Maroc

Gaz et pétrole : Le Sénégal face au défi de l’investissement

La société américaine Kosmos Energy a découvert, aux larges du Sénégal, un important gisement de gaz naturel avec des réserves estimées à 450 milliards de m3. Cette deuxième découverte, après celle d’un gisement de pétrole sur les côtes sénégalaises, nécessite des investissements importants. Une équation loin d’être simple.

Loin encore de se mesurer aux pays du Golfe, le Sénégal peut désormais se targuer d’avoir dans son sous-sol du gaz et du pétrole. Après la découverte d’un gisement de pétrole à 1.427 mètres de profondeur sur le puits FAN-1 situé sur le bloc Sangomar profond, à 100 km des côtes sénégalaises, le gouvernement du Sénégal et Kosmos Energy viennent de découvrir un important gisement de gaz naturel au puits Geumbeul 1, dans la partie nord du permis Saint-Louis Offshore profond. Avec des réserves estimées à 450 milliards de m3, ce gisement, situé au large des côtes, entre le Sénégal et la Mauritanie, est considéré comme la plus importante découverte en Afrique de l’Ouest. D’ailleurs, les deux pays ont établi d’un commun accord avec la compagnie américaine, un accord de coopération intergouvernemental pour une exploitation optimale de la ressource transnationale. Cependant, la mise en valeur demande de lourds investissements estimés en milliards de dollars. Il faudra les amortir sur une période de 10 ans avec un minimum de production.

Allègement
Avec ce potentiel du bassin sédimentaire du Sénégal pouvant relancer le renouveau industriel, le président de l’Association des pétroliers estime que «la découverte et surtout son exploitation permettront d’alléger la facture pétrolière du Sénégal, facture qui avoisine 10% du PIB».Ameth Guissé pense toutefois qu’entre la découverte de pétrole et le premier baril, il peut se passer des années et des années. C’est pourquoi le gouvernement du Sénégal est invité à prendre les dispositions pour la mise en place d’un environnement propice à l’exploitation, la valorisation et l’optimisation des impacts socio-économiques de ces gisements de pétrole et de gaz.

2.000 milliards de dollars
Si les premières estimations des réserves pétrolières et gazières sont connues, de gros investissements sont attendus pour l’exploitation des gisements. Et ce n’est pas demain la veille, d’autant que les phases d’exploration et d’exploitation nécessitent un long processus. Après une phase évaluation, une étude économique articulée autour d’un objectif de rentabilité et de coût sera commanditée pour définir le modèle d’investissement le moins cher et le plus compétitif. Selon Mamadou Faye, directeur de Petrosen, société publique sénégalaise, «ce projet, estimé à 2.000 milliards de dollars, nécessitera des projections d’amortissement de l’investissement et de rentabilité». Et Mamadou Faye de poursuivre : «Si le projet nécessite 10 forages pour satisfaire la demande des marchés, ce sont 500 milliards de FCFA qu’il faudra investir ; un forage coûte 50 milliards de FCFA dans l’offshore… car les découvertes peuvent couvrir les besoins du Sénégal pendant plus de 20 ans», a-t-il soutenu. La société Kosmos, rappelons-le, détient une participation de 60% dans le puits de Guembeul-1, tandis que Timis Corporation Limited détient une participation de 30% et Petrosen de 10%. En attendant, les Sénégalais patienteront jusqu’en 2020, au plus tard.  


 

Brèves

Tourisme : Le Sénégal joue sa partition à Rabat.
À l’occasion de la 1re journée marocaine du tourisme responsable, le ministre du Tourisme et des transports aériens, Maïmouna Ndoye Seck, sur invitation de son homologue marocain, a insisté sur le phénomène de l’érosion côtière, qui a beaucoup handicapé le tourisme sénégalais. Selon elle, «Saly Portudal, principale station touristique du Sénégal a disparu et d’autres sites sur 700 km de côtes sont menacés». D’où l’urgence, d’après la responsable, de trouver des solutions concertées aux problèmes du tourisme en Afrique, en référence aux différents volets de la Charte marocaine du tourisme durable.

Cité de l’émergence : Addoha prend date
D’un investissement de 45 milliards de FCFA, la Cité de l’émergence commence à sortir de terre. Les travaux ont bien avancé. Le constat a été fait par le premier ministre sénégalais, Mohamed Boun Abdallah Dionne, en visite de chantiers, le 20 janvier dernier. Le site abritera 16 immeubles. Chaque immeuble sera doté d’un rez-de-chaussée et de 11 étages. Un projet innovant dont la date de livraison est attendue dans 24 mois, rassure le directeur général du groupe marocain Addoha, acteur majeur de l’immobilier, Saad Sefrioui. La coopération sud-sud qui est ainsi matérialisée, profitera à tout le tissu économique sénégalais, précise-t-il.


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