Maroc

Formation professionnelle : une question de priorités

Avec l’engouement que connait la formation professionnelle, il faudrait non seulement maintenir le cap sur la mise à niveau des infrastructures, mais surtout miser sur les secteurs identifiés comme prioritaires dans la nouvelle Charte de l’investissement.

Une hausse de 5% du nombre des stagiaires en formation dans le circuit de la formation professionnelle, portant leur total à 667.491, grâce aux 265.810 nouveaux inscrits cette année. Ce sont les principaux chiffres à retenir de la rentrée dans les filières de la formation professionnelle. Selon Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, il y a un fort engouement de la part des jeunes pour intégrer les établissements de cette catégorie. Le responsable gouvernemental indique même que 8 candidats se présentent pour une seule place à pourvoir lors des concours. En un mot, la formation professionnelle attire, du fait qu’elle semble constituer un chemin plus rapide pour accéder au marché du travail.

Cités des métiers et compétences, institutions pivots
Pour le Maroc, la priorité dépasse les chiffres et l’attractivité des filières professionnelles. Désormais, deux caps apparaissent comme incontournables. Le premier porte sur la finalisation de la politique de construction des Cités des métiers et des compétences (CMC). Après l’inauguration de la CMC de la région Rabat- Salé-Kénitra le 30 mai dernier, il est question de finaliser les travaux de réalisation pour trois autres, à savoir celles des régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, de Casablanca-Settat et de Beni Mellal-Khénifra. Cela devrait être le cas durant l’année académique 2023-2024 selon le département de la Formation professionnelle. Cette année également, l’ouverture de 18 nouveaux établissements porte la capacité globale à 4.560 places pédagogiques.

À terme, l’ensemble des 12 régions du Royaume devraient disposer d’une cité des métiers et des compétences. C’est dire que sur le plan des infrastructures, le Maroc met les bouchées doubles pour être au niveau. Il reste désormais d’autres sauts qualitatifs à réaliser. Ce qui conduit à évoquer le deuxième grand chantier, à savoir les secteurs prioritaires sur lesquels il faudrait orienter la formation professionnelle au Maroc. Et sur ce point, il suffit de regarder les secteurs priorisés par la nouvelle charte de l’investissement pour se préparer à ce tournant dans les années à venir.

Des priorités à établir
De nombreux secteurs stratégiques, allant des énergies propres à l’armement, en passant par les fameux métiers mondiaux du Maroc, doivent encore une fois attirer l’attention du monde de la formation, qu’il s’agisse du public ou du privé. «Le secteur de la formation est de ceux qui permettent aux jeunes une meilleure insertion dans le marché du travail. La formation professionnelle est aujourd’hui très demandée. Nous le constatons dans les instituts de gestion déléguée, avec des formations de pointe que les étudiants ne regrettent pas», observe encore Younes Sekkouri. «La dynamique que connait aujourd’hui la formation professionnelle est une dynamique réelle sur tout le territoire national et dans tous les établissements qui accueillent les jeunes stagiaires», poursuit le ministre de l’Inclusion économique.

Impliquer les entreprises
Enfin, l’autre cap à franchir pour le Maroc, consiste en la connexion entre les mondes de l’enseignement et de l’entreprise. D’ailleurs la Banque africaine de développement (BAD) insiste sur cet aspect. Pour l’institution, la formation professionnelle au Maroc privilégie encore la formation résidentielle plutôt que les contrats d’apprentissage ou les contrats d’alternance. La banque recommande donc une collaboration régionale plus étroite entre les Chambres professionnelles, la CGEM, les opérateurs de la formation professionnelle et l’ANAPEC. Lsuggère de créer un label «Entreprises apprenantes» en reconnaissance des structures engagées dans la formation des jeunes et leur accompagnement.

Younes Sekkouri
Ministre de l’Inclusion économique

«Le secteur de la formation est de ceux qui permettent aux jeunes une meilleure insertion dans le marché du travail. La formation professionnelle est aujourd’hui très demandée. Nous le constatons dans les instituts de gestion déléguée, avec des formations de pointe que les étudiants ne regrettent pas. La dynamique que connait aujourd’hui la formation professionnelle est une dynamique réelle sur tout le territoire national et dans tous les établissements qui accueillent les jeunes stagiaires».

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO



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