Maroc

Gestion des déchets à Rabat-Salé-Kénitra : le constat mitigé de la Cour des comptes

Le taux de collecte professionnelle urbaine dans la Région Rabat-Salé-Kénitra a atteint 97%, sachant que l’objectif national affiché était de 85% en 2016 et de 90% en 2022, constate la Cour des comptes dans un rapport rendu public ce lundi, avant de pointer du doigt certaines lacunes liées à cette gestion.

La Cour des comptes a rendu public, lundi 19 octobre, son rapport sur l’évaluation de l’exécution des contrats de gestion déléguée des services de collecte des déchets ménagers et assimilés, ainsi que de nettoiement au niveau de la Région Rabat-Salé-Kénitra. Il est question dans ce document de faire un état des lieux de la gestion du service public des déchets ménagers et assimilés dans cette région et d’examiner le poids financier de la gestion déléguée et son évolution. Le gendarme des finances publiques s’est également intéressé à la gestion opérationnelle des contrats de gestion déléguée en mettant notamment l’accent sur le respect des dispositions contractuelles par les délégataires. Les principaux indicateurs font état d’une évolution notable depuis l’adoption du Programme national des déchets ménagers (PNDM).

Ainsi, l’objectif de ce programme relatif à la modernisation et à la professionnalisation des opérations de collecte et de nettoiement a enregistré des résultats quantitatifs indéniables, souligne la Cour des comptes. Sous l’effet d’une politique volontariste basée sur le recours aux subventions (318 MDH), poursuit la même source, le nombre de contrats de gestion déléguée des services de collecte et de nettoiement est passé de six, avant le lancement du PNDM, à 26 en 2019. Ces derniers totalisent un chiffre d’affaires global annuel de 593 MDH HT, un investissement global à réaliser par les délégataires, durant toute la période des contrats en cours, de l’ordre de 419 MDH HT, et une masse salariale globale de 180 MDH.

De ce fait, le taux de collecte professionnelle urbaine a atteint 97%, sachant que l’objectif national affiché était de 85% en 2016 et de 90% en 2022. Ainsi, le recours au mode de gestion déléguée a permis aux communes de bénéficier de plusieurs acquis,notamment le renouvellement du parc des engins de propreté, l’introduction de nouvelles prestations (lavage, balayagemécanique…), l’adaptation du matériel aux besoins des tissus urbains, l’introduction de nouvelles méthodes d’organisation et de gestion et, surtout, l’amélioration des services rendus aux citoyens par rapport à la gestion directe. Malgré ces résultats quantitatifs tangibles, nuance la Cour des comptes, des efforts supplémentaires sont encore nécessaires, compte tenu notamment de la persistance des disparités territoriales entre les zones urbaines et rurales et la faiblesse des capacités financières de nombreuses communes ayant recouru à la gestion déléguée.

Dans la foulée, la Cour des comptes pointe du doigt le retard dans l’adoption des plans directeurs préfectoraux et provinciaux ainsi que l’absence de soutenabilité financière, en particulier pour les communes de petite et moyenne tailles.

Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco



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