Finances publiques : le déficit du Trésor atteint 17,5 MMDH en avril 2025

Au terme des quatre premiers mois de l’année 2025, le déficit du Trésor est estimé à 17,5 MMDH. Ce chiffre, issu du dernier rapport sur la Situation des charges et ressources du Trésor (SCRT) publié par le ministère de l’Économie et des Finances, marque une aggravation notable par rapport au déficit de 6,1 MMDH enregistré à la même période en 2024. L’analyse des données révèle que cette évolution est principalement imputable à une augmentation des dépenses publiques (+31 MMDH) qui a surpassé la croissance des recettes (+19,5 MMDH), et ce, dans un contexte macroéconomique par ailleurs qualifié de globalement favorable.
Progression des recettes, tirée par les impôts
Les recettes ordinaires nettes, après déduction des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, ont atteint 133,89 MMDH, enregistrant un taux de réalisation de 33,9% par rapport aux prévisions de la Loi de Finances (LF) et une progression de 19,5 MMDH (+17,1%) par rapport à fin avril 2024.
Les recettes fiscales ont constitué la majeure partie de ces entrées, s’élevant à 122,59 MMDH, soit un taux de réalisation de 38,3% et une hausse de 19,8 MMDH (+19,3%). Il est à noter que les remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux ont quasiment doublé, passant de 5,3 MMDH à 10,1 MMDH, reflétant un effort de l’État dans l’apurement du crédit de TVA.
Parmi les principales recettes fiscales, l’Impôt sur les sociétés (IS) a progressé de 34,1% à 36,37 MMDH, et l’Impôt sur le revenu (IR) de 32,1% à 27,32 MMDH. La Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) a augmenté de 5,2% à 31,39 MMDH. Les recettes non fiscales se sont, quant à elles, établies à 9,62 MMDH, accusant une légère baisse de 4,1%.
Augmentation significative des dépenses ordinaires et d’investissement
Concernant les dépenses, les dépenses ordinaires ont totalisé 131,4 MMDH, affichant un taux d’exécution de 37,1% et une augmentation de 27,8 MMDH par rapport à la période correspondante de 2024. Cette hausse est imputable à l’accroissement des dépenses de biens et services de 27,6 MMDH (+33,4%) et des charges d’intérêts de la dette de 3 MMDH (+27,5%).
Les dépenses de personnel ont augmenté de 6,4 MMDH, tandis que les autres biens et services ont crû de 21,1 MMDH. Les charges de la compensation ont, en revanche, diminué de 2,8 MMDH (-25,9%), s’établissant à 7,67 MMDH, en raison principalement de la baisse des subventions allouées au gaz butane, au sucre et à la farine nationale de blé tendre.
Les dépenses d’investissement ont atteint 34,91 MMDH, en hausse de 4,7 MMDH, avec un taux de réalisation de 33,1% par rapport aux prévisions de la LF 2025. Le solde ordinaire s’est ainsi établi à un excédent de 2,5 MMDH, contre un excédent de 10,7 MMDH un an auparavant.
Solde global et besoin de financement
Le solde des Comptes spéciaux du Trésor (CST) a dégagé un excédent de 14,9 MMDH, contre 13,4 MMDH à fin avril 2024. Compte tenu de ces évolutions et d’une réduction des opérations en instance de 15,7 MMDH, le besoin de financement du Trésor s’est élevé à 33,2 MMDH, contre 10,2 MMDH un an plus tôt.
Pour couvrir ce besoin, les mobilisations nettes sur le marché domestique se sont chiffrées à 16 MMDH (57,5 MMDH de souscriptions et 41,5 MMDH de remboursements). Les emprunts extérieurs nets se sont établis à +28,6 MMDH, comprenant des tirages de 32,5 MMDH (dont 20,9 MMDH mobilisés sur le marché financier international) et des amortissements de 3,9 MMDH.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO