Maroc

Guides touristiques : de nouvelles souplesses accordées

En vertu des nouvelles mesures, le comité technique consultatif des guides touristiques sera supprimé, avec un transfert de ses prérogatives aux décideurs au niveau régional

Les guides touristiques qui exercent dans l’illégalité commencent à voir le bout du tunnel, après l’adoption, lors du dernier Conseil du gouvernement de l’année 2021, d’un nouveau dispositif réglementaire qui simplifie de manière considérable les procédures d’accréditation des guides du secteur le plus touché par la crise sanitaire. Cette décision, qui s’inscrit «dans le cadre de la politique de déconcentration porte sur la révision de la procédure de régularisation des catégories qui disposent d’une expérience sur le terrain, sans vérifier le critère de la formation, exigé pour accéder à la profession de guide touristique», indique la nouvelle réglementation.

Ce sont des comités régionaux qui seront mis en place, suite à la suppression du Comité technique consultatif des guides touristiques, qui était l’organe chargé des procédures d’accréditation. «Ces comités régionaux seront mieux placés pour évaluer les besoins et pour se prononcer sur les listes finales des candidats qui devront passer l’examen d’aptitude professionnelle», souligne le décret nouvellement approuvé, lequel est de nature à ouvrir de nouveaux horizons à des centaines de guides qui pourront ainsi bénéficier de la couverture médicale de base, une fois leur situation régularisée. Il faut dire que, dans le même esprit, plusieurs attributions des services centraux seront transférées au niveau régional, «en vue de prendre les décisions relatives à l’octroi et au retrait des accréditations et de faire des délégations du tourisme le seul acteur chargé de la gestion de ces procédures», est-il précisé dans le nouveau cadre réglementaire qui vient d’être finalisé.

Une bouffée d’oxygène pour une catégorie fortement impactée
Le cadre tracé précise que tous les guides touristiques pourront changer la catégorie de leur mission chaque année, «sans passer d’examen et avec des conditions et des modalités qui seront fixées par voie réglementaire». Il s’agit d’une mesure de souplesse destinée à permettre aux guides concernés de bénéficier d’un délai raisonnable en vue de préparer les examens prévus par la loi. À noter qu’un délai de 3 ans est prévu, à cet effet, après la finalisation du cadre réglementaire relatif aux examens annuels des guides touristiques. La loi impose aussi à ces derniers de porter leurs badges durant l’exercice de leurs missions, et prévoit des peines sévères dans les cas d’utilisation des badges par des personnes qui n’appartiennent pas à la profession. Pour sauvegarder l’éthique de cette dernière, le retrait du badge pourra durer 12 mois, au cas où le guide touristique aurait été condamné pour un délit de 3 mois ou plus, avec ou sans sursis. La même sanction d’arrêt d’activité, pour une durée d’une année, s’appliquera aux guides touristiques ayant commis une faute professionnelle jugée grave «et cela, de manière provisoire ou définitive, selon les modalités qui seront fixées par décret». Toujours est-il que la faiblesse du réseau des établissements de formation, dans l’option de guide des espaces naturels, constitue une contrainte majeure difficile à surmonter. Pour rappel, ce sont ces établissements qui délivrent le diplôme de technicien spécialisé requis pour ces catégories, notamment pour les guides de villes et de circuits touristiques. À noter que, pour les personnes morales qui seront créées, il est prévu que le cahier des charges correspondant prévoit de dispenser des actions de formation en faveur des guides qui seront recrutés.

Les guides ont jusqu’à mars 2022 pour obtenir leur diplôme

C’est ce que prévoit la loi qui est entrée en vigueur en juillet 2021, et qui a changé les règles appliquées depuis 2012, avec une refonte de plusieurs dispositions. Il s‘agit, dans un premier temps, d’éditer un décret fixant les modalités d’affectation de plus de 3.000 guides touristiques sur l’ensemble du territoire, après leur période de formation. Les guides, exerçant au sein des villes touristiques, peuvent changer leur domaine d’activité selon une série de conditions prévues à cet effet, dont une expérience de 10 ans au moins, ainsi que le passage avec succès de l’examen qui sera organisé tous les deux ans par le département de tutelle. La révision légale qui a été actée précise aussi que chaque guide touristique devra suivre une formation qualifiante d’une durée maximale de 3 mois, «en présentiel ou à distance». Des dérogations seront cependant admises «pour des raisons sanitaires», dans le cas où le guide touristique n’aurait pas pu exercer son activité pendant une période de trois mois.

Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO


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