Hôtellerie. Deal entre OCP et ONCF
L’OCP, l’ONCF, et le Fonds Hassan II pour le développement économique et social ont annoncé, en décembre 2019, une alliance visant à créer un Pôle national au service du développement de l’hôtellerie d’excellence au Maroc. Qu’en est-il advenu ? La question reste posée, mais la dernière information, émanant des trois investisseurs, porte sur la cession des parts de l’ONCF dans l’hôtel Michlifen d’Ifrane.
Jeu de chaise musicale entre l’ONCF et l’OCP dans le tour de table de l’hôtel Michlifen d’Ifrane. Maghrib Hospitality Company (MHC), filiale détenue conjointement par l’OCP et le Fonds Hassan II pour le développement économique et social, vient de finaliser l’acquisition de l’hôtel Michlifen d’Ifrane auprès de l’ONCF. Contacté par Les Inspirations Eco, l’OCP précise que «cette acquisition s’inscrit dans le cadre de l’opération qui avait été annoncée fin 2019 visant la création d’un pôle hôtelier national d’excellence».
Ce qui voudrait dire que les choses se précisent, et avancent concernant ce projet, annoncé en décembre 2019. Effectivement, à cette date, l’OCP, l’ONCF et le Fonds Hassan II ont rendu publique leur vision commune de promouvoir l’excellence hôtelière haut de gamme, notamment l’hôtellerie de luxe, et d’en faire la vitrine du patrimoine et du savoir-faire marocains, au service de l’attractivité du pays et de sa renommée internationale. Rappelons que le patrimoine détenu par les trois investisseurs est composé d’actifs hôteliers historiques et de luxe, détenus et développés jusqu’à présent par l’ONCF, à savoir la Mamounia à Marrakech, qui fêtera son centenaire en 2023, et le Palais Jamai, hôtel emblématique de la ville de Fès, fondé en 1879.
S’y ajoutent Le Michlifen à Ifrane et son parcours de Golf de montagne unique en Afrique, ainsi que le Marchica Lagoon Resort, nouveau fleuron hôtelier de la région de l’Oriental. Selon un analyste, «ce genre de deal entre investisseurs, faisant partie d’un même tour de table, est courant». «Ce type d’opération ne saurait remettre en cause le projet de création d’un pôle hôtelier national d’excellence. A moins que d’autres informations nous échappent», soutient un autre. A ce propos, l’OCP s’est montré peu loquace concernant l’avancement du projet de création de ce pôle hôtelier d’excellence.
Alliance inédite
Une alliance entre l’OCP, l’ONCF et le Fonds Hassan II pour le développement économique et social, visant à développer un pôle hôtelier. Cela semble inédit, mais à y voir de plus près, il y a de quoi donner du crédit à cette éventualité. Lors de l’annonce de la création du pôle hôtelier, les parties prenantes indiquaient réunir toutes les compétences pour permettre de soutenir et accompagner ce secteur en pleine croissance, relevant d’une activité stratégique pour le Maroc.
Soulignons enfin que le Fonds Hassan II et l’OCP détiennent conjointement une joint-venture dénommée Maghrib Hospitality Company (MHC). Le capital et la gouvernance de la JV sont partagés équitablement entre les deux actionnaires mentionnés plus haut. De même, les décisions portant sur ses activités pertinentes sont soumises à l’unanimité des droits de vote des actionnaires.
Rappelons que le Fonds Hassan II est un outil de l’État assurant un rôle incontournable en matière de financement et participation aux projets porteurs de croissance et de développement dans les secteurs économiques et sociaux. Les investissements de ce Fonds sont assez diversifiés. Dans les secteurs de l’automobile, l’aéronautique et l’électronique, ce Fonds propose des subventions à hauteur de 15% du montant total de l’investissement, plafonnées à 30 MDH. A l’égard du secteur automobile, particulièrement, 15% du coût d’acquisition des biens d’équipement usagés importés et destinés à l’emboutissage, l’injection plastique ou la fabrication d’outils et de moules (à l’exclusion de toute autre contribution de l’État accordée à l’acquisition des biens d’équipement).
Dans le secteur aéronautique, les projets, dont le montant d’investissement en biens d’équipement est supérieur à 200 MDH (hors droit d’importation et taxes), peuvent être réalisés en une ou plusieurs phases, en considérant chacune d’entre elles en tant que projet éligible à la contribution du Fonds.
Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO