Maroc

IDE: le moment idéal pour investir au Maroc ?

Les incertitudes causées par la pandémie de Covid-19 vont fortement impacter les flux d’investissements étrangers. Pour tirer son épingle du jeu, le Maroc compte multiplier les opérations séduction afin d’attirer davantage d’IDE.

C’est le moment idéal pour investir. Pourtant, les investisseurs étrangers ne se ruent pas aux portes du Maroc. Le niveau trop élevé du risque est l’un des facteurs évoqués. Pourtant, le risque et le profit vont de pair : les investissements à risque élevé sont souvent associés à des bénéfices plus importants.

Selon le rapport sur l’investissement dans le monde en 2020 de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les Investissements directs étrangers (IDE), qui ont atteint 1.540 milliards de dollars en 2019, vont chuter sous le seuil de 1.000 milliards de dollars en 2020. Les flux mondiaux des IDE devraient enregistrer une baisse allant jusqu’à 40% en 2020 comparativement à l’année 2019, et ce, en raison de l’impact de la pandémie de Covid-19. En outre, selon les projections de la CNUCED, les IDE devraient encore diminuer de 5% à 10% en 2021, avant d’amorcer une reprise en 2022. Ce rebond des IDE, prévu dans deux ans, se fera sous l’effet de la restructuration des chaînes de valeur mondiales à la recherche d’une meilleure résilience, de la reconstitution du stock de capital et de la reprise de l’économie mondiale. Pour tirer son épingle du jeu, le gouvernement a lancé les travaux d’élaboration d’une politique nationale intégrée pour l’amélioration de l’environnement des affaires. Par ailleurs, les efforts entrepris pour consolider la confiance des investisseurs nationaux et étrangers se poursuivent, notamment à travers la mise en place du nouveau projet de loi-cadre formant charte de l’investissement, la poursuite des travaux menés pour l’entrée en fonctions des centres régionaux d’investissement (CRI) selon la nouvelle version, la poursuite de la digitalisation de l’administration publique ou encore la modernisation du cadre réglementaire et juridique relatif à l’investissement. Le Maroc compte renforcer le rôle du Conseil de la concurrence, faciliter l’accès au financement, multiplier les opérations de promotion de l’innovation et de l’économie verte et les travaux d’élaboration d’une stratégie nationale foncière. En témoignent les efforts déployés en vue de conforter Casablanca Finance City en tant que première place financière en Afrique et de la consolidation de son partenariat avec les grands centres financiers internationaux. À fin 2019, les flux des IDE vers l’Afrique du Nord ont diminué de 11% pour atteindre 14 milliards de dollars, avec une baisse des flux dans tous les pays de la région, à l’exception de l’Égypte qui a enregistré une hausse des flux de 11% pour atteindre 9 milliards de dollars. Concernant le Maroc, le flux des IDE a atteint, pour la même période, 18,184 MMDH contre 34,169 MMDH un an auparavant, soit une baisse de 15,985 MMDH (-46,8%).

Les moteurs de la croissance
Selon le ministère de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration, entre 2021 et 2023, la croissance économique annuelle moyenne devrait se situer à 4,5%. «À l’horizon 2023, les projections tablent sur un redressement progressif de l’activité économique nationale pour enregistrer une croissance de 4,6% prévue en 2023», indique ce rapport qui s’inscrit dans le cadre de la préparation du projet de loi de Finances (PLF) pour l’année 2021. Les secteurs où les investisseurs pourraient avoir un avantage comparatif sont notamment l’industrie et le commerce, les télécommunications, le tourisme et loisirs et les infrastructures. La commission des investissements, réunie le 24 juin dernier, à approuvé 45 projets de conventions et d’avenants aux conventions d’investissement, pour un montant global de 23,38 milliards de dirhams devant permettre la création de 3.194 emplois directs et 5.406 emplois indirects. La répartition de ces investissements par secteur d’activité place le secteur des infrastructures énergétiques et des énergies renouvelables en 1re position avec 7,72 MMDH, soit 33% des investissements projetés ; les télécoms en 2e position avec 7,59 MMDH d’investissement projetés (32%) ; l’industrie et le commerce avec 3,68 milliards projetés (16%) ; et le secteur du tourisme et loisirs pour 2,59 MMDH d’investissements projétés (11%). Dans le PLF 2021, le gouvernement s’engage à adopter une approche visant la préservation de l’effort consenti en matière d’investissement en infrastructures routières et autoroutières. Pour réunir les conditions d’exploitation et de placement du nouveau port de Nador West Med, en cours de construction, l’État va lancer le projet de son raccordement au réseau autoroutier pour une enveloppe de 4,5 MMDH. Les infrastructures portuaires connaîtront une dynamique de développement avec le lancement du port de Dakhla atlantique, extension du port Lamhiriz, ou encore l’extension du port Jehba. Pour les infrastructures hydrauliques, il est prévu le lancement des travaux de construction de 5 grands barrages dans les régions de Marrakech-Safi, Casablanca-Settat, Beni Mellal-Khénifra, Souss-Massa et l’Oriental. L’objectif escompté est de soutenir la croissance économique et de préserver l’emploi. Ce qui ouvre des possibilités d’investissement manifestes.

Modeste Kouame / Les Inspirations Éco



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