Maroc

Fonds de solidarité : promesse d’une “gestion très souple”

Le gouvernement met les bouchées doubles en instituant un fonds spécial de solidarité consacré à la gestion des impacts de la secousse tellurique qui a dépossédé brutalement des milliers de Marocains de leurs biens les plus précieux. Contrairement au fonds covid-19, ce dispositif d’urgence sera directement géré par l’Exécutif. Un management imposé par l’urgence du terrain. 

Touché mais pas coulé. Le Maroc a fait preuve à nouveau d’une grande résilience après le tremblement de terre qui a fait près de 3.000 morts, un bilan qui reste malheureusement provisoire. Alors que, partout dans le Royaume, les habitants se mobilisent comme un seul homme pour venir en aide aux familles des victimes du séisme, le gouvernement met les bouchées doubles en lançant un fonds spécial de solidarité consacré à la gestion des impacts de la secousse tellurique qui a dépossédé brutalement des milliers de personnes de leurs biens les plus précieux. Les contributions des citoyens et des organismes privés et publics, collectées via ce fonds, seront ainsi directement alloués aux sinistrés qui manquent de tout ou presque. Le fonds qui vient d’être lancé servira essentiellement à la reconstruction des zones sinistrées.

Se pose maintenant la question légitime de sa gestion rigoureuse et efficace. Peu d’informations filtrent à ce sujet. La seule certitude, selon le spécialiste des politiques, Mohammed Rahj, c’est «qu’on manque cruellement d’informations au sujet de ce fonds qui est différent du fonds spécial covid-19, lequel avait été confié à une commission indépendante selon un planning et un programme détaillés», indique l’économiste qui précise que c’est tout le contraire de ce fonds.

À noter que ce dernier a été créé sur instructions du Roi Mohammed VI, dans le cadre de l’effort national pour la mise en place de mesures d’urgence visant à palier l’impact de ce séisme qui a touché plusieurs régions du Royaume.

Un compte d’affectation spécial
Ce nouveau fonds «va intégrer le budget de l’État à travers un compte d’affectation spécial. En d’autres termes, c’est le gouvernement, à travers le ministère de l’Économie et des finances qui va le gérer directement». Présenté lundi aux commissions des Finances des deux chambres, il sera ainsi géré avec le monopole de l’Exécutif. Dès lors, «il sera très difficile de suivre son évolution», regrette le spécialiste.

En revanche, toujours selon notre interlocuteur, ce format présente l’avantage «d’une gestion très souple». Au vu de l’urgence sur le terrain, explique Rahj, cette forme de gestion semble être le mieux adoptée au contexte actuel. Sur place, les recherches se poursuivent mais les espoirs s’amenuisent. Appuyés par des équipes étrangères, les secouristes marocains tentent d’accélérer les recherches pour retrouver d’éventuels survivants et fournir des abris à des centaines de familles qui ont perdu leurs maisons.

Selon un dernier bilan, l’épicentre du séisme, qui a fait prés de 3.000 morts, est situé dans une zone montagneuse du haut-Atlas, où les éboulements ont rendu difficile l’accès aux villages sinistrés. Dans les zones concernées, les besoins prioritaires sont les denrées alimentaires, les tentes, les matelas, les couvertures, les oreillers et les vêtements, d’après un constat global fait sur place.

Course contre la montre
On le voit bien, il s’agit d’une véritable course contre la montre mais les sinistrés peuvent compter sur la générosité des donateurs qui affluent. C’est le cas, notamment, du patronat qui est en première ligne. Le secteur privé a tenu lundi une réunion de coordination dans le cadre de l’action de la CGEM visant à aider les victimes du séisme d’Al Haouz.

Lors de cette rencontre, le dispositif de gestion des contributions des entreprises via la CGEM a été défini, de la formulation de l’intention de dons par l’entreprise à l’acheminement vers les zones sinistrées. Une task force a été créée pour veiller à l’efficience de ce dispositif qui sera coordonné avec le ministère de l’Intérieur, notamment les autorités des régions touchées.

Concernant les dons au Fonds Solidarité-CGEM, les recettes seront versées au Fonds spécial créé sur instructions royales. Plusieurs établissements du secteur de l’agroalimentaire ainsi que plusieurs banques ont annoncé, à titre individuel, avoir collecté des aides au profit du fonds spécial.

Du côté de l’Exécutif, les choses s’accélèrent également. Le Chef du gouvernement a présidé, lundi à Rabat, la réunion de la Commission interministérielle chargée du déploiement d’un programme d’urgence de réhabilitation et d’aide à la reconstruction des logements détruits dans les meilleurs délais. En début de réunion, Akhannouch a affirmé que le gouvernement est mobilisé derrière le Roi pour poursuivre les efforts de secours et accélérer les mesures relatives à la gestion de la crise, tout en veillant à poursuivre la prestation des services publics. Et ce, en plus de la mise en place du soutien et de l’accompagnement des citoyens dans les zones sinistrées.

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO


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