Maroc

Hôtellerie à Agadir : pourquoi il faut vraiment s’inquiéter

Le constat de l’Association de l’industrie hôtelière d’Agadir est alarmant. À l’heure actuelle, 70 établissements d’hébergement classés sont ouverts et 34 autres fermés. Mais si 53,68% de la capacité litière de la destination est disponible, elle reste inoccupée.

À l’approche de la saison touristique hivernale, près de la moitié (46,32%) de la capacité totale de la station balnéaire d’Agadir (estimée à 30.908 lits) est fermée. C’est l’équivalent de 7.064 chambres et de 14.317 lits. Quant aux 16.591 lits toujours disponibles à Agadir, mais aussi dans les établissements d’hébergement classés des stations balnéaires de Taghazout et d’Imi Ouaddar, ils demeurent inoccupés. Établie le 22 septembre par l’Association de l’industrie hôtelière d’Agadir (AIHA), la situation actualisée des établissements d’hébergement classés signale l’ouverture de 70 unités touristiques contre 34 déjà fermées. À l’exception de quelques unités touristiques qui ont fermé leurs portes pour d’autres motifs, la majorité n’est pas opérationnelle du fait de la conjoncture actuelle liée à la crise de la Covid-19.

L’absence de visibilité
Le taux d’occupation des établissements d’hébergement classés ouverts demeure très bas, se situant parfois sous la barre des 5% à cause des mesures de restriction imposées et de la fermeture des frontières. «La destination n’a accueilli des touristes que pendant trois semaines en août, avec des taux d’occupation satisfaisants. À partir du 20 du même mois, ce taux a baissé pour se situer à moins de 30%, voire de 25%», explique Mohamed Chafik Mahfoud Filali, directeur régional au sein de Kenzi Hotels. Mais selon ce professionnel du tourisme, «le plus grave problème, compte tenu de cette situation, est le manque de visibilité quant à l’ouverture des frontières, alors que les professionnels continuent de supporter les charges fixes, même avec un seul client hébergé». Ce manque de visibilité se traduit par des ouvertures et réouvertures d’établissements, quand d’autres unités optent pour la rénovation. D’autres encore continuent d’héberger le corps médical. Les établissements restants sont fermés pour cause de conflits sociaux ou encore de problèmes financiers.

L’hébergement rural sévèrement impacté
Les effets se font davantage sentir dans d’autres segments de l’activité touristique, notamment les hébergements en milieu rural. «Plus de 50 établissements ruraux sont fermés depuis l’annonce de la fermeture des frontières», souligne Abdelhakim Sabri, président du Réseau de développement touristique rural (RDTR). Selon ce collectif de PME touristiques rurales de la région Souss-Massa, «une dizaine d’établissements situés à proximité du littoral d’Agadir ont plus ou moins travaillé durant la période estivale, c’est-à-dire les trois premières semaines du mois d’août». Le secteur de la restauration n’est pas épargné par cette crise, surtout celle classée. «Plus de la moitié des restaurants sont actuellement fermés, tandis que ceux qui continuent d’ouvrir connaissent des difficultés financières en raison de l’absence de la clientèle internationale et de l’exigence de la fermeture à 23h pour la clientèle nationale et locale», explique Zahir Abdelkrim, président de l’Association des restaurateurs à vocation touristique de la région Souss-Massa.

Les restaurants exclus du contrat-programme
Dans ce contexte de crise sanitaire, les restaurateurs ne comprennent toujours pas pourquoi ils ont été écartés du contrat-programme 2020-2022 pour le soutien et la relance du secteur touristique. En effet, d’autres segments ont bénéficié de ce contrat, notamment les hôtels, le transport touristique, les agences de voyages et les guides touristiques. À cet égard, une demande d’inclusion des restaurants à vocation touristique, à travers la proposition d’un avenant à ladite convention, a été émise par ce segment dans une lettre adressée à Nadia Fettah Alaoui, ministre du Tourisme, de l’artisanat, du transport aérien et de l’économie sociale. Cette lettre réclame une intervention afin de réduire le préjudice que subissent les établissements de restauration touristique suite à leur exclusion du contrat-programme, alors qu’ils sont régis par la loi n° 61-00, laquelle inclut également l’hébergement touristique. Par ailleurs, d’autres activités telles que l’artisanat, le transport touristique, les agences de voyages et les surfs camps continent de souffrir de cette crise sanitaire liée à la Covid-19. 

Yassine Saber / Les Inspirations Éco


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