dont 300 dédiés aux citoyens et plus de 200 aux entreprises. 100 services supplémentaires sont spécifiquement conçus pour répondre aux besoins des administrations publiques, c’est du moins ce qui ressort de la présentation de la ministre de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, Ghita Mezzour, lors du point de presse du Conseil de gouvernement.
Ce virage vers la numérisation se traduit par une facilitation notable de la vie des citoyens, qui n’ont plus besoin de se déplacer pour accéder à ces services, favorisant ainsi la transparence et réduisant les risques de fraudes. Parmi les avancées significatives dans le domaine évoquées par la responsable, figure le positionnement du Royaume comme étant le deuxième pays en matière de migration des services numériques, formant environ 13.000 nouvelles compétences numériques chaque année. Avec 130.000 professionnels travaillant dans ce secteur en plein essor, le volume des transactions numériques atteint la somme de 15,8 MMDH.
«Cette stratégie de développement numérique vise à capitaliser sur les acquis existants et à consolider une vision qui propulsera le Maroc vers l’avant-garde du domaine», relève-t-elle.
Elle souligne également l’importance de la rapidité et de la qualité des services offerts, insistant sur la nécessité que chaque Marocain, où qu’il se trouve sur le territoire, puisse bénéficier de ces avancées numériques.
Dans cette dynamique, chaque ministère et administration est désormais responsable de son département numérique. Elle précise que le ministère de tutelle, collaborant étroitement avec l’Agence de développement du digital, va assurer le suivi technique et financier des projets majeurs, en fonction de la maturité de leurs services et de leurs besoins spécifiques. Il convient par ailleurs de rappeler que la récente intervention de la ministre à la Chambre des représentants avait mis en lumière les avancées significatives dans le domaine de la lutte contre la corruption à travers la Stratégie nationale. Un programme spécial dédié à l’administration numérique a atteint un taux d’achèvement impressionnant de 74%, visant à améliorer les services électroniques, à réduire les interactions directes entre les usagers et les fonctionnaires, et à consolider la transparence dans les échanges administratifs.
Cap sur l’émergence numérique
Sur un autre registre, Ghita Mezzour a souligné l’importance de soutenir le développement des startups. Un cadre juridique facilitant l’accès aux marchés internationaux, un financement adapté à toutes les étapes de l’entreprise et un suivi de qualité sont les piliers de cette initiative.
La numérisation des petites et moyennes entreprises est également au centre des préoccupations, visant à accroître leur productivité et à les intégrer pleinement dans l’écosystème numérique en expansion. Elle explique que la stratégie s’appuie sur trois piliers majeurs. Tout d’abord, la nécessité de développer davantage de compétences numériques à travers la formation professionnelle et la formation à distance, afin que chaque Marocain puisse bénéficier des opportunités offertes par le monde numérique. La collaboration avec le milieu de l’informatique est soulignée, notamment à travers des accords signés.
Cette vision inclusive a mobilisé une coalition d’acteurs, alliant les secteurs privé et public. La prochaine étape consiste en la présentation de la stratégie devant le Comité national de la transition numérique, marquant un pas de plus vers la concrétisation de ce chantier d’envergure.
Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO