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Gitex Africa 2023 : l’écosystème Tech africain en effervescence

Rien ne semble pouvoir arrêter le développement de l’écosystème technologique du continent. Augmentation de la connectivité Internet, essor de l’intelligence artificielle, secteur fintech florissant, les perspectives sont plus que prometteuses pour l’Afrique. 

L’écosystème Tech est en effervescence. Dans son rapport intitulé «Africa Tech Venture Capital» et publié en janvier dernier, Partech Africa faisait cas de la capacité de résilience du secteur sur le continent africain et des «réalisations extraordinaires» de l’écosystème technologique africain qui a continué de croître en 2022, malgré une crise économique mondiale et un ralentissement spectaculaire du paysage du capital-risque.

En effet, le financement du secteur sur le continent a augmenté de 8% pour atteindre 6,5 milliards de dollars, grâce à 764 tours de financement, tandis que le financement par la dette a doublé au cours de l’année (+102% pour atteindre 1,5 milliard de dollars en 71 tours) pour compenser une légère baisse des tours de financement en capital (-6% pour atteindre 4,9 milliards de dollars en 693 tours).

Manifestement, les forces profondes qui stimulent la croissance de l’écosystème technologique africain ont prévalu malgré les vents contraires. Toujours selon la même source, le secteur technologique africain a été l’un des rares, voire le seul, marchés du capital-risque à afficher une croissance nette du financement en 2022.

À l’échelle mondiale, le financement par le capital-risque a chuté de 35% sur la même période. Cependant, en examinant de près les chiffres, on peut voir que ce marché n’a pas été épargné. On constate que le ralentissement a commencé à se faire sentir sur le marché africain au premier trimestre de l’année, avec une baisse de 14% de l’activité par rapport aux trois derniers mois de 2021. Malgré cela, les startups africaines ont encore réussi à réaliser un financement record au premier semestre de l’année.

Au troisième trimestre, le ralentissement s’est vraiment accentué, avec une diminution d’une année sur l’autre du nombre de transactions et du financement obtenu, nuance le fonds notant que les forces de croissance qui stimulent l’écosystème technologique africain étaient suffisamment fortes pour compenser la crise mondiale et nous laisser en 2022 avec des chiffres totaux similaires à ceux de 2021 (une année qui était, nous en conviendrons tous, une exception).

L’activité au stade précoce a été maintenue avec plus de 600 transactions en capital-risque pour les phases d’amorçage et de série A, jetant les bases de la première étape de la croissance. Partech Africa indique également qu’en 2022, les activités de collecte de fonds sont restées stables à tous les stades. Avec 1,4 million de dollars, la taille des tickets Seed+ a été en moyenne plus élevée en 2022 (+12% par rapport à l’année précédente), tandis que la série A est restée la même à 8,5 millions de dollars.

Une connectivité à haute vitesse
Sans surprise, le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Kenya restent les principales destinations d’investissement en Afrique, avec une part du volume total qui reste relativement stable à 72%. Le Nigeria conserve la tête de ce groupe avec 1,2 milliard de dollars de capitaux levés, malgré une baisse de 36% par rapport à 2021. En dehors des quatre principaux pays en tête de liste, le Ghana (202 millions de dollars), l’Algérie (150 millions de dollars), la Tunisie (117 millions de dollars) et le Sénégal (105 millions de dollars) ont été les seuls autres pays à avoir franchi le seuil des 100 millions de dollars de financement en 2022.

Par ailleurs, l’optimisme est global, d’autant plus que, selon les spécialistes, les télécoms vont alimenter la technologie de la quatrième révolution industrielle des villes intelligentes avec une connectivité à haute vitesse, une intelligence artificielle (AI), une automatisation et des réalités étendues. Ce qui animera l’économie future. Selon le Global System for Mobile Communications Association (GSMA), l’IA pourrait potentiellement contribuer à hauteur de 26 milliards de dollars à l’économie africaine entre 2021 et 2030.

Grâce à l’adoption généralisée des réseaux 5G, nous pouvons nous attendre à des vitesses de données plus rapides et à des innovations dans l’IoT et les véhicules autonomes, estime le Gitex Global, ajoutant que les investissements en matière de cybersécurité augmenteront afin de protéger les réseaux et les clients. Toutes les 39 secondes, une cyber-attaque se produit.

On estime que les coûts mondiaux des dommages à la cybercriminalité augmenteront de 15% par an au cours des trois prochaines années, atteignant un total de 10,5 billions de dollars par an d’ici 2025. Pour ce qui est de l’IA, depuis 2022, son adoption a augmenté. Utilisée pour la détection des fraudes financières, la vision informatique pour le diagnostic et la chirurgie dans les soins de santé, l’optimisation du réseau dans les télécommunications et l’anticipation de la demande énergétique dans l’industrie, elle est au cœur des stratégies de développement des entreprises. 84% des entreprises mondiales l’intègrent dans l’activité quotidienne. Des statistiques récentes montrent que les entreprises qui tirent parti de l’IA ont connu une augmentation remarquable de 39% de leurs revenus.

Pour ce qui est du marché mondial des technologies grand public, il connaît une transformation significative alors que la technologie continue d’évoluer. On estime que le marché mondial de l’électronique grand public atteindra 1,13 billion de dollars d’ici 2030. Cette croissance exponentielle, explique le Gitex Global, crée une demande constante de mises à jour et de mises à niveau, et les entreprises doivent suivre les dernières tendances et être plus prudentes quant à leurs activités en ligne et leurs appareils.

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO


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