Immobilier locatif : à Casablanca, l’offre abonde
Dans les quartiers bien desservis de la capitale économique, des immeubles flambant neuf fleurissent. Une offre destinée principalement à une clientèle jeune et active cherchant à concilier vie professionnelle et vie privée.
Pour dénicher un appartement convenable à Casablanca, le bouche-à-oreille est plus efficace que de passer par une agence immobilière classique. Pour les petites bourses, le coup de file d’un concierge ou d’un gardien de voiture qui s’improviserait bien volontiers agent immobilier suffit pour se trouver un logement adéquat. Pour les locataires prompts à dégainer le portefeuille, les agences immobilières disposent en ce début d’année d’une offre abondante.
«L’offre excède la demande en particulier pour les studios», fait savoir Mehdi Lahlou, directeur général d’Immo Clair Services.
Partout, des zones résidentielles destinées aux classes moyennes et supérieures voient le jour. Une offre destinée principalement à une clientèle cherchant à concilier vie professionnelle et privée, notamment dans des quartiers bien desservis.
«Comme l’offre est abondante, les prix stagnent, voire diminuent un petit peu», confie Medhi Lahlou.
En effet, les studios (non meublés) se louent entre 4.500 et 7.000 dirhams par mois, et leurs prix peuvent prendre jusqu’à 20% en plus s’ils sont meublés. Le loyer des appartements de type F2 et F3, oscillent, pour leur part, respectivement entre 6.000 et 8.000 dirhams, et 7.000 à 9.000 DH par mois.
Un foncier de plus en plus rare
Au Maarif, l’ancien centre ville huppé de la métropole, la tendance est à la transformation des appartements en studios. Un business rentable à en croire les agents immobiliers.
Une tendance due au fait que «le foncier se fait de plus en plus rare», explique Marwan Ghazzar, directeur de l’agence immobilière Experimmo.
Ici, un studio de 45 m2, agrémenté d’un balcon avec vue sur la rue Ahmed Al Jumari, doté d’un ascenseur et d’un parking, est accessible à partir de 6.000 DH. Et il n’y a pas que les bâtiments faisant peau neuve qui profitent de cet élan du marché.
Toujours au Maarif, le marché est si tendu qu’il rend également possible la location d’appartements vétustes. Non loin de là, un quartier, comme son nom l’indique, en pleine expansion, Maarif Extension. Avec ses nouveaux complexes résidentiels et ses commerces de proximité, il s’adresse aux besoins d’une population jeune et active. Ce quartier reflète la montée en gamme de la métropole, où l’offre immobilière se diversifie pour attirer une classe moyenne urbaine en quête de confort.
Cadre de vie moderne
L’immobilier résidentiel haut de gamme n’est pas en reste. Les quartiers autour de Casa Finance City, tels que Beauséjour, offrent un cadre de vie moderne.
«Les gens ont le choix pour ce qui est des appartements, mais les demandes particulières sont difficiles à combler», note le directeur général d’Immo Clair Services.
Il faut dire que l’urbanisme bien pensé de ces quartiers attire une clientèle en quête de confort. Proches des grands axes, ces zones bénéficient d’une accessibilité optimale au regard de la proximité des centres d’affaires, CFC, Technopark ou encore Casanearshore. Autres quartiers en plein développement, Oulfa et Dar Bouazza qui témoignent d’une dynamique de réhabilitation.
Entre programmes de logement social et d’aménagement, ces zones donnent une vision d’un Casablanca en mutation. Cela dit, la profusion de l’offre locative à Casablanca est la résultante d’une conjonction de facteurs. À commencer par l’annonce de l’organisation de la Coupe du monde 2030.
Selon les prévisions de Sogecapital Gestion, cet événement va considérablement transformer l’économie nationale, avec une augmentation des capacités d’accueil hôtelières et une fréquentation touristique projetée à 17,5 millions de visiteurs dès 2026. Cette dynamique n’affectera pas uniquement le tourisme, mais s’étendra aussi à d’autres secteurs tels que l’immobilier et le BTP. Autre élément déterminant : le programme d’aide directe aux ménages, prévu entre 2024 et 2028.
Cette initiative vise à stimuler le marché en permettant à davantage de Marocains d’accéder à un logement, tout en maintenant une certaine pression sur l’offre locative, particulièrement pour les biens dont le prix d’achat est inférieur ou égal à 700.000 DH. S’ajoutent à cela l’engouement pour l’immobilier et l’attrait constant pour l’investissement dans la pierre, considéré comme un placement sûr, qui crée, in fine, une pression sur l’offre. «D’une façon générale, près de 70% de la demande demeure concentrée sur les biens à moins de 1 million de dirhams», explique Zineb Bouayad, DG de Moubawab.
Hausse des prix généralisée
La physionomie de la métropole économique épouse celle des principales villes du Royaume.
Selon les données de Bank Al Maghrib, le marché immobilier s’est inscrit en hausse en 2023 après cinq années consécutives de baisse. «Une hausse généralisée des prix, avec des progressions allant de 0,1% à Tanger à 2,2% à Rabat. Pour ce qui est des transactions, excepté Meknès, Kénitra et Oujda qui ont accusé des baisses, les autres villes ont affiché des appréciations allant de 0,1% à El Jadida à 20,4% à Marrakech».
En bourse, le secteur immobilier a également surperformé le marché au terme de l’exercice 2023, porté principalement par la mise en œuvre des aides directes aux logements, affichant une hausse spectaculaire de 114,5% !
Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ÉCO