Maroc

Grande jonction Sebou-Bouregreg : un contrat de gestion de 381 MDH/an pour l’ONEE

Le Maroc franchit une étape décisive dans la concrétisation du mégaprojet d’interconnexion Sebou-Bouregreg avec la signature d’une convention liant les ministères et agences concernés. Ce projet, qui définit les rôles et responsabilités des parties prenantes, sera doté d’un budget annuel de 381 MDH/an. La gestion de cette infrastructure cruciale pour la sécurité hydrique nationale sera assurée par l’ONEE.

Dans le cadre de l’accélération du vaste projet d’interconnexion des bassins hydrauliques du Sebou et du Bouregreg, une étape cruciale vient d’être franchie. Le ministère de l’Équipement et de l’Eau a récemment signé une convention spécifique régissant la gestion et l’exploitation des ouvrages et installations de la tranche urgente de ce projet stratégique d’envergure nationale.

Cette convention, d’une durée de 10 ans, engage les ministères des Finances et de l’Équipement et de l’Eau, les Agences de bassins hydrauliques du Sebou, du Bouregreg et de la Chaouia, ainsi que l’Office national de l’électricité et de l’eau potable. Elle définit les engagements et responsabilités de chaque partie dans la gestion opérationnelle de cette infrastructure cruciale pour la mobilisation des ressources en eau au Maroc.

381 MDH par an à l’ONEE pour la gestion de l’autoroute de l’eau
Le budget annuel mobilisé par le ministère des Finances est estimé à 381,1 millions de dirhams (MDH). L’ONEE, désigné comme opérateur technique, se voit confier l’exploitation et la maintenance de l’ensemble des installations, avec un cahier des charges strict visant à en assurer un fonctionnement optimal dans le respect des normes techniques en vigueur.

Dans ce cadre, l’Office aura la responsabilité d’exploiter et d’entretenir en bon état de fonctionnement l’ensemble des ouvrages et équipements qui lui seront confiés. L’office mettra en place les modes de gestion technique et commerciale appropriés, similaires à ceux utilisés pour ses propres installations. Il assurera également un suivi rigoureux de la qualité de l’eau du barrage de garde Sebou afin d’éviter tout risque de contamination du barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah.

Une coordination renforcée entre les acteurs
En vertu de la convention, le ministère de l’Équipement et de l’Eau s’engage à mettre gratuitement à la disposition de l’ONEE tous les ouvrages, installations et terrains liés au projet. Il fournira également l’ensemble de la documentation technique, des plans, notices d’exploitation et pièces de rechange nécessaires. Le ministère assurera par ailleurs le financement de l’exploitation, de la maintenance, du renouvellement et de la réhabilitation des infrastructures.

Au-delà des aspects techniques et financiers, cette convention prévoit une coordination étroite entre toutes les parties prenantes. L’ONEE devra ainsi transmettre régulièrement des rapports d’activité au ministère de l’Équipement et de l’Eau, ce dernier s’engageant à tenir compte des recommandations émises par l’Office en vue d’optimiser la gestion de cette infrastructure stratégique.

Course contre la montre pour atténuer les effets de la sécheresse
Il faut noter que ce projet intervient dans une période où le Maroc traverse une période de stress hydrique sans précédent, avec des niveaux critiques de remplissage de la plupart des bassins hydrauliques du Royaume. Les barrages alimentant les systèmes d’eau potable des grandes métropoles comme Rabat, Casablanca et Marrakech affichent des taux particulièrement alarmants.

Face à cette situation de pénurie aiguë, le lancement de la tranche urgente du projet d’interconnexion des bassins Sebou et Bouregreg revêt un caractère vital.

Cet ambitieux chantier vise à acheminer d’urgence un apport supplémentaire d’eau depuis le bassin relativement bien loti du Sebou vers le barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah, principal pourvoyeur des régions de Rabat et Casablanca. Avec un débit d’équipement de 15 m3/seconde, ce transfert devrait permettre de sécuriser l’approvisionnement en eau potable des populations de ces villes, tout en soulageant indirectement la pression sur les ressources destinées à alimenter Marrakech.

D’un point de vue technique, cette interconnexion urgente prend la forme d’une impressionnante adduction de refoulement jalonnée de stations de pompage. Depuis la prise d’eau au niveau du barrage de garde Sebou jusqu’au point de rejet dans la retenue de Sidi Mohammed Ben Abdellah, pas moins de huit ouvrages majeurs vont être construits, formant une véritable colonne vertébrale hydraulique de près de 65 km de long. Un défi de taille pour les ingénieurs et ouvriers mobilisés sur ce chantier crucial pour la sécurité hydrique du pays.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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